Dans la peau de Lylia
J'étais encore sonnée par ce que venais de me dire Léna. Elle est partie sans que je n'ai pu dire quoi que ce soit. Je ne m'attendais pas à ce qu'elle m'avoue avoir pensé porter plainte contre Marwan. Pourtant je la comprends. Je n'arrive toujours pas à comprendre ce qui est passé par la tête de Marwan pour qu'il ait un tel acharnement sur Léna. Tout allait merveilleusement bien puis du jour au lendemain, il lui crie dessus pour un oui ou pour un non, se met à la frapper au point de l'envoyer plusieurs fois à l'hôpital... Je ne sais pas ce qu'il cherchait à faire ou à démontrer, mais il a réussit à éloigner Léna de notre famille. J'ai l'impression qu'elle se portait mieux loin de nous. Ça me déchire le coeur parce que ma fille ne se sent pas bien chez elle, avec ses parents. Je n'ai jamais voulu ça pour ma famille.
Tout le monde est rentré chez soi. Personnellement, je me suis assise dans mon jardin pour réfléchir à comment sauver la situation. Léna ne peut pas s'en aller pour les États-Unis et vouloir ne plus jamais revenir. Sa place est auprès de nous. Le pire c'est que je ne vais rien pouvoir faire parce qu'elle est majeure depuis un moment. Elle peut prendre ses décisions seules et nous n'avons plus notre mot à dire. Rien que d'y penser je me sens mal.
:Tu ne viens pas te coucher?
Je tourne légèrement la tête et vois un Marwan aussi troublé que moi. Il s'assied à côté de moi et prend une grande respiration.
Marwan: Je suis vraiment désolé pour tout ça Lylia. Ce n'est absolument pas ce que je voulais pour toi. J'ai encore une fois tout gâcher et j'ai l'impression que tant que Léna ne me pardonnera pas, on ne pourra pas aller de l'avant.
Moi: Alors va la voir, parles-lui et excuses-toi surtout. C'est juste ce que tu as à faire Marwan!
Marwan: Ce n'est pas aussi facile que ça...
Moi: Mais bien sûr que si! Tu vas la voir chez Assan et tu t'excuses. Tu lui as causé du tort, beaucoup même. Au point même qu'elle ai faillit porter plainte contre toi!
Il me regarde abasourdi avant de s'enfoncer dans son siège. Il ne s'y attendait pas, exactement comme moi quand Léna me l'a dit.
Moi: Léna souffre et elle a toujours souffert. J'ai discuté avec Sarah une fois. Elle m'a avoué que Léna avait souffert de harcèlement à l'école, qu'on la frappait et l'insultait à tout bout de champs. Qu'elle a aussi vu un homme se faire tuer sous ses yeux quand nous habitions en Guadeloupe. Elle n'en a parlé à personne, sauf Sarah. Même pas à moi sa mère. Ma petite fille a énormément subi et voilà que son père en rajoute une couche. Mais dans ton cas c'est encore pire puisque ta mission c'était de la protéger. Et non d'être son bourreau.
Marwan: Crois-moi Lylia, je m'en veux chaque jour que Dieu fait. Je ne sais pas ce qui m'a pris à cette période là. Je ne comprends pas comment j'ai pu autant m'en prendre à elle. Je n'arrive même plus à me regarder dans un miroir tellement j'ai honte. Je suis en train de payer tout le mal que je lui ai fait d'ailleurs. Elle n'a même pas voulu que je la touche, alors que c'est moi qui la berçait la nuit quand elle ne trouvait pas le sommeil. C'est dans mes bras qu'elle a connu la tendresse et l'amour sincère d'un homme. Je m'en veux tellement pour tout...
Je le sens vraiment sincère mais ce n'est pas à moi qu'il doit dire tout ça. C'est à Léna. Sauf que vu l'état dans lequel elle est partie, elle ne voudra pas lui parler avant un bon moment. Je me demande même s'il aura le temps de lui dire quoi que ce soit vu qu'elle prévoit de partir dans deux semaines. Je suis désespérée. Mais je garde la foi en Dieu, en ma famille, en Marwan et en Léna. On va réussir à s'en sortir. On a vécu pire comme situation.
Je décide d'aller me coucher et de laisser Marwan seul pour qu'il réfléchisse. Il en a bien besoin. Et moi j'ai besoin de me reposer. Je travaille demain et j'ai une tonne de dossier à étudier. Je vérifie que les derniers petits dorment et vais faire de même. Je me change et m'installe dans mon lit, toutes mes pensées étant dirigées vers Léna. Je sais que Safia s'occupera bien d'elle.
Le lendemain matin, je me réveille tôt. Je n'ai pas bien dormi car j'ai un mauvais pressentiment qui ne me quitte pas. Je me douche, me coiffe et m'habille simplement d'une chemise blanche, d'un jean et d'une paire de talons. Je récupère mon sac de travail avec tous mes dossiers en cours. Je vérifiais mes mails quand je croise Marwan dans les escaliers. Il n'a pas dormi dans la chambre ce soir. J'ai comme l'impression qu'il a passé la nuit à réfléchir. Je m'arrête face à lui et lui demande de me regarder.
Moi: Tu n'as pas dormi de la nuit n'est ce pas?
Marwan: Il faut que je trouve un moyen de récupérer ma fille.
Puis il me dépasse et part vers la chambre. Je suis légèrement heureuse de l'entendre dire ça. Ça me redonne espoir mais rien n'est joué. Léna est très rancunière, elle n'oubliera pas de si vite toute cette histoire. En tout cas pas tant que Marwan ne fera pas tout pour se faire pardonner et qu'Amel sera encore là à roder autour de notre famille. Je ne comprends même pas ce qu'elle veut.
Je suis arrivée à mon travail. Je gare ma voiture à la place qui lui est réservé et descends. Je tourne naturellement mon regard vers la route d'en face quand je vois Amel discuter avec une personne, mais cette dernière est de dos. Je connais cette silhouette. Le temps que je me rappelle qui est cette personne, Amel est partie laissant cette personne derrière elle. J'aimerai bien savoir avec qui elle discutait et de quoi aussi. Elle est beaucoup trop mystérieuse cette petite. Nous avons déjà tenté à maintes reprises de rencontrer ses parents ou même de la ramener chez elle, mais elle trouve toujours une excuse pour éviter cela. Par contre je l'ai déjà vu monter plusieurs fois dans une voiture délabrée et sans couleur. Ça ne me plait vraiment pas tout ça.
:LYLIA!
Je me tourne et vois Omar. Je l'embrasse sur la joue pour lui dire bonjour.
Moi: Ça va?
Omar: Ouais et toi?
Moi: On peut dire ça comme ça.
Omar: Assan m'a appelé pour me raconter ce qui c'était passé. Je suis vraiment désolé pour toi et ta famille, mais ne t'inquiète pas, ça finira par s'arranger.
Moi: J'essaie d'y croire aussi. Tu fais quoi ici sinon?
Omar: Je suis venu régler quelques trucs avec Safia pour notre anniversaire de mariage avec Nassia.
Moi: Ouiiii, ça va faire 10ans que vous êtes mariés dans une semaine c'est ça?
Omar: Exactement. Du coup je vais l'emmener dans une destination où on n'a pas encore été.
Moi: Ça lui fera vraiment plaisir. En plus les deux derniers sont grands, tu vas pouvoir les laisser soit chez vous soit chez Nawess.
Omar: On y a pensé mais Nawess a sa famille à elle maintenant. On voudrait pas la déranger avec les p'tits, donc ils resteront avec Ogann et Orane.
Moi: Je les avais oublié eux. Ben j'espère que tout ira pour le mieux pour vous. Je dois te laisser maintenant, j'ai du travail qui m'attends.
Omar: Ah merde désolé de t'avoir retenu. Bon ben on se voit une autre fois alors.
Moi: Bien sûr! Allez, à plus!
Omar: À plus!
Nous nous séparons et je rentre dans mon immeuble. Je monte directement à mon bureau sans passer voir Safia. J'imagine qu'elle a autant de travail que moi. Je m'installe à mon bureau et commence cette matinée bien chargée.
Dans la peau d'Amel
Lionel: Pourquoi tu t'en es pris à Léna? C'est la famille de Moha ou d'Ibra qu'il faut déstabiliser! Tu fais n'importe quoi Amel!
Moi: Je ne suis pas idiote Lionel! Je sais bien que c'est Moha ou Ibra que tu veux atteindre mais c'est beaucoup plus simple de s'en prendre à Léna. Moha a deux fils qu'il connaît plus que tout et une confiance aveugle en eux. Quant à Ibra, la seule fille qu'il a c'est Alyssa et elle est intouchable. Fallait bien que je trouve quelque chose.
Lionel: Dis plutôt que tu n'as jamais blairé cette Léna et que ça t'amuses de la voir souffrir.
Moi: Aussi. Dans tous les cas, ça crée une discorde incroyable dans leur famille entière. Notre plan est en marche depuis longtemps. T'aura juste à taper là où et quand il le faut. Mais il va falloir me faire confiance.
Lionel: C'est bien parce que tu es ma soeur que je te fais confiance. T'as pu parler avec Rébecca?
Moi: Ouais mais cette meuf ne m'inspire pas confiance.
Lionel: On n'a pas le temps pour tes impressions. Va retrouver Kalya et ses autres imbéciles. Tu ne dois pas les lâcher une seule minute, rappelle-toi.
Moi: Ouais ouais. Mais il faut que je passe autre part avant.
Lionel: Où?
Moi: Ce ne sont pas tes affaires. A plus!
Je sors de son appartement et rentre chez moi quelques minutes. Enfin, ce qui est censé être chez moi. C'est un endroit délabré, qui a une odeur infecte et qui repousse même les rats. J'y habite seule avec ma mère, Odrey. L'ex de Marwan. C'est la raison pour laquelle je déteste Léna. Etant la première fille de Marwan, elle a donc pris ma place, la place qui me revenais de droit si Marwan était effectivement mon père. Malheureusement, j'ai le même père que Lionel. Il ne s'occupe même pas de nous, il en a strictement rien à faire de nous. Et ma mère ne fait que pleurer pour ce foutu Marwan. Elle m'en parle depuis que je suis née et je dois dire que j'ai développé une véritable rancoeur et haine envers ces gens. Quand je vois leur belle maison, leur jardin bien aménagé, la multitude de voiture qu'ils ont et même les vêtements chics qu'ils ont, je ne peux pas m'empêcher de les envier. Aussi bien les parents que les enfants. La vie qu'ils mènent c'est la vie que je mérite d'avoir, et je ferai tout pour. Quitte à détruire leur famille.
Maman: AMEL! RAMÈNES-TOI!
Moi: Quoi encore? Il faut que je sorte là!
Maman: Tu vas où? T'es tout le temps dehors, à croire que t'es devenue une véritable pute. Ma pauvre chérie, je savais bien que tu allais finir comme ça.
Moi: Si tu m'as appelé pour ça, ce n'est pas la peine que je reste ici.
Maman: Attends. Passes chez ton frère et demandes lui ma dose. J'en ai presque plus.
Moi: Tu devrais arrêter cette merde maman. Regardes dans quel état tu es!
Maman: Je ne t'ai rien demandé! Fais ce que je te dis ou je te fous dehors!
Je ne lui dis plus rien et sors de sa chambre. Je sais qu'elle est capable de me faire dormir dehors, elle l'a déjà fait plusieurs fois. Consciemment ou inconsciemment. Peu importe. J'appelle Lionel pour lui demander ce qu'elle veut et il me dit qu'il viendra le lui emmener. Je sors de la maison puis de mon quartier et prends le bus. Pendant le trajet, je réfléchis. Une part de moi me dis que ce que je fais à cette famille est mal, mais la plus grande partie de moi-même crie vengeance. Quand je pense à mon lieu de vie, à ma mère, à mon père que je connais à peine, à mon quartier et à la vie pourrie que j'ai, je n'ai qu'une seule envie: les faire payer.
Passons la matinée...
Kalya: T'en penses quoi toi Amel?
Moi: À quoi?
Imany: T'as l'air ailleurs depuis le retour de Léna. T'es sûre que tout va bien?
Moi: Pourquoi tu me parles d'elle? J'en ai rien à faire du retour de votre cousine.
Valérie: Tu n'es pas obligée de t'énerver meuf. Bref, et si on allait rejoindre Kays et les autres?
Kalya: Avant que tu te fasses des films, j'aimerai te dire que Kays est éperdument amoureux de Koraly. Et ça, personne ne pourra rien y changer.
Valérie: Si tu le dis. On y va?
Imany et Kalya: Ouais.
On se lève du banc sur lequel on est assis depuis des heures. J'ai passé toute la matinée avec ses pimbêches et je dois dire que je fais preuve d'une véritable force mentale pour ne pas les éclater. Franchement, c'est bien parce que j'ai besoin de les avoir dans mon camp que je ne les envoie pas bouler avec leurs histoires à deux balles.
Par contre, Valérie attire mon attention. Depuis qu'on la connaît, ça va faire deux ans maintenant, elle est à fond sur Kays qui ne la calcule pas du tout. Je dirai même qu'il la méprise. Mais elle reste tenace et j'aime ça chez elle. Elle est un peu comme moi. Il faudrait que je prenne un temps pour lui parler et savoir jusqu'où elle est prête à aller pour ce qu'elle désire.
On arrive dans le quartier où les parents de Kalya et Imany résidaient avant, et où les garçons passent tout leur temps. Ils y sont avec tous leurs cousins et cousines. Je les aime encore moins du coup j'y vais à reculons. Je leur dis quand même bonjour, pour rester un maximum poli mais sincèrement je me passerai bien d'eux.
Idriss: Oh non pas elles! Kalya, faut laisser les ordures près des poubelles putain.
Alyssa: Ça empeste extrêmement fort maintenant.
Kays: Vous êtes des monstres les deux là.
Ils ont de la chance que je ne les prenne pas comme cible. Sauf que s'ils continuent à me chercher, ils vont me trouver.
Valérie: Bref. Ça va Kays?
Amin: Tu veux quoi toi? Parles pas à mon cousin déjà.
Kalya: Eh les gars c'est bon. A chaque fois vous faites le coup.
Safir: Et tu ramènes tes potes quand même à chaque fois.
Samuel, Safir et Sarah arrivent à notre hauteur avec la fameuse et imbécile Léna. Rien que de la voir ça m'agace. Je ne peux m'empêcher de la dévisager et de lui lancer des regards pleins de haine. Nos regards se croisent et elle se permet de me dévisager aussi et de m'ignorer. Je vais m'occuper d'elle bientôt, et très bien. On sent de suite que tout le monde se concentre sur les nouveaux arrivants, nous mettant Kalya, Imany, Valérie et moi-même à l'écart. Ils sont beaucoup moins facile à berner que leurs deux idiotes de cousine. Et pourtant les choses pourraient être beaucoup plus pire et avantageuse pour moi s'ils étaient tous dans mon camp. De toutes façons, ils paieront tous.
J'étais en plein dans mes pensées quand je vois Kalya passée devant moi, pour se diriger vers...Léna?! Mais elle cherche quoi? J'espère bien pour Kalya qu'elle ne tente pas une approche de réconciliation parce que je peux très vite m'en prendre à elle.
Dans la peau de Kalya
Depuis qu'elle est revenue en ville, je ne pense qu'à une chose: parler avec elle pour arranger les choses entre nous. L'époque où nous étions toutes les quatres inséparables avec Imany et Sarah me manque terriblement. Je ne saurai même pas dire à quel moment tout est devenu plus compliqué. Mais maintenant que l'on a un peu plus grandi, que les choses se sont tassées et calmées, je pense qu'il est grand temps de faire un pas vers elle. Léna est ma cousine et j'aimerai vraiment que ça redevienne comme avant.
Donc je m'approche d'elle en passant devant Amel et Liam. Je me mets à quelques centimètres de Léna, qui est dos à moi entrain de parler avec Sarah et Samuel. J'ose à peine toucher son épaule, de peur qu'elle ne se retourne et me saute dessus. Ce n'est plus la petite fille fragile que tout le monde veut protéger. Elle sait prendre soin d'elle toute seule désormais. Samuel lui fait un signe de tête vers moi. Une fois face à moi, Léna me regarde presque surprise mais sans plus.
Moi: Léna, on pourrait parler s'il te plait?
Tout le monde nous regarde pour connaître la suite des événements. Je dois dire que même moi ça me fait bizarre de lui adresser directement la parole après tout ce temps. Je ne sais même pas si elle voudra.
Léna: Oui, pourquoi pas.
Sous les regards des autres, on s'éloigne du groupe pour bien discuter et seulement que nous deux. Une fois dans un lieu calme et vide de monde, on s'assied dans les escaliers qui mènent je ne sais trop où. Elle regarde droit devant elle tout en attendant que je parle. Sauf que je ne sais pas par quoi commencer ni quoi lui dire exactement. Je m'en veux de l'avoir abandonné quand elle avait le plus besoin de moi, de nous tous. Je n'aurai jamais du faire ce que j'ai fais et aurait dû prendre plus en considération ce qu'elle ressentait. Elle a beau avoir changé, je sens encore qu'elle a besoin d'être bien entouré et bien écouté.
Léna: Tu ne m'as pas fait venir ici pour que l'on reste chacune dans nos pensées.
Moi: Non non. C'est juste que...Léna...Je voulais m'excuser de ne pas avoir répondu présente quand tu en avais besoin. J'aurai dû être à tes côtés quand tout a commencé à partir en vrille, même quand tu as voulu tout prendre toute seule. Le truc c'est que cette histoire avec les parents et tout ce qu'on a fait pour leur éviter des problèmes me hantaient. Et je ne voulais pas en rajouter sur mes épaules.
Léna: Je peux comprendre. Et je ne t'en veux pas pour ça, crois-moi.
Moi: Alors c'est quoi le problème?
Léna: Le problème c'est elle (en me montrant Amel, qui d'ailleurs nous observe depuis un moment). Je ne comprends toujours pas pourquoi tu continues à être amie avec elle malgré tout ce qu'elle m'a fait.
Moi: Elle ne t'as rien fait directement Léna, abuses pas.
Léna: Abusé? Moi? Tu te rends compte que mon père me frappait dès que cette pétasse ouvrait sa bouche? Elle a détruit ma famille et je me demande si ce n'est pas ce qu'elle voulait depuis le départ.
Moi: Pourquoi tu dis ça?
Léna: J'en sais rien. Mais j'ai des raisons de croire qu'elle a quelque chose contre moi.
Nos regards se dirigent vers Amel qui continuait à nous regarder jusqu'à ce que Valérie l'interpelle. C'est vrai qu'Amel ne faisait que de parler de Léna à un moment. Même quand elle n'était pas là, son prénom résonnait à tout bout de champ dans la bouche d'Amel. Et d'aussi loin que je me rappelle, elle n'a jamais vraiment aimé Léna. Dieu seul sait pourquoi. Je commence à me poser de sérieuses questions par rapport à Amel. Mais je veux lui laisser le bénéfice du doute.
Moi: En tout cas, je veux que les choses s'arrangent et qu'il n'y ai plus de tension entre nous.
Léna: Je veux la même chose et il n'y en aura plus. Si tu t'éloignes d'Amel. Cette fille ne m'inspire pas du tout confiance Kalya. Je ne te mets d'ultimatum, mais vraiment, je ne veux ni que tu sois déçue ni que tu sois en mauvaise position à cause d'elle. Après fais comme tu veux.
Elle se lève et repart vers les autres. Je la regarde s'éloigner avec beaucoup d'appréhension. Léna en dis moins que ce qu'elle pense et sait. Et juste le fait d'entendre qu'elle s'inquiète pour moi, ça me donne espoir pour la suite. Je suis certaine que toute cette histoire va s'arrêter et qu'on pourra redevenir une vraie famille. Mais avant ça, il faut que je m'occupe du cas d'Amel. J'appelle Kays pour lui faire part des doutes que j'ai et de ce que Léna m'a dit. Il est presque heureux d'entendre que je commence à me méfier d'Amel. Pour lui j'ai pris trop de temps car ça m'a coûté ma complicité avec Léna, mais il est content de voir que c'est arrivé. Il me dit également que les garçons et lui ont déjà commencé à enquêter sur Amel depuis un moment. Ils ont récolté pas mal d'informations sur elle et attendent qu'elle fasse un faux pas pour lui tomber dessus.
Je ne m'attendais pas à apprendre tout ça sur Amel. Mon idée se forme petit à petit sur elle: elle est pourrie de l'intérieur et veut juste détruire Léna. Mais pourquoi elle? Léna ne lui a jamais rien fait en soi. Je ne comprends pas pourquoi elle s'acharne sur elle. Il y a quelque chose que l'on ne sait pas encore et je vais découvrir quoi. Au moins pour ma cousine.
Kays et moi parlons encore un bon moment. Au bout d'une bonne heure, on décide de retourner près des autres. Valérie et Amel sont parties depuis un p'tit moment. Il ne reste plus que Léna, Liam, Kays, moi, Sarah, Samuel, Safir, Amin, Amir, Imany et Idriss. Mam's nous rejoint enfin pour le plus grand bonheur d'Imany. J'ai vraiment l'impression que tout est redevenue comme avant, le temps d'un instant. On parle ensemble, on rigole ensemble, on se clashe entre nous jusqu'à se disputer parfois. Ça m'avait vraiment manqué de me retrouver avec mes cousins et amis, sans tensions. Léna en vient même à raconter des souvenirs qui nous concernent qu'elle et moi en me demandant de confirmer ou d'ajouter des choses. Je me sens tellement mieux comme ça. On a vraiment pas besoin de personne extérieures qui soient nocives et n'apportent rien à notre groupe. Je voudrai que ça reste comme ça pour toujours.
Je m'apprêtais à répondre à Amin quand mon téléphone vibre. Je le prends et vois un message mais d'un numéro inconnu. Je l'ouvre et interpelle directement les autres.
Moi: J'ai reçu un message bizzare les gars.
Eux: Ça dit quoi?
Moi: Je vous le lit: "Comment on se retrouve les petits poussins👹? Vous nous avez énormément manqué. On vous a laissé tranquille le temps que vous vous occupiez de vos problèmes familiaux mais nous sommes de retour! On ne va pas vous faire attendre plus longtemps, voilà ce qui va se passer. Les preuves que vous avez pris soin de récupérer et de cacher il y a quelques années maintenant ne sont pas les seules preuves que nous avions. Il y en a d'autres. Et celles-ci vous concernent directement. Donc si vous voulez les récupérer, rendez-vous dans 1h au quartier bleu, que Léna connaît plus que bien n'est-ce pas? A tout de suite les petits poussins👹"
Imany: Oh non...c'est pas vrai...ça recommence c'est ça?
Amir: J'en ai bien l'impression. Mais merde à la fin! Ils ne pouvaient pas mourir ceux là?!
Liam: On reste calme les gars. Il n'est pas question de s'énerver ou d'agir précipitamment. Il faut absolument prendre le temps de réfléchir à ce qu'on va faire.
Mam's: On n'a pas d'autres choix que d'y aller surtout. Et maintenant!
Kays: Amin, Amir, on fait quoi?
Ils se regardent et en moins de dix secondes ils ont déjà fait leur choix.
Eux: On y va, tous ensemble.
Moi: On prévient les parents?
Idriss: Je me charge de prévenir Malik, Moha, Marwan et Mathéo. Je reste ici pour surveiller les p'tits avec Morgan.
Liam: Ok, fais attention à toi et aux autres. Si y'a un problème, t'appelles Nassir et Omar. Ils sont ici je crois.
Idriss: J'y vais. Faites attention à vous les gars!
Moi: Léna, tu viens avec nous?
Tout le monde la regarde. Elle semble loin depuis la lecture du message, qui a sûrement du réveiller de vieux démons chez elle. On peut tout à fait comprendre qu'elle ne veut pas y aller après tous les problèmes que ça lui a apporté.
Léna: Bien sûr que j'y vais. Il est temps de clore ce chapitre. Pour de bon.
"Rien ne s'oublie, l'âme dans le sommeil médite et rumine sans cesse son passé."
[Henri-Frédéric Amiel,
Écrivain, Philosophe suisse]
@Lylhie