Our battlefield - Tome 1 -

By MlleJustine28

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Elle le sait : la vie est une bataille. Ses décisions sont ses seules armes et elle a choisi de ne plus céder... More

Our battlefield
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Tome 2

Chapitre 31

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By MlleJustine28

Chase me tend un casque et je l'enfile pendant qu'il fait la même chose avec le sien. Quelques secondes plus tard, il enjambe sa moto et tend sa main dans ma direction. J'ai un bref moment d'hésitation. Je ne porte pas la tenue adéquate à ce genre d'escapade et j'entends d'ici ma mère me reprocher ma conduite. Cette simple pensée me donne le courage d'attraper la main de Chase et de me glisser derrière lui. Affronter ma génitrice était une de mes activités préférées en France. J'ai toujours cherché tous les moyens possibles pour être le contraire de celle qu'elle souhaitait que je sois. Et même à des milliers de kilomètres, je ressens encore ce besoin de la défier.

- Où est-ce qu'on va ? demandé-je.
- Aucune idée. Le meilleur des plans, c'est parfois de ne pas en avoir.
- Tu n'as pas tort. Roule, on verra où ça nous mène.
- Accroche-toi.

J'abaisse la visière de mon casque et entoure son corps de mes bras. Il démarre et je m'agrippe davantage à lui. Il se crispe et j'ai presque l'impression de l'entendre gémir, comme si je lui avais fait mal, mais je n'ai pas le temps de m'en préoccuper. Au fil des minutes, il accélère, encore et encore, jusqu'à dépasser très largement les limites de vitesse. J'ai d'abord envie de lui crier de ralentir parce que j'ai bien trop peur que nous finissions tous les deux sur un lit d'hôpital, mais l'adrénaline pulse dans mes veines. Nos deux corps l'un contre l'autre ne forment plus qu'un. Chaque fois qu'il se penche d'un côté pour appréhender un virage, je l'accompagne sans hésiter. Il roule sans jeter le moindre regard derrière lui et les kilomètres défilent à une vitesse folle. Je m'accroche à lui de toutes mes forces, comme à une bouée de sauvetage et comme si ce simple geste me sauverait la vie en cas d'accident. C'est stupide, mais je m'en fiche. J'avais besoin de ressentir cette peur, cette adrénaline. J'avais besoin de me sentir vivante, ce soir plus que jamais.
Je ne sais pas ce qui a empêché Chase de dormir, ni ce qui l'a poussé à me rejoindre, mais la vitesse l'aide sûrement à penser à autre chose. Et lorsqu'il ralentit enfin, j'en déduis qu'il est arrivé au bout de ses forces. Jouer avec notre vie plus longtemps ne nous permettra pas de mieux dormir demain.

Je n'ai pas la moindre idée de l'endroit où nous nous trouvons. Encore moins du nombre d'heures qui se sont écoulées depuis notre départ. Peut-être deux, ou un peu moins. Je ne sais pas, mais lorsque je relève la tête, nous faisons face à la mer. Les paysages universitaires me semblent désormais bien loin. Le campus, la ville, les rues animées. Tout cela a laissé place à une étendue de sable sans fin, à un silence apaisant.

Je donne mon casque à Chase et cours en direction de la plage, sans l'attendre. Je retire mes baskets et mes chaussettes et laisse les grains de sable me chatouiller les pieds. Il fait froid, bien trop froid, mais je m'en fiche. Le vent s'abat avec violence sur mon visage et je souris, heureuse d'être là, heureuse de me sentir si libre. La vue est incroyable et c'est la première fois que je me sens aussi vivante depuis le décès de Sophia.

- Viens-là.

Je me retourne et découvre Chase, un plaid dans les bras. Il s'assoit dans le sable et me fait signe de le rejoindre, ce que je fais sans hésiter. Je me glisse entre ses jambes et me blottis contre lui. Aussitôt, il nous recouvre du plaid et ses bras m'entourent. Je me réchauffe doucement et soupire.

- J'espère que tu ne m'en veux pas d'avoir tant roulé. C'était... pas prévu qu'on atterrisse ici.
- Tu avais raison. Le meilleur des plans, c'est de ne pas en avoir.

Le silence s'étire entre nous et je crois que, comme moi, son regard s'est perdu à l'horizon. Le bruit des vagues m'apaise mais dès que mes yeux se posent sur les étoiles qui scintillent dans le ciel, mon cœur se serre douloureusement. Sophia aurait adoré être ici. Cet endroit l'aurait beaucoup inspiré, c'est certain. Et j'aurais aimé l'entendre jouer de la guitare dans ce cadre idyllique.
Je prends une grande inspiration et décide de porter mon attention sur Chase. Parler de lui m'aidera sûrement à ne plus penser à mon amie.

- Tu vas réussir à nous ramener sans t'endormir sur la route ?
- Aucun risque. Je n'arrive pas à fermer l'œil.
- Tu veux en parler ?
- Pas vraiment. Et toi ?

Je suis prise au dépourvue, surprise qu'il me retourne la question. Ma tentative de diversion n'a pas fonctionné et Sophia envahit de nouveau mon esprit. Est-ce que j'ai envie de parler d'elle ? Je connais déjà la réponse. Oui, j'aimerais beaucoup, mais suis-je prête à le faire ? Je n'en sais rien, mais je devrais peut-être me lancer. Parce qu'il n'y a que comme ça que je pourrais guérir.

- Je ne te jugerai pas, Harmonie. Tu le sais, n'est-ce pas ?

Combien de fois ai-je entendu ces mots au cours des derniers mois ? À de trop nombreuses reprises. Et chaque fois, je les écoutais sans les entendre. Ce n'était que des menteurs. Bien sûr que si, ils allaient me juger. Après l'accident, tous les regards ont changé. Il y a ceux qui me fixaient comme si tout était de ma faute, comme si j'avais commis l'irréparable. Et il y a ceux qui me regardaient avec pitié et compassion. Ça, c'était les pires, les plus insupportables à vivre. Parce qu'en soit, oui, c'était en partie de ma faute alors ces maudites œillades noires que certains m'adressaient, je les méritais.
Mais tout est différent ici. Chase ne connaît pas Sophia et je suis intimement persuadée qu'il ne ment pas. Non, il ne me jugera pas parce que lui aussi, ses démons l'empêchent de trouver le sommeil. Peut-être qu'il pourrait me comprendre et si ce n'est pas le cas, je n'aurai rien perdu.

- Je sais, soufflé-je d'une voix à peine audible.

Quelques mèches se sont échappées de ma tresse et me barrent déjà la vue. Je ferme les yeux et presque aussitôt, mes poings se resserrent. Je pensais échapper à mes démons en acceptant la proposition de Chase et me voilà de nouveau en guerre contre eux. Me ficheront-ils un jour la paix ?

- Je me suis barrée lâchement. Je suis partie en espérant que je pourrais débuter une nouvelle vie ici. Je pensais que ne plus croiser les mêmes gens me permettrait d'aller mieux, avoué-je, les larmes aux yeux.
- Mais ça ne fonctionne pas.
- Pas du tout.

Ma voix se brise et les larmes coulent déjà le long de mes joues. Je le savais. Je suis là depuis plus de deux mois et rien n'a changé. Tout a même empiré ces derniers temps. J'ai conscience depuis le début qu'avoir fui n'avait en rien soulagé ma douleur et mon cœur meurtri mais mettre des mots sur cette vérité, l'énoncer à voix haute est tellement différent. Je le savais, mais je ne voulais pas y croire. Maintenant, je n'ai plus le choix. Ça ne fonctionne pas comme je l'avais espéré. Ça n'a jamais fonctionné de toute façon. Ce n'est pas en fuyant que les problèmes se règlent et je devrais le savoir mieux que quiconque.

- Je ne sais même pas par où débuter...
- Commence par me dire qui est Sophia.

Entendre le prénom de ma meilleure amie dans la bouche de quelqu'un d'autre est encore plus déchirant qu'avant et mon souffle se coupe. Recevoir un coup de poing m'aurait probablement fait moins mal. Voilà une éternité que personne n'avait prononcé son nom. J'ai l'impression que l'on tente une nouvelle fois de pénétrer dans mon intimité et j'ai presque envie de repartir en courant. De fuir, encore une fois, comme je sais si bien le faire. Mais je reste assise, me contentant d'essuyer mes larmes et de replonger dans mes souvenirs, même si ça fait mal. J'ai trop longtemps repoussé ce moment. Il est temps que j'affronte mon mal-être et que j'entame mon processus de guérison.

- Quand j'étais petite, je n'avais pas trop d'amis à l'école et un jour, j'ai fait tomber mon goûter dans le couloir. Ça a fait rire tout le monde, ils se sont tous moqués de moi. Tous, sauf Sophia. Elle a partagé ses gâteaux avec moi et depuis ce jour-là, on ne s'est plus jamais lâchées. Elle est devenue ma meilleure amie, ma sœur, une partie de moi. On a fait toutes nos études ensemble. On est allées dans les mêmes écoles, dans la même fac, même si nous suivions des parcours différents. Bref, nous étions inséparables.

Je souris en repensant à ce jour. Quand j'ai entendu les autres rire, j'étais sur le point de fondre en larmes. Je me voyais déjà rentrer chez moi, seule, et demander à ma mère de me changer d'établissement. Parce que, oui, déjà à l'époque, je fuyais mes problèmes. Mais Sophia est arrivée, elle a été mon petit ange et je suis ressortie de l'école le sourire aux lèvres, serrant fort la main de ma nouvelle amie. Je l'avais tout de suite présentée à ma mère et elle avait fait la même chose. Nous savions, à ce moment-là, que ce serait pour toujours. C'était une évidence.

- J'ai vécu chez elle pendant toute la durée de ma licence en France. Nous passions des nuits entières à discuter, à planifier la suite de notre vie. On n'était pas du genre à se prendre la tête mais on savait qu'un jour ou l'autre, on se poserait. On voulait être là au mariage de l'autre, être la marraine de nos enfants respectifs. On avait tant de projets toutes les deux...

Chase passe ses mains sur mes bras dans un geste réconfortant mais ça ne sert à rien. Je sens chaque cellule de mon corps hurler de douleur. J'entends mon cœur se briser, ma poitrine se comprimer à chaque respiration. C'est terriblement égoïste mais j'ai l'impression de porter toute la misère du monde sur mes épaules. J'ai l'impression que personne ne peut souffrir autant que moi, que personne ne comprendra jamais ce que je ressens. Je me sens seule, terriblement seule et affreusement mal. Pourtant, je trouve la force de poursuivre. Il n'est pas question que je n'aille pas au bout de mon récit. Je l'ai entamé et je ne veux plus jamais avoir à le partager. Si ça ne sort pas aujourd'hui, j'emporterai ces souvenirs et cette douleur avec moi dans ma tombe. Et ce n'est pas ce que je veux.

- Nous avions un groupe d'amis très soudés et on adorait sortir faire la fête. Sophia, autant que moi, adorait les histoires sans lendemain. C'était comme ça que finissaient la plupart de nos soirées. On revenait rarement ensemble mais on savait qu'en cas de problème, il suffisait d'appeler l'autre. C'était le signal d'alarme, notre code à nous. Ce soir-là, je n'ai pas décroché et elle a eu un accident de voiture. Pas le genre d'accident dont tu ressors indemne, tu vois ? Elle a grillé un feu rouge et un autre véhicule l'a percutée. Sa voiture s'est retournée. J'ai vu les photos, c'était terrifiant. Elle était dans un sale état, je n'aurais même pas reconnu sa caisse si j'étais passée près d'elle.

Je marque une pause. Je passe mes mains sur mon visage et prends de longues inspirations pour me calmer. Dans mon dos, Chase encaisse mes révélations sans ciller. Il ne m'interrompt pas, n'essaye pas de trouver des mots réconfortants qui ne serviront à rien. Il est juste là et c'est tout ce dont j'ai besoin. Je ne me retourne pas, pas prête à affronter son regard. Si j'y lis de la pitié, je ne serai pas capable de poursuivre. Et si, lui aussi, pense que tout est de ma faute et me juge, je ne sais pas si je le supporterai.
J'essaye d'empêcher mes larmes de s'échapper, mais c'est impossible. Elles coulent en continu et je suis incapable de les arrêter. Je les ai trop longtemps retenues. Et j'ai peur du moment où elles vont se transformer en torrent et que mon corps sera secoué par les sanglots. J'ai encore une légère maîtrise mais lorsque les vannes seront complètement ouvertes, je ne serai plus en mesure d'arrêter de pleurer avant de ne plus en avoir la force. Je crains de ne pas savoir me relever, de m'effondrer comme huit mois auparavant. J'ai peur de répéter le même schéma et de fuir à nouveau.

- Quand je suis arrivée auprès d'elle à l'hôpital, elle était dans le coma. J'ai gardé espoir alors que c'était déjà fini. J'ai espéré qu'elle allait se réveiller et me sourire. J'ai cru qu'elle allait ouvrir les yeux et me dire que tout allait bien, que tout serait encore comme avant. Je suis restée à ses côtés toute la nuit jusqu'à ce que ses parents me convainquent d'aller chercher quelque chose à manger. J'ai cédé, j'ai quitté ma place et son cœur a cessé de battre au moment où j'ai passé le pas de la porte de sa chambre. Ils n'ont jamais réussi à le faire repartir.

Ma voix se brise et je doute que Chase aie compris la fin de mon récit. Cette fois, c'est trop pour moi. Je fonds en larmes et les sanglots s'échappent les uns après les autres. Les souvenirs de cette soirée tournent en boucle dans ma tête. Je revois encore son corps inerte étendu sur le lit. J'entends encore le bruit incessant des machines lorsque son cœur s'est arrêté. J'ai crié, tellement crié. Les médecins se sont agités autour d'elle pendant de très longues minutes et chaque seconde qui s'écoulait était un coup de couteau qui s'enfonçait profondément dans mon cœur. Quand un infirmier est ressorti de la chambre, une expression désolée sur le visage, c'est mon monde entier qui s'est effondré. C'est toute ma vie qui s'est écroulée. Je venais de tout perdre et ce n'était que le début de la descente aux enfers. Je savais que je ne remonterais pas la pente parce que Sophia ne serait plus là pour me tendre la main. Mon équilibre venait de voler en éclats et personne ne pouvait m'aider.

- Ce n'est pas de ta faute, tu le sais ? souffle Chase en me serrant dans ses bras.
- Si, ça l'est.
- Harmonie...
- Tu sais où j'étais au moment de l'accident ?

Sa réponse tarde à venir et il retient sa respiration un court instant. Je l'ai intrigué, mais il n'a pas vraiment envie de connaître la réponse. C'est à cause de moi et cette révélation ne lui donnera pas raison. Si Sophia n'est plus à mes côtés aujourd'hui, c'est entièrement de ma faute.

- Non, murmure-t-il enfin.
- J'étais au lit, avec un mec rencontré pendant la soirée.
- Tu n'y es pour rien.
- Je suis venue à la soirée en compagnie de Sophia. Et puis un garçon m'a proposé de rentrer avec lui. Sophia avait trouvé quelqu'un, elle aussi. On est parties chacune de notre côté après que je me sois assurée que son compagnon pour la nuit n'avait pas bu et pourrait la ramener.
- Il ne l'a pas fait, devine-t-il.
- Non. Ils ont discuté un peu ensemble et finalement, il est parti sans elle. Alors elle m'a appelée parce que c'est comme ça que ça fonctionnait. Il y en avait toujours une qui ne buvait pas pour ramener l'autre en cas de problème. Ce soir-là, c'était moi. Mon téléphone a sonné, j'ai tenté de l'attraper, mais le mec avec qui j'étais m'a convaincue que je pourrais rappeler plus tard. J'ai continué à l'embrasser et on s'est déshabillés. La seconde fois, la lumière illuminait tant la pièce qu'il a jeté le téléphone à l'autre bout du lit. Je l'ai laissé faire et j'ai couché avec lui. J'étais en train de prendre mon pied avec un mec dont je ne parviens pas à oublier le visage pendant que ma meilleure amie prenait la route, ivre, et se tuait dans un accident. J'ai ignoré ses appels, j'ai ignoré sa détresse et elle est... morte.

La scène défile en boucle dans ma tête. Après avoir couché avec ce type, je me suis laissée tomber sur le lit. Nous étions épuisés et nous nous sommes endormis mais j'ai rapidement été réveillée par la sonnerie de mon téléphone. C'était Mégane, la mère de Sophia, qui m'appelait pour me dire que mon amie était aux urgences. Ça a été la douche froide lorsque j'ai compris que c'était son appel que j'avais manqué un peu plus tôt. Je me suis rhabillée plus vite que je ne l'avais jamais fait et j'ai déserté les lieux en quelques secondes. J'ai roulé jusqu'à l'hôpital, complètement bouleversée, la vue brouillée par mes larmes et l'estomac retourné. Ce soir-là, j'aurais pu causer un autre accident. Je n'étais pas en état de conduire, mais j'avais besoin d'être auprès de celle que je venais de tuer.

- Elle n'est plus là, sangloté-je. Elle ne sera plus jamais là alors qu'elle avait toute la vie devant elle. Jamais elle n'aurait raté mon appel parce qu'elle était une amie incroyable.

Chase tente de m'étreindre mais je le repousse brusquement. Je m'écarte de lui et me lève, folle de rage. J'ai tellement de regrets, tellement de colère en moi, tellement de tristesse. Tout se mélange et pour la première fois depuis l'enterrement, j'ai envie de hurler mon chagrin. Et c'est ce que je fais. Seule au milieu de cette étendue de sable, face aux vagues aussi déchaînées que les sentiments qui se battent dans mes entrailles, je crie, encore et encore. J'extériorise ma détresse, ma haine et ma culpabilité qui me rongent depuis des mois. Je pleure, je hurle, je sanglote, je tremble. Tout mon corps réagit aux souvenirs qui défilent dans ma tête. C'est injuste, terriblement injuste. C'est moi qui aurais dû y rester, pas elle. J'ai été une amie pitoyable alors qu'elle aurait tout fait pour moi. Elle m'a hébergée, elle m'a relevée après chaque chute, elle m'a soutenue à chaque étape de ma vie et moi... moi... Je l'ai ignorée ! Je l'ai laissée prendre la route alors qu'elle avait bu, je l'ai envoyée à l'hôpital et je suis sortie de sa chambre. J'ai abandonné et tué celle que je considérais comme une sœur. Je m'en veux et jamais je ne saurai me pardonner. Parce que ce n'était pas une erreur, encore moins un accident. C'était un choix. Si j'avais décroché, elle serait encore là.

L'intensité de mes cris diminue mais je suis toujours autant en colère contre moi, contre ce monde injuste qui m'a pris le soleil de ma vie. Je hurle une dernière fois avant que mon corps ne me lâche. Je m'effondre dans le sable, incapable de sécher mes pleurs. J'ai mal. Tellement mal. Comment peut-on survivre à une telle douleur ? Comment peut-on vivre avec ?

Je remonte mes genoux contre ma poitrine et enfouis mon visage dans mes bras. Le cœur en miette et le ventre noué, je plonge si profondément dans les abysses de ma tristesse que je crains de ne plus pouvoir en ressortir. Mais je m'en fous. Je ressens le besoin de toucher le fond depuis des mois et l'opportunité se présente enfin. Quand je serai sur le point de me noyer, peut-être que j'aurai la force de me battre pour remonter et pour avancer dans ma vie. J'aimerais juste un moment de répit ; ne plus rien ressentir, pouvoir fermer les yeux la nuit sans voir la lumière de mon téléphone. J'aimerais que quelqu'un me dise comment mettre un terme à tous ces souvenirs, à tous ces sentiments néfastes qui me détruisent un peu plus chaque jour. J'aimerais revivre, tout simplement.

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Hello ! 👋🏻 Désolée de poster si tard  🥴
J'espère que vous allez bien !

J'ai hâte d'avoir vos retours sur ce chapitre que vous attendez depuis une éternité ! Harmonie a craqué et à enfin vider son sac. Qu'en avez-vous pensé ?
Vous en saurez encore plus sur Harmonie et Sophia dans les deux prochains chapitres (dont un flash back ! 😌)

Et comme j'ai commencé à écrire la suite, je vous donne rendez-vous mercredi pour le chapitre suivant. Oui, oui, je vais mettre deux chapitres la semaine prochaine ! (Quel exploit ! 🥳)

Passez un bon début de semaine. 😘
À mercredi 💙

Instagram : mllejustine28_

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