Une Vie De Triplées: Les Enfa...

By Lylhye

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"Vous avez suivi l'histoire de nos parents, leurs délires, leurs emmerdes, leurs rires, leurs pleurs, leurs p... More

🌟Partie I🌟
🌟Partie II🌟
🌟Partie III🌟
🌟Présentation🌟
🌟Partie IV🌟
🌟Partie V🌟
🌟Partie VI🌟
🌟Partie VII🌟
🌟Partie VIII🌟
🌟Partie IX🌟
🌟Partie X🌟
🌟Partie XI🌟
🌟Partie XII🌟
🌟Partie XIII🌟
🌟Partie XIV🌟
🌟Partie XV🌟
🌟Partie XVI🌟
🌟Partie XVII🌟
🌟Partie XVIII🌟
🌟Partie XIX🌟
🌟Partie XX🌟
🌟Partie XXI🌟
🌟Partie XXII🌟
🌟Petite Info🌟
🌟Partie XXIII🌟
🌟Partie XXIV🌟
🌟Partie XXVI🌟
🌟Partie XXVII🌟
🌟Partie XXVIII🌟
🌟Partie XXIX🌟
🌟Partie XXX🌟
🌟Partie XXXI🌟
🌟Partie XXXII🌟
🌟Partie XXXIII🌟
🌟Partie XXXIV🌟
🌟Partie XXXV🌟
🌟Partie XXXVI🌟
🌟Partie XXXVII🌟
🌟Partie XXXVIII🌟
🌟Partie XXXIX🌟
🌟Partie XL🌟
⭐️Partie XLI⭐️

🌟Partie XXV🌟

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By Lylhye


...Cinq ans plus tard...

Dans la peau de Liam

Les jours, les mois, les années sont passés. Plusieurs événements se sont enchaînés jusqu'à se résoudre par eux-mêmes. L'affaire judiciaire dans laquelle les Khelafi étaient concernés a dû s'arrêter par manque de preuves. L'entreprise a bénéficié d'un dédommagement du fait qu'elle était forcée de stopper ses activités pour le bien de l'enquête. En plus de ceci, elle a aussi gagné en visibilité et attire des milliers de clients.

Nous? Les enfants? Nous avons grandi. Mes cousins, cousines et moi-même avons eu nos baccalauréats pour certains et nos brevets pour d'autres. Mais il y a des plaies qui ne s'effacent pas, même avec le temps. Après son accident, Imany a été dans le coma pendant huit mois avant de se réveiller et d'être allitée pendant dix autres mois. Elle a passé son bac à l'hôpital pour tout dire. Son père et les nôtres ont cherché sans relâche qui lui avait fait ça. Jusqu'à découvrir que ce sont des anciens amis de notre oncle Mathéo qui l'avait fait pour se venger de lui, puisque ce dernier cachait la famille d'Enrique. Oeil pour oeil, dent pour dent comme on dit. Sauf que les choses ne sont pas aussi simples. Imany est devenue muette, car choquée encore de tout ça. Elle ne parle plus à personne. Elle reste avec nous cependant, elle est toujours présente aux dîners ou déjeuners familiaux mais elle n'adresse pas un mot. On s'y est fait mais c'est compliqué et dur pour tous. En particulier pour sa mère, Inaya. Elle perd sa fille cadette et peu de temps après, on lui arrache son aînée avant de la lui rendre complètement muette. Taty Inaya essaie de rester forte et souriante devant nous, devant la famille, mais nous savons tous ce qu'il en est.

Quant à Léna, elle et mon père ne s'adresse plus du tout la parole. Papa l'a frappé deux autres fois après son passage à l'hôpital. Et les deux autres fois, nous avons dû la ramener dans deux hôpitaux différents pour éviter que les infirmières et les services sociaux ne s'en mêlent. Maman et lui ne dorment plus ensemble. C'est limite si nous ne sommes pas tous en colocation. D'autant plus que Léna est désormais majeure. Elle peut légalement faire ce qu'elle veut, sans que mes parents ne lui disent quoi que ce soit. Alors elle a décidé d'aller faire ses études dans une autre ville. Elle est en colocation avec trois de ses amies de collège, dans une ville qui se trouve à des milliers de kilomètres. Maman le vit assez mal et se réconforte avec Luann, qui a désormais 6 ans, et Marwa, Malha et Madhy, qui ont eu 5 ans il y a quelques jours. Ils ont le don de lui changer les idées avec toutes leurs bêtises. Le plus dur pour Léna était de laisser sa mère et ses petits frères et soeurs derrière elle. Elle m'appelle tous les jours pour savoir comment ils vont. Je lui ai déjà dit qu'il faudrait qu'elle revienne au moins un weekend à la maison, mais elle évite la question à chaque fois. Je me débats pour maintenir une famille sur pied, sans me rendre compte qu'elle est tombée dès la première fois où mon père a frappé Léna. En parlant de lui, je le vois descendre les escaliers du salon comme si de rien était. Il pousse les cartons de son chemin et s'en gouffre dans la cuisine. Maman ne lui prête aucune attention. Je m'assieds à côté d'elle et lui embrasse la joue.

Maman: Tu es sûr de vouloir prendre un appartement Liam? Tu seras tout seul. Tu n'arrives même pas à organiser ta vie dans ta propre chambre, tu veux déjà prendre un appartement.
Moi: Maman, il y a longtemps que j'aurai dû prendre mon appartement. J'ai 22 ans maintenant. J'ai besoin d'espace pour me responsabiliser, et seul. De toutes façons je ne suis pas loin. Tu peux venir me voir quand tu veux.
Maman: C'est juste que maintenant, je n'aurai plus personne avec qui discuter.
Papa: Ton mari ne compte pas?

Entre deux drames, si je peux dire, il y a eu un temps où ma famille allait "mieux". Mon père se disputait moins souvent avec ma mère puisqu'il avait arrêter de s'en prendre à Léna. Du coup, ils se sont mariés il y a trois ans. C'est le dernier jour de joie et de bonheur qui s'est déroulé dans cette maison. Ensuite, tout est redevenu comme avant.

Maman: Mon mari fait fuire mes enfants avec ses idioties à la con.
Papa: Tes deux premiers enfants sont majeurs, ils prennent leur envole c'est tout. Il nous en reste quatre encore, de quoi tu te plains?
Maman: Je me plains du fait que tu sois passé d'un père aimant à un père chiant. Tu ne te rends pas compte que si Léna est partie c'est à cause de toi?
Papa: CE N'EST PAS DE MA FAUTE! ARRÊTE! Je...Je l'aime et elle le sait. Elle...Elle est juste partie pour ses études.
Maman: Mens toi jusqu'à te rendre malade voire fou Marwan. Mais nous savons tous la vérité.

Il regarde maman droit dans les yeux comme pour déceler une once de mensonge, puis s'en va. Papa refuse de croire que c'est à cause de lui que Léna est partie vivre dans une autre ville. Il s'est rendu compte de ses erreurs bien trop tard. Elle ne veut plus entendre parler de lui ni le voir.

C'est triste qu'ils en soient arrivées là.

Je me souviens encore quand mon père et moi avions vu Léna pour la première fois à l'hôpital. Elle était si petite, si fragile. Ses joues étaient si énormes qu'on se demandait si elle pourrait ouvrir ses yeux. Au contact de sa main avec la mienne, j'ai senti qu'elle serait ma coéquipière de vie. Papa l'a prise dans ses bras, il la tenait comme si elle allait lui échapper des mains. Il s'est carrément assis près de ma mère au cas où si elle tomberait, pour que maman la rattrape. Il la regardait comme si c'était la première et la dernière chose qu'il verrait au monde. Il n'arrêtait pas de l'embrasser, de lui parler et de la bercer. Léna n'a jamais pleuré dans les bras de papa. Même quand elle a grandi, dès qu'elle se sentait mal, elle allait le voir et toute sa peine partait. Comment des bras qui apportent la paix, peuvent devenir des bras qui agressent et octroient de la tristesse? Je ne sais pas si on sortira un jour de tout ça. Une chose est sûre, c'est que ce n'est pas pour aujourd'hui, ni pour le mois prochain.

Je finis d'emballler mes cartons et les placent dans ma voiture. Maman m'aide puis rentre dans la maison. Je ne lui dis pas aurevoir car nous allons nous revoir ce soir même au dîner qu'organise taty Elysa pour les 1 an du dernier bébé qu'elle a eu. C'est un p'tit gars qui s'appelle Ethann. Je ferme le coffre de ma voiture quand la porte de la maison s'ouvre sur mon père. Il me rejoint et s'appuie sur le capot en observant la maison. Je fais de même.

Papa: J'ai construis cette maison de sorte à ce qu'aucun de mes enfants n'ait à partir d'ici, pour qu'ils construisent le début de leur vie ici, avec leur famille. Et voilà qu'ils partent les uns après les autres. Comme si quelque chose ne leur plaisait plus dans cette maison.
Moi: Ce n'est pas l'édifice en lui même qui gêne. La maison en tant que matériel est parfaite. C'est la maison en tant qu'individus qui pose problème. Tu l'as construis pour que ta famille y vive, mais tu as pratiquement détruit cette famille. Je ne sais même pas quoi te dire de plus. Cela fait 5ans que j'essaie de te raisonner, que je tente de te faire comprendre que les "on m'a dit" nous nuit, que je te parle pour que tu redeviennes mon père. Mais j'ai l'impression de parler à un mur en béton armé. T'écoute personne papa. A part ceux qui te racontent tout et n'importe quoi bien sûr. Je préfère partir pour ne pas te voir sombrer plus que tu ne l'es déjà. Je t'aime Papa, si je peux me permettre de t'appeler comme ça toujours.

Je lui sers la main en me levant de la voiture. J'ouvre la portière côté chauffeur, m'assieds, refermes la portière et démarre. Je reste un moment avant d'avancer puis pars enfin. Maman est beaucoup plus forte qu'on ne le pense. Je lui fais confiance pour prendre soin d'elle et des p'tits.

J'arrive devant mon immeuble. Je me gare et descends.

:IL EST LÀ LES GARS!!

Je tourne ma tête vers le bâtiment, et vois Kays, Amin, Amir, Samuel, Safir, Mam's et Junior sortir leur tête de leur appartement. Comment dire? Nous habitons tous dans le bâtiment. Nous avons fais nos recherches d'appartement chacun de notre côté, sans même savoir que les autres aussi en cherchaient. Il faut croire que la vie veut toujours nous réunir puisque nous avons trouvé nos appartements dans le même bâtiment. Je ne sais pas si c'est une bonne idée que nous habitons les uns à côté des autres mais ça promet d'être drôle.

Moi: LE ROI EST ARRIVÉ!
Mam's: FERME LA ET DÉPÊCHE TOI DE RENTRER!

Je rigole et rentre dans le bâtiment. Je déchargerai ma voiture après. J'ouvre à peine la porte que de l'eau me tombe dessus. Enfin, je pensais que c'était de l'eau jusqu'à ce que je me rende compte que c'était un stupide mélange qui empeste et colle pire que de l'adhésif sur la peau et les habits. Je me mets à hurler le prénom de ces cinq qui me servent de famille et amis. Ils arrivent en rigolant et en me filmant.

Kays: Il semblerait que le roi se soit fait avoir comme un con.
Samuel: Un p'tit mot pour nos spectateurs?
Moi: Vous êtes pire que des enfoirés! Putain! En plus ça pue de fou votre bail la!
Safir: T'as mis quoi dedans Mam's?
Moi: En plus c'est Mam's qui a fait le mélange??? Non mais vous êtes malade ou quoi?!
Junior: J'avoue que c'était vraiment osé de laisser Mam's faire le mélange. Déjà que ce fou mange des bails chelou, imaginez juste ce qu'il a dû mettre dans ça.
Kays: Quand j'ai été le chercher pour mettre le plan en place, ça faisait une heure qu'il était enfermé dans son appart. Mon pauvre Liam.
Moi: Tchiiip.
Mam's: Vous avez fini? Non parce que quand il faut faire appel à moi pour foutre le bordel, tout le monde est d'accord. Après, la populace se plaint. Jamais satisfait dans cette famille.
Moi: Tu vas où habillé comme ça déjà?
Mam's: Voir ta cousine. Je vais la faire sortir de chez elle un peu.
Junior: Tu la maries quand Mam's?
Mam's: Quand j'aurai retrouvé mon enfoiré de frère jumeau et que je lui aurai fait payé ce qu'il a fait à Imany.
Safir: Toujours aucunes nouvelles de lui?
Mam's: T'inquiète pas. Une fois que je l'attrape, je vous le dis. J'y vais.
Nous: À plus mec!
Moi: Bon! Qui m'aide avec mes cartons?
Eux: Tchiiip!

Ils me tournent le dos et montent chez eux. Super la famille. Je me tape les allez-retours tout seul du coup. Je finis quand même de tout monter et commence à arranger mes vêtements dans l'armoir. Je réfléchis en même temps. J'ai débuté des études d'architecte depuis maintenant deux ans, mais je ne sais pas. Il y a quelque chose qui me bloque. Je ne sais pas si je vais finir mon année. Après, j'aimerai beaucoup parce que c'est vraiment un métier qui me plaît. Je verrai ça plus tard. Une fois que j'ai fini d'arranger mes vêtements, je m'occupe de la cuisine et du salon. Je finis de m'installer en début d'après-midi. Je me pose sur mon canapé et souffle un bon coup. J'ai à peine le temps de faire plus, que mon téléphone sonne. Je le prends et réponds sans regarder.

Appel entrant__
Moi: À l'huile?
: Grandis jamais dans ta tête toi. Fatiguant c'te mec.
Moi: C'est comme ça que tu m'aimes Élina.
Élina: Bref. T'as fini ton projet? J'en ai besoin pour vérifier quelques trucs.
Moi: Euh ouais je l'ai fini. Il faut juste que je change quelques données et que je vérifie les mesures. Je t'envoie ça ce soir.
Élina: D'accord. Tu t'es installé dans ton appart? Je peux venir t'aider si tu as besoin d'aide.
Moi: Nan t'inquiète j'ai fini.
Élina: Ah ben cool. Du coup tu peux m'ouvrir la porte de chez toi.
Moi: Quand tu veux.

En même temps, j'entends mon interphone sonner. Ne me dites pas que...je refuse de croire qu'Élina est là. Je me dirige vers l'interphone et l'interpelle. Cette folle est vraiment devant chez moi! J'en peux plus d'elle. Je lui ouvre et elle arrive quelques secondes après devant la porte de mon appartement. Je l'invite à entrer en ne manquant pas de la traiter de tarée.

Élina: Rooh ça va. Je voulais être la première à voir ton appartement. Il est pas mal, mais en tant qu'architecte t'aurai pu viser mieux. Le bois de ton plafond commence à se détériorer, ça fait vintage voire Moyen-Age.

Moi: Merci pour ton analyse d'experte mais sache que c'est tout ce que j'ai pu me payer pour l'instant. J'espère que mon stage en entreprise sera rentable.
Élina: Hum. Et sinon, comment ça va chez toi?

Élina est l'une des seules amies que je me suis fait dans mon école d'architecte. Au début, on ne s'appréciait pas du tout. Mais avec le temps, j'ai appris à la connaître et elle de même. Depuis un an, on ne s'est pas lâché. C'est comme ma meilleure amie. Elle sait tout de moi et je sais tout d'elle. Cependant, il y a quelque chose entre nous qui fait que nous ne pouvons pas définir clairement notre relation sans que l'un d'entre nous ne soit contrarié. On n'en parle pas pour le moment, mais on sait très bien qu'il faudra mettre des mots sur cette fameuse relation.
Je lui raconte un peu mon départ et la discussion que j'ai eu avec mon père. C'est en partie grâce à elle si je lui parle encore aujourd'hui. Quand Léna a décidé de partir, j'ai eu énormément de peine et j'en ai toujours voulu à mon père. Élina m'a fait comprendre qu'il doit sûrement déjà s'en vouloir et que lui rajouter encore de la haine sur les épaules ne l'aidera pas à voir le mal qu'il a causé. Qu'il n'y a qu'à travers la discussion qu'il pourra ouvrir les yeux. Pour l'instant je n'en vois pas les effets, mais laissons le bénéfice du doute planer.

Elina: Ça finira par s'arranger, j'en suis convaincue.
Moi: T'es bien la seule.
Élina: Je veux bien l'être. En tout cas je suis là si tu as besoin de quoi que ce soit. Pour tes frères et soeurs, pour ta mère et même pour ton père. N'hésites pas à m'appeler.
Moi: T'es sûr que tu ne m'aimes pas plus qu'un pote?
Élina: J'ai jamais dit que je te considérais comme mon pote.
Moi: Mais du coup je suis quoi pour toi?
Élina: J'en sais rien, pour l'instant. Je sais juste que tu peux compter sur moi.
Moi: Humm.
Élina: T'as faim?
Moi: Pas tant que ça. Je veux juste que tu me fasses un câlin là.
Élina: Viens là mon p'tit chat.

Elle se lève et s'assied sur moi en me prenant dans ses bras. On reste dans cette position pendant un long moment. C'est ce que j'aime dans notre relation: il n'y a aucune prise de tête, on kiffe juste nos moments ensemble. Après ce n'est pas une situation qui va me convenir sur le long terme. Je n'aime pas être dans l'incertitude aussi longtemps. Il faut que je sache où je vais et avec qui.

Élina: Bon, je sais que tu m'aimes mais il va falloir que tu me lâches. J'ai des fourmis dans les jambes.
Moi: C'est sûr que quand on fait 1m50 on a vite les pieds qui pendent dans le vide.
Élina: N'empêche que tu vas me lâcher.
Moi: Naaan! J'ai pas envie. On est bien comme ça.
Élina: Liaaaam! Lâche-moi, s'il te plait.
Moi: Bisous?
Élina: Mdr, bouge ta grosse tête la. Combien de meufs ont déjà collé leur babine à SIDA sur la tienne?
Moi: Peu, très peu. Voire vraiment peu.
Élina: Tu mens absolument mal.
Moi: C'est juste que je ne peux pas te mentir à toi. T'es ma go préférée, tu le sais bien.
Élina: Sortez les violons et les platines de disques! Y'a pas à embobiner les gens comme ça avec de belles paroles.
Moi: T'es insupportable meuf.
Élina: Et toi un gros et mauvais menteur.
Moi: Si tu le dis.
Élina: Maintenant lâche-moi!!

Je la pose à côté de moi sur le canapé et me couche sur elle. J'en profite pour allumer la télévision et lance Prime Vidéo. Y'a un film que j'ai vraiment envie de regarder mais Élina force pour qu'on regarde "Je te veux moi non plus". Elle hurle dans mes oreilles, me frappe et s'agite dans tous les sens.

Moi: Arété'w la! Moun kay kwè an ka fè'w vwè mizè la!
(Arrête! Les gens vont croire que je te fais du sale la!)
Élina: Allez! Mets mon film!
Moi: Si je le mets tu fermes ta gueule?
Élina (en me tapant): Respectes-moi! Fou lui!
Moi: Élina arrête de me frapper, tu vas pleurer bêtement après.
Elina: Qui a peur de toi ici même? Deux balafres tu t'endors poto, y'a quoi?
Moi: T'es sûre de toi?
Élina: Pourquoi tu veux me frapper aussi? J'aime pas ça avec toi. Toujours dans la violence le boug, y'a pas moyen avec toi.
Moi: Mdr mais j'ai jamais dit que j'allais te frapper.
Élina: Je te connais Liam, tu sais pas jouer doucement. J'ai encore la marque de l'autre fois sur ma cuisse.
Moi: Rectification: ta cuisse est ma cuisse, je fais ce que je veux avec.
Élina: Et tu ne laves pas "ta" cuisse.
Moi: C'est une invitation à prendre une douche avec toi?
Élina: Et pourquoi pas.
Moi: Je retiens l'invitation. Faudra assumer après.
Élina: Retiens, retiens. J'assume toujours. Tu viens quand tu veux même.

J'attrape sa tête et mets la mienne dans son cou. Je lui fais deux-trois bisous et je la relâche. Elle me regarde avec des yeux qui en disent long mais il ne se passe rien de plus. Finalement,  on a même pas regardé le film. On s'est plutôt plongé dans le projet d'architecture qu'on doit rendre dans quelques jours. C'est un travail de groupe et évidemment on est ensemble. Je ne me voyais pas faire ça avec quelqu'un d'autre.
On finit vers les 21h. Elle décide de rentrer chez elle, du coup je la raccompagne jusqu'à sa voiture qu'elle a laissé en bas de l'immeuble. On parle encore un peu à côté de sa voiture puis je la laisse partir. Je lui fais un dernier câlin et elle, elle me fait un bisou sur le coin de la bouche. Elle monte dans sa voiture en me faisant un clin d'oeil, puis s'en va. Je vais finir fou d'elle je pense. Je commence réellement à l'avoir dans la peau. Mais bon, je sais très bien que sentiments et emmerdes vont de pair. Du coup je préfère encore ne pas savoir dans quel type de relation on est et juste profiter avec elle. 
Je remonte à mon appartement et me prépare pour le dîner de ce soir chez taty Elysa et tonton Moha. Je vais partir avec Amin et Amir. Ils sont encore une fois à la bourre. Je les presse un peu pour qu'on ne soit pas les derniers à arriver à l'anniversaire de leur petit frère, mais même en leur disant ça ils ne se pressent pas. Je me pose dans leur salon et discute par message avec Élina.
Au bout de plusieurs minutes, on a enfin réussi à décamper de chez eux. Tout ce temps pour qu'ils aient une vieille dégaine. Amir prend le volant et conduis jusqu'à chez ses parents. On y retrouve tous les autres membres de ma famille. Je les salue et m'assieds un peu en retrait. Je me sens un peu mal par rapport à tout ce qui se passe dans ma famille. Je les aime tous, du coup c'est plus difficile pour moi de passer à autre chose. D'autant plus que l'on peut encore voir et ressentir les conséquences de tous ces événements. Je regarde dans le vide en imaginant ce qu'aurai été nos vies si...Je ne sais même pas ce qui pourrait expliquer la succession d'événements qu'il y a eu. Je fixe je ne sais quoi dans le vide en espérant penser à autre chose, quand je sens quelqu'un s'asseoir à côté de moi. Je tourne la tête et vois ma tante Thays. Elle me sourit en passant sa main de mes cheveux à ma joue.

Taty Thays: Ça va bonhomme?
Moi: Comment tu fais...avec tout ça? Je n'arrive pas à faire comme si tout allait bien. Entre Léna qu'est partie, Imany qui ne parle plus, mes parents qui se font la guerre et même Kays qui rend tout le monde anxieux en cherchant désespérément sa pote...Je vais finir pas vriller taty.
Taty Thays: Il faut vivre au jour le jour, en se répétant constamment que hier n'est plus, demain est inconnu mais qu'aujourd'hui est bien ici.
Moi: J'aimerai bien mais c'est difficile.
Taty Thays: Avec le temps on s'y fait. Cette famille a déjà vécu énormément de choses et je suppose qu'on en a pas encore fini. Mais tant qu'on trouvera une épaule sur laquelle pleurer, une oreille attentive pour écouter, une bouche sincère pour nous guider et des actions concrètes pour témoigner de l'amour qu'on se porte, on pourra toujours tout surmonter. C'est pour ça qu'on a la famille et qu'on doit se battre pour qu'elle survive.
Moi: Même quand on est essoufflé et à bout de bras?
Taty Thays: Surtout quand on est essoufflé et à bout de bras. Si ta mère, Elysa et moi avions abandonné quand on en pouvait plus, ni toi ni tes cousins et cousines ne seriez ici aujourd'hui. C'est parce qu'on s'est battu pour ceux qu'on aime que vous vivez à nos côtés. N'oublie jamais que la famille et l'amour permettent de tout surmonter. Même les choses les plus difficiles et les plus impardonnables.
Moi: Humm. Je ne sais pas si Léna sera d'accord avec toi.
Taty Thays: Elle arrivera à pardonner à Marwan. Il faut juste lui donner du temps.
Moi: Beaucoup de temps.
Taty Thays: Ne t'en fais pas mon p'tit pote. Allez, viens manger.

Le reste de la soirée c'est fait paisiblement. Aucun drame à déplorer et tant mieux. Ils ont même parler de prévoir un voyage, on verra bien ce qu'il en est. A la fin du dîner, j'ai dû rentrer la voiture de mes grands-parents maternels qui ont décidé de rester dormir chez taty Thays. En sortant du garage, j'entends Kays. Je pense qu'il est au téléphone. Il hurlait sur je ne sais qui et faisait les cent pas. Je me dirige vers lui et quand il me voit, il baisse d'un ton. Il continue de parler pendant 5-10min puis raccroche. Je le questionne du regard pour savoir ce qui se passe.

Kays: C'était le père de Koraly. Ils l'ont retrouvé.
Moi: Ah c'est une bonne nouvelle ça! Après tout ce temps! Et comment elle va?
Kays: J'sais pas. Son père ne veut pas me donner de ses nouvelles et il ne veut pas que je vienne chez eux pour la voir.
Moi: Pourquoi?
Kays: Tu crois que si je le savais je te le dirais pas? Ces gens sont bizarre.
Moi: Dans ce cas laisse tomber. On a déjà assez de choses bizzare qui nous arrive dans notre famille. Ne va pas d'embarquer dans des histoires qui ne sont pas les tiennes.
Kays: Sauf que ne pas m'embarquer dedans c'est renoncer à Koraly. Et ça, c'est impossible.
Moi: T'as continué à l'aimer après tout ce temps?
Kays: Je crois...Je sais pas.
Moi: Si c'est le cas et seulement si elle en vaut la peine, bats toi pour elle Kays.














"Ce qui est fait ne saurait être défait. On peut lutter afin de modeler l'avenir, jamais pour modifier le passé."

[Nathan Rahl]

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