Chapitre 22

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Il était bientôt dix-neuf heures, et j'étais toujours à l'hôpital. Même si je détestais ce genre d'endroit, entre l'odeur de Javel, et les murs aussi neutres qu'une personne sans âme, je n'avais pas vraiment le choix de rester. Cela faisait plus de deux heures que j'attendais que Madison se réveille, assis, Alex a mes côtés.

Après avoir récupéré sain et sauf Madison, Alex s'était rendu à l'intérieur du lycée, dans l'espoir d'attraper la personne qui lui avait fait subir ça. Malgré le fait que je l'avais supplié de ne pas rentrer à l'intérieur, il y était allé tête baissée, tel un héros. Malheureusement, il était revenu bredouille. Il l'avait vu sortir d'une porte de secours tout au bout du couloir. Alex avait couru de toutes ses forces, mais une fois à l'extérieur, pas un chat à l'horizon.

- On va le retrouver Max.

- J'avais raison depuis le début... Et personne ne m'a écouté.

Je n'en voulais pas à mon petit ami, mais plus particulièrement aux policiers. S'ils avaient pris le temps de m'écouter, d'essayer de comprendre ce que j'essayais de dire, Madison n'aurait peut-être pas vécu ça. Mais surtout, j'en voulais à moi-même. C'était moi qui l'avait envoyé en heure de colle. À cause de moi, elle était à deux doigts de ne plus jamais sortir du lycée.

- Je suis désolé Max.

Je pleurais à présent. Tant de choses en si peu de temps. Alex vint me prendre dans ses bras, avant de poser délicatement ses lèvres sur mon front. Heureusement qu'il était là. Je me sentais réellement en sécurité dans ses bras.

- Oh mon dieu, Max !

Alex se décrocha rapidement de moi, et je levai mon regard en direction du couloir. Au loin, ma mère accourue vers moi, mon père juste derrière elle. Les policiers les avaient appelés, leur disant que j'étais en sécurité à l'hôpital. Ils leur avaient brièvement expliqué la situation, et mes géniteurs n'avaient pas eu le temps de se libérer avant. Les voir me faisait aussi beaucoup de bien. Je me levai, et ma mère me prit instantanément dans ses bras. Je pleurais de plus belle, à présent.

- Je suis là mon chéri... Papa est là. On est tous là.

Mon père nous rejoignit, et je pouvais voir leur détresse dans leurs yeux. J'allais avoir une longue discussion avec eux ce soir.

- Monsieur Taylor ?

- Oui ?

Je me décrochai de ma mère, et un policier sortit de la chambre de Madison.

- Madison est réveillé. Elle veut vous parler. J'aurais quelques questions à vous poser par la suite.

- Alex peut venir ?

- Et bien...

- Il était là, comme moi, quand on la retrouver au lycée. S'il vous plaît, Monsieur l'Agent.

Le policier refusa à contre cœur, mais nous lançait rentrer à l'intérieur de la chambre. Je fis un bisou à ma mère, ainsi qu'à mon père, avant de pousser la porte, et d'entrer à l'intérieur. Sur le lit, se trouvait Madison, accompagné de ses parents. Elle avait quelques pansements sur ses avants-bras, ainsi qu'un sur son front. Les bouts de verres. Je m'avançai vers elle, gêné, et elle porta enfin son attention sur moi. Allait-elle me hurler dessus ? Après tout, si elle avait vécu ça, c'était à cause de moi.

- Max... Je suis contente de te voir. Papa, maman, vous pouvez nous laisser s'il vous plaît ?

- Qui est ce garçon ma chérie ?

Sa mère attrapa la main de sa fille, son père, lui, se contentait de me regarder. Madison ravala un sanglot, avant de répondre.

- C'est lui qui m'a sauvé la vie, maman.

XXX

- Comment tu te sens ?

- Un peu bousculé. Il m'a fallu quelques secondes pour me rappeler de tout, comme ci mon cerveau avait essayé de tout effacer pour me protéger.

Ses yeux étaient rivés contre le mur en face d'elle. Une télévision bas de gamme y était accrochée, ainsi qu'un tableau miteux, qui représentait des fleurs. Avec le temps, la peinture avait comme jaunis, rendant les fleurs encore plus tristes qu'elles en avaient l'air. Cette peinture représentait en soit l'intégralité de la chambre de Madison. Je priais pour elle qu'elle puisse sortir le plus vite possible. Rester ici, enfermé entre ces quatre murs plus de trois heures me ferait partir en vrille.

- Comment tu as su, qu'il était là ?

- Comment ça ?

- La personne, au téléphone. Comment tu as su qu'elle était avec moi, dans le lycée ?

Sa voix était plutôt douce, calme, et reposé. Elle n'avait pas quitté les yeux la télévision, et seul ses lèvres bougeaient. Je savais ce qu'elle avait enduré, et je savais les traces que ça pouvaient laisser. Elle allait connaître des semaines assez compliquées, entre angoisse, cauchemar, et peur.

- Il m'a téléphoné. Et il m'a envoyé une photo de toi durant ton heure de colle. J'ai tout de suite compris.

- Si tu n'étais pas arrivé avant il m'aurait suivi en dehors du lycée...

- Tu ne sais pas, Madison.

- Je le sais, Max. Il y avait personne, pas même une personne de la sécurité ! Pas même un professeur ! Il m'aurait suivi, il courait plus vite que moi, et...

Elle s'arrêta de parler. Elle avait aussi haussé le ton. J'avais baissé les yeux, honteux. Je n'arrêtai pas de me dire que c'était de ma faute, mais surtout, que j'aurais pu vivre cela une seconde fois. Ou peut-être pas. Une lumière s'éclaira dans ma pensée. Il avait dit qu'il voulait marquer son passage dans ma vie. Comme ci, j'étais sa victime principale. Les autres étaient comme des pions, et il allait s'amuser avec eux. Le regard lourd qui était posé sur moi me sortit immédiatement de mes pensées. Madison avait finalement tourné la tête, et des larmes roulaient le long de ses joues.

- Tu m'as sauvé la vie, Max. Ainsi que toi, même si je ne connais pas ton nom.

- Alex.

- C'est donc toi, son copain.

Elle prit naturellement le verre d'eau qui était posé sur la petite table de chevet près de son lit, avant de boire une gorgée. J'avais ouvert grands les yeux, ainsi qu'Alex. Comment savait-elle que j'étais en couple avec ? Je ne lui avais jamais parlé de lui, et surtout, je ne me confiais pas à Madison.

- Tu n'es pas discret, Max. Presque toute la classe t'as entendu en parler dans le couloir ce matin. Mais je dois dire que tu as bon goût, malgré tout.

Elle me sourit, légèrement, avant de poser sa tête contre le coussin. Au même moment, la porte de sa chambre s'ouvrit, et Andy apparut, totalement essoufflé. Il avait couru, c'était indéniable. Il se précipita vers sa petite-amie, et le policier qui surveillait sa chambre rentra aussitôt dans cette dernière. Madison lui fit un signe de la main, lui faisant comprendre qu'il s'agissait de son copain. Le policier leva les yeux au ciel, avant de refermer à l'aide d'une main-forte la porte.

- Madison... Je suis tellement désolé. J'aurais dû quitter ce putain d'entraînement plus tôt !

- Ne t'inquiète pas, Andy. Viens me faire un câlin, s'il te plaît.

Il accouru dans les bras de sa copine. Première fois que je voyais Andy dans un état pareil. Totalement déboussolé, il avait vraiment eu peur pour sa copine. Je fis un geste de la main à Alex, lui faisant comprendre qu'il fallait les laisser seul un petit moment. Il comprit aussitôt, et se leva de la chaise, avant de sortir de la chambre, moi derrière ses talons.

Mes parents attendaient toujours à l'extérieur. À ma grande surprise, Andy sortit lui aussi de la chambre, avant de m'adresser la parole.

- Je peux te parler, Max ?

- Oui, bien sûr.

Il m'attrapa légèrement l'avant-bras, avant de m'emmener un petit peu plus loin dans le couloir. Mes parents me regardèrent, ainsi qu'Alex, qui était en train de discuter avec mon père. Il s'arrêta finalement en plein milieu du corridor, avant de parler.

- Je... Je voulais te remercier, infiniment, pour ce que tu as fait toute à l'heure.

- Pas besoin de me remercier, Andy. C'est tout à fait normal.

- Beaucoup de gens dans ce lycée n'aurait pas eu le courage que tu as eu. Toi, malgré les différents que tu as pu avoir avec Madi', ou même avec moi, tu as quand même foncé. Je m'en souviendrais, Max. 

911 : Mon ange gardien [BXB].Où les histoires vivent. Découvrez maintenant