Chapitre 17

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Je ne pensais pas que j'allais le faire, mais j'y étais. J'avais pris mon courage à deux mains, je ne savais pas vraiment quoi dire, mais il fallait que je parle. Il fallait que je parle à la policière qui était venue à mon école, pour interroger les élèves, suite au décès de Maddy. Je m'étais rendu au commissariat, accompagné d'Athéna, juste avant les cours. Je lui avais expliqué brièvement tout ce que je savais, les textos, la voiture qui me suivait. Et, halleluia, elle me croyait. Enfin une personne qui me croyait.

- J'espère que l'interrogatoire ne va pas durer longtemps, je te rappelle que notre premier cour est avec terminator.

- Il attendra. J'ai d'autres chats à fouetter que lui.

Il était tôt. Six heures trente du matin. Nous étions assis depuis plus de trente minutes, à attendre notre tour. La personne à l'accueil m'avait dévisagé, quand je lui avais annoncé la raison de ma venue si particulière dans cet endroit si particulier. Elle m'avait dit que je n'avais pas assez d'informations, et que je ne pourrais pas porter plainte. Surtout, elle m'avait regardé de haut, en me disant "Mais, vous voulez porter plainte contre qui ?". Je n'avais pas réfléchi à cette question, à vrai dire.

- Monsieur Taylor ?

- Oui ?

- Veuillez me suivre, s'il vous plaît.

Je regardai Athéna, qui me serra fort la main. Je suivis la policière, qui m'amena avec elle dans un bureau froid. En effet, aucune décoration murale, simplement un bureau, avec un ordinateur, pas même un cadre avec une photo de sa famille, ou de ses amies. Peut-être qu'elle n'avait pas d'amis, ou pas de famille. Nous étions, certes, dans un commissariat, mais il fallait tout de même donner un coup de rafraîchissement, selon moi.

- Quelle surprise de vous voir ici, monsieur Taylor. Qu'est-ce qui vous amène, de si bon matin dans un premier temps ?

- Et bien... Je sais que ça peut paraître stupide... Mais je pense qu'on me harcèle.

Elle leva un sourcil, alors qu'elle écrivait tout ce que je disais via son ordinateur, très veille génération. Elle avait l'air fortement fatiguée, très peu reposée. Ces histoires de meurtres devaient la faire rester debout toute la nuit. Un sentiment de pitié me traversa rapidement l'esprit. Elle avait l'air d'une bonne personne, mais si ma venue de si bon matin ne semblait pas lui plaire.

- Qu'on vous harcèle ? C'est-à-dire ?

- Je reçois des SMS d'une personne anonyme, qui me pose des questions bizarres... Des appels anonymes... Mais surtout, une voiture qui me suit. J'ai même la plaque d'immatriculation, si vous voulez savoir.

- Vous avez des preuves pour les SMS ?

- Je... Je les ai effacés... Mais j'ai la plaque d'immatriculation, vous savez.

Elle me regarda quelques instants, sans ne rien dire. Elle devait clairement ce dire que j'étais stupide. On me harcelait, mais je gardais aucune preuve. Pas même les textos. Mais, la raison pour laquelle je les avais effacé, c'est que ça m'effrayait. Les avoir dans mon téléphone me donnait la boule au ventre. Après quelques secondes, elle continua à écrire sur son ordinateur, avant de prendre la parole.

- Donnez-moi la plaque d'immaturation, monsieur Taylor.

- E74 4929. Il s'agit d'une BMW noire. Je l'ai aperçu deux fois vers le magasin de mes parents, et notamment vers chez moi, un soir.

Je lui épargnais l'histoire d'hier soir. En effet, l'endroit où nous étions avec Alex était interdit au public. Alors, dans un premier temps, je pourrais me prendre une amende. Mais aussi, étant donné qu'il s'agissait d'un endroit strictement interdit au public, ma déclaration ne pourrait pas être prise en compte. Elle nota le numéro sur un petit bout de papier, et fit quelques recherches sur internet. Je regardai l'heure sur mon téléphone : six heures quarante.

911 : Mon ange gardien [BXB].Onde as histórias ganham vida. Descobre agora