Chapitre 5

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- Tu es sûr de vouloir retourner à l'école ? Après tout, on est vendredi, tu pourrais prendre un peu de repos après tout ça...

- Maman, je n'y suis pas déjà allé hier, je vais bien, je t'assure.

Comme à son habitude, ma mère avait peur pour moi. J'étais rentré de l'hôpital hier dans l'après-midi, et je ne m'étais donc pas rendu à l'école. Je n'avais maintenant plus mal à la tête, mais mon pouce me faisait mal de temps en temps. Ma génitrice ne voulait pas me voir partir de la maison de si tôt, à cause de tout ce qui s'était passé ces derniers temps.

- C'est un épisode traumatisant tu sais chéri. Et le médecin a dit que tu devrais voir un psychologue, pour parler, évacuer ta peur, ton stress...

- Ils ont retrouvé l'individu maman ! C'était simplement quelqu'un qui venait nous cambrioler, et j'étais là au mauvais endroit, au mauvais moment. Pas de crainte à ce faire sur ça, je vais bien.

Et c'était la vérité ! Certes, le soir, une fois la nuit tombée, je n'osais plus quitter ma chambre pour me rendre en bas, pour boire un verre d'eau ou autre. Mais après tout, ça se comprenait. L'épisode que j'avais vécu avait été effrayant, traumatisant. Mais la personne n'était plus en liberté, cette personne n'allait plus rentrer par effraction dans notre maison. D'ici quelques jours, ça sera même de l'histoire ancienne. Et d'ici quelques mois, j'aurais presque oublié ce qui s'était passé il y avait maintenant deux jours.

- Je ne vais donc pas te bloquer, alors... Tu es sûr que cette fille t'amène et te ramène de l'école ?

- Athéna. C'est Athéna qui m'emmène. Elle m'emmènera ensuite directement à la salle de sport, et vous pourrez venir me chercher là-bas après ma séance !

- Tu attendras bien à l'intérieur de la salle avant...

- Maman, arrête de dramatiser les choses. Je vais bien, il n'y a rien à craindre.

J'avais posé mes deux mains sur ses épaules, pour la rassurer. Elle faisait son devoir de mère : s'inquiéter pour son enfant. Elle et mon père s'en voulaient beaucoup de ne pas être arrivé à temps l'autre soir, mais j'étais encore là. Je ne leur en voulais absolument pas. Et je voulais oublier au plus vite cette histoire, et faire comme ci rien ne s'était passé.

- Très bien... Alors à ce soir, Max. Fais bien attention à toi dehors.

- T'inquiètes pas. À ce soir !

J'ouvris notre porte d'entrée, et aperçut la voiture de ma meilleure amie au loin. Je m'approchai de cette dernière, avant d'ouvrir la portière et de me faufiler à l'intérieur. Athéna me regarda, avant de jeter sa cigarette par-dessus sa fenêtre. Elle baissa un peu le volume de sa musique, et plongea son regard dans le mien.

- Ta mère est d'accord pour que tu retournes à l'école maintenant ?

- Tu ne vas pas t'y mettre, toi aussi.

Je déposai mon sac à mes pieds, avant de m'attacher. À l'hôpital, Athéna était venue me voir le soir même. Les policiers avaient réussi à la contacter sous la demande de ma mère, et son sang avait un quart de tour. Il était une heure du matin lorsqu'elle fut arrivée dans ma chambre, les larmes aux yeux. Elle avait eu extrêmement peur pour moi. Elle tenait énormément à moi, comme je tenais énormément à elle. En fait, je ne la considérais même pas comme ma sœur, mais plus comme une seconde mère. Elle se faisait autant de soucis que la mienne, et me faisait même des leçons de moral !

- Je dis la vérité, Max. Ce que tu as vécu est...

- Traumatisant, effrayant, angoissant. Je le sais, Ath'. Mais dis toi qu'il y a des choses beaucoup plus effrayante qui se sont passés dans notre pays ! Par exemple, le mec qui s'est fait enlever par son propre psychologue parce qu'il était gay ! Ça, c'est traumatisant.

911 : Mon ange gardien [BXB].Where stories live. Discover now