Partie 2 - Chapitre 8

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- Eh bien petite, on dirait que tu émerges enfin.

Bell ouvrit doucement les yeux, elle distinguait un plafond en bois, flou, et tourna la tête sur le côté. Un homme, flou aussi, se tenait assis sur une chaise à côté en mouillant une serviette qu'il posa sur le front de la yordle.

- Je dois aller voir le capitaine...

- Non jeune fille, tu dois encore te reposer, nous arriverons bientôt à Piltover, tu dois reprendre des forces.

- Comment ça, déjà ? Nous étions encore à presque une semaine de voyage, que s'est-il passé Reiner dis-moi !

- C'est le temps que tu es restée au lit, soupira le médecin. Demain dans la journée nous serons en vue du port.

- Comment vont les autres ? paniqua Bell.

- Felix se remet de sa chute du nid-de-pie, Anna a eu droit à de jolies fractures mais rien d'irréparable pour elle, et Jay va très bien, il s'inquiète pour toi, tu as subi une sacrée blessure.

Bell se rappelant les évènements récents. Ils avaient eu affaire à une bête acharnée, qui l'avait blessée lors d'une charge... Elle se releva brusquement pour vérifier qu'elle n'avait rien, et chancela de douleur. Son flanc lui arracha un gémissement, et elle sentit une cicatrice qu'elle massa doucement.

- Et Cynthia ?

- Son petit numéro lui a coûté cher, elle est restée deux jours dans les vapes et ressemble à un cadavre. Je n'avais jamais vu une telle magie, même venant de Tourmaline, souffla Reiner. De plus au lieu de se reposer, soupira-t-il, elle s'est acharnée à soigner tes blessures et veiller sur Alid. D'ailleurs le bougre est mal en point et a peu de chances de s'en sortir...

- Je vais aller les voir... intervint la yordle en se levant péniblement.

- Fais attention à toi tu n'es pas encore pleinement remise, dit le médecin en quittant la pièce, même si j'ai rarement vu une telle vitesse de guérison. Oh et le second t'a laissé un cadeau, ajouta-t-il en montrant vaguement le bureau.

Bell s'approcha doucement du miroir pour enlever ses vêtements de nuit. Elle se regarda longuement, dévisageant avec frisson la cicatrice qui apparaissait comme une fissure sous sa fourrure blanche. Ses vêtements déchirés du combat ne seraient plus utilisables avant d'être recousus, elle allait devoir changer de tenue. Elle opta pour un simple pantalon, un haut bordeau, assorti à mes yeux en un sens, se dit-elle. Les tissus de Bilgewater sont toujours très robustes et font d'excellents habits de voyage. Elle enfila ensuite ses grosses bottes noires, avant de remarquer le tissu qui trônait sur le fauteuil près du bureau. Sur le dossier, une écharpe verte pendait, un mot posé dessus. Pour notre petite légende, remets-toi bien, M & F. Le mot était accompagné d'un magnifique dessin représentant une yordle assise sur des caisses en train de regarder la mer. Je savais qu'il dessinait ! gloussa Bell. Elle enfila le long vêtement, avant de se diriger tranquillement vers la porte.

Sur le pont l'agitation happa la jeune yordle, soulagée de revenir à un environnement maintenant familier. Le soleil l'éblouissait tandis qu'elle regardait les voiles gonflées par le vent, qui portaient le navire vers leur destination. Le pont était dans un sale état, certains garde-fous étaient partis en lambeaux, le sol était par endroit fêlé, et de nombreux débris que les marins nettoyaient jonchaient le pont. Bell descendit au pont inférieur en direction de l'infirmerie, et au fur et à mesure qu'elle en approchait, elle entendit une voix.

De la salle où avaient dû être soignés les blessés, une douce mélodie s'échappait. Bell la connaissait, il s'agissait en effet d'une chanson que la soigneuse Tourmaline chantait lorsqu'elle s'occupait de personnes qui risquaient de ne pas s'en sortir. Elle disait qu'au mieux, cela aidait à détendre le patient même endormi et à mieux le soigner, au pire cela l'aidait à passer de l'autre côté. Ce n'est pas une chanson anodine qu'on fredonne sans réfléchir... En franchissant la porte, elle remarqua Cynthia, au chevet de d'Alid, inconscient.

Bell de BilgewaterOn viuen les histories. Descobreix ara