Partie 4 - Chapitre 22

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Au petit matin, alors que la plupart des habitants dormaient encore, un petit groupe traversait la ville. Sans un mots, drapés d'amples capes, cachant des sacs à dos, quatre piltoviens, une zaunienne et une bilgewatienne suivaient un petit garçon.

Les rues, dont le silence n'était troublé que par les quelques travailleurs déjà levés, reposaient dans le calme et le Gris, qui flottait au sol.

Le jeune zaunien mena le groupe sur un bâtiment à l'abandon, creusé dans l'un des flancs de la cavité. Après avoir déplacé quelques planches relativement mal fixées, il désigna un petit passage.

Tous s'engouffrèrent par l'embrasure de ce qui semblait être une galerie technique, délabrée. De câbles et des tuyaux couraient sur les parois et le plafond du couloir, une vision courante dans Zaun.

De par sa petite taille, Bell était la seule à être à l'aise.

Ils débarquèrent dans un tunnel, sombre. Le sergent donna l'ordre d'allumer les torches, dévoilant devant eux quatre rails en piteux états. Les deux voient partaient de chaque côté du tunnel.

Le garçon silencieux les guida dans une des deux direction, durant de nombreuses minutes. Leur pas, respirations, et le bruit des gouttes d'eau contre la pierre rythmaient leur marche.

Finalement, le zaunien arrêta le cortège d'un bref signe de la mail. Devant eux, un trou béant s'était formé, engloutissant les rails. La voie reprenaient de l'autre côté, à une douzaine de mètres plus loin.

Bell s'approcha du fossé, essayant de regarder dans le fond. Tout ce qu'il vit, fut un noir total, que même sa torche ne semblait dissiper. Elle sentait comme un courant d'air s'élevant du fond, comme une légère brise.

Un frisson lui parcourut le dos.

Mieux valait ne pas savoir ce qui se trouvait au fond.

- Bien, lança Aster. C'est à nous de jouer.

Il déposa les deux lourds sac au sol, inspectant une dernière fois l'équipement qu'ils avaient préparé la veille. Il en tendit un à Ileae, qui l'enfila, ainsi qu'un second à Bell.

Après avoir enfilé son sac, elle se plaça face au précipice. Elle savait ce qu'elle avait à faire.

Elle se concentra, faisant rapidement apparaître ses flux.

Dommage qu'ils ne puissent pas les voir... pensa-t-elle.

Elle s'élança, foulant rapidement le sol de ses pieds. Au bord du gouffre, elle fléchit ses jambes, et sauta aussi loin que possible. Elle fixa le sol de l'autre côté. Pendant une fraction de seconde, qui lui sembla durer une éternité, elle resta au-dessus du vide, attendant que sa magie fasse effet. Priant, pour qu'elle s'active.

Une voix se glissa dans sa tête.

Cette voix.

Que serais-tu... sans moi ?

La seconde suivante, la yordle sentit son cœur se serrer, se soulever. Elle venait d'amorcer sa chute.

Elle était toujours au-dessus du vide.

Un frisson la parcourut à nouveau. Elle n'était pas encore de l'autre côté. Combien de temps s'était écoulé ? Une seconde ? Deux ? Trois même ? Le courant d'air et le trou semblaient prêts à la happer, à l'entraîner dans les profondeurs.

Bell de BilgewaterDonde viven las historias. Descúbrelo ahora