• Chapitre 4 •

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Ils avaient gagné.

Ils ne savaient pas encore comment mais ils étaient venus les aider, étaient apparus comme par enchantement et ils avaient tenu leur promesse.

Tous les sorciers prenaient encore peine à réaliser que c'était fini. La guerre était terminée, il ne restait plus qu'à effacer les marques qu'elle avait misérablement laissé.

Leur soutien avait massacré les ennemis par centaine, en ressortant avec seulement quelques blessures, peinant seulement contre d'autres vampires, où ils avaient dû plus négocier que se battre.

Néanmoins, ils avaient seulement appelé Harry à la fin pour battre Voldemort et réaliser la prophétie et cela s'était terminé ainsi.

Dans la joie et dans le calme.

Tout le monde était heureux que ce soit enfin terminé, avec beaucoup de pertes... Mais il n'y en aurait plus à présent c'était certain.

Tout le monde sauf une seule personne.

Tout le monde sauf Severus Rogue.

L'homme était présentement dans le bureau de Dumbledore, accompagné de "l'éternel et mythique" couple de Poudlard et plus il le regardait, moins il sentait que la suite allait lui plaire. Le directeur avait un air qui ne présageait rien de bon, mais alors vraiment rien.

Pour le moment, il voulait juste rentrer chez lui et se reposer, cette bataille qui s'était étalé sur la longueur l'avait éreinté plus qu'il ne l'aurait voulu.

Et si on prenait plus généralement, sa vie avait été un amoncèlement d'épuisements et d'épreuves dont il se serait finalement bien passé.

Dumbledore se décida finalement à relever la tête et il n'aurait jamais deviné avoir trois hommes aussi tendus devant lui.

Pour le coup, Draco et Harry avait peur pour Severus, et lui, avait peur pour lui-même.

- Severus, mon ami, avant que je ne vous explique la situation alambiquée dans laquelle nous sommes, promettez-moi de rester calme, tenta d'amorcer le directeur.

- Ne dites pas "nous" alors qu'il n'en est rien, monsieur le directeur. Je ne peux rien vous promettre tant que je ne saurais pas dans quoi vous m'avez encore embarqué, menaça Severus, le regard froid.

Il en avait assez de perdre du temps avec ces enfantillages, qu'il annonce la sentence et qu'il en finisse.

- Bien... sembla-t-il murmurer.

Le directeur mit un moment à observer ses interlocuteurs et s'il ne les connaissait pas mieux, il aurait cru avoir deux gardes du corps en face de lui. Albus n'avait jamais vu les deux jeunes hommes avec des regards si froids. Seulement, au vu de la situation, maintenant que sa vie était sauve, la menace éloignée, il n'en avait plus grand chose à faire des états d'âme de certains sorciers.

- Comme vous vous en doutez probablement, mon ami Edwin Sinclair est un ami de longue date mais aussi un vampire.

Le souffle des deux plus jeunes se coupa brutalement. Ils s'y attendaient, l'avaient deviné, mais de le voir annoncer de but en blanc était bien plus surprenant qu'ils ne le pensaient.

- Au départ, il ne voulait pas venir nous aider. Nous n'avions rien pour faire pencher la balance, à part un certain professeur, prodige des potions, qui pourrait sûrement les aider bien plus que quiconque ! Termina-t-il joyeusement.

Seulement, ce même professeur ne l'entendait pas de cette oreille.

- Vous m'avez vendu au diable Albus et vos flatteries n'y changeront rien, gronda-t-il. Que vous leur avez-vous donc promis de si extraordinaire ?

Dumbledore soupira bruyamment en nouant ses mains et il fixa chaque tableau accroché autour de lui, jusqu'à faire un tour complet de la salle avant de reprendre. En effet, il n'aimait pas la tension extrême que faisait régner les trois sorciers pour un détail de ce genre.

- Comme vous le savez peut-être, à l'approche de la suprématie de Voldemort, le Ministère de la Magie a fait rentrer en vigueur plusieurs lois contre les vampires, les interdisant totalement de la population et donc par conséquent, en punissant allègrement ceux qui oseraient se servir de moldus ou de sorciers comme de réserve de sang, continua rudement le vieux sorcier. De ce fait, les vampires les plus respectables, comme ceux qui nous ont porté en aide aujourd'hui, se restreignent volontairement et ne vont pas voler dans les hôpitaux ou n'attaquent pas les êtres humains, par pur bon sens évidemment. Et c'est là que vous intervenez Severus !

Le professeur des potions ne s'était peut-être jamais senti aussi mal de sa vie. Il savait qu'il ne valait mieux pas trahir la promesse faite à un vampire. Il était sûrement d'ailleurs le seul à pouvoir réaliser ce que Rogue devinait déjà derrière les paroles du fabulateur, mais il avait déjà envie de refuser avant que le petit discours ne se termine.

Il ne pouvait pas faire ça, c'était au-dessus de ses forces. Ils les avaient certes sauvés mais les aider à son tour ? Il aurait sûrement préféré y rester cette nuit-là, plutôt que d'exaucer les prières de ces suceurs de sang qu'il exécrait.

- Sinclair demande que vous créiez un substitut de sang, sous la forme qui vous plaira, continua presque avec hésitation le directeur, en voyant les yeux plus noirs que noirs du représentant des serpentards. Il considérera sa requête comme accomplit seulement quand vous aurez réussi Severus, et pas avant, quel que soit le temps que cela vous prenne, termina dangereusement le directeur.

- Vous savez que vous venez de me condamner à une vie de recherches dans un domaine que je maîtrise, certes, mais dans un lieu où je risque ma mort à chaque erreur ? Je ne l'ai ni voulu, ni mérité. Et d'ailleurs au cas où votre ami ne vous ait pas prévenu, je suis loin d'être le bienvenu là-bas.

Sur ces mots, Severus se leva, ses fidèles robes noires claquant à nouveau dans son dos et entama le chemin pour atteindre des appartements, prendre ses affaires et rentrer chez lui, sans attendre les deux adolescents encore derrière lui.

- Ne soyez pas si incisif Severus, cela vous permettra de pouvoir enfin la revoir.

Les mots du directeur le coupèrent dans son élan et le visage d'Éria s'afficha brutalement dans son esprit. Il ferma les yeux en secouant doucement la tête pour faire partir la vision indésirable qui régnait à présent en maître dans son esprit.

- Je ne vous ai rien demandé, trancha froidement le maître des potions en quittant le bureau, Draco et Harry dans son sillage.

• On ne se comprendra jamais •Where stories live. Discover now