Only For The Brave [L.S.]

Epilogue

Il souffla dans l'habitacle, se sentant légèrement mieux après la conversation qu'il venait d'avoir avec son mari. 

Il avait tellement de choses en tête qu'il ne vit pas le reste du trajet passer. Il venait de se garer sur le parking du lycée quand il reçut un message de son éditrice. Celle-ci lui proposait de repousser leur rendez-vous pour le lendemain matin et cela soulagea Louis.

Car oui, il avait une éditrice.

Lui, Louis Tomlinson-Styles, celui qui avait l'attention d'un gamin hyperactif, qui avait pour habitude de détester lire tant qu'il n'y avait pas d'images, celui-ci même était désormais un auteur à succès. 

Tout avait commencé il y avait quatre ans de cela alors qu'ils venaient d'emménager en Suisse et qu'il s'était mis à retranscrire tout ce qui leur était arrivés en l'espace de quatre ans, depuis le génocide de son village jusqu'à son départ du Mexique. Au commencement, sa seule motivation pour écrire avait été qu'il ne voulait pas oublier. Il voulait conserver chacun de ses souvenirs, les bons comme les mauvais, en hommage à sa famille, à ses amis, à sa vie d'avant. Puis il l'avait fait lire à Harry une fois celui-ci totalement fini et ce dernier l'avait encouragé, affirmant que le monde avait besoin de lire ce genre d'autobiographie, le convainquant ainsi d'envoyer son manuscrit à plusieurs maisons d'édition.

Louis l'avait donc fait, et une des maisons lui avait favorablement répondu.

Ce premier roman était celui qui avait de loin le plus de sens pour lui, car il était entièrement basé sur sa propre histoire, sur son point de vue par rapport à la guerre civile aux Etats-Unis, sur les épreuves qu'il avait dû affronter, sur les personnes qu'il avait au fur et à mesure perdues, sur sa rencontre avec l'homme de sa vie... Ce livre faisait partie de ses plus grandes fiertés, mais cela n'avait pas été la fin de sa carrière d'écrivain. Un an après était paru un autre roman, celui-ci beaucoup moins autobiographique, mais qui avait également fait un carton. Il était actuellement en cours d'écriture du troisième et il était convaincu qu'il aurait certainement ri aux éclats si on lui avait dit des années plus tôt qu'il ferait carrière dans l'édition.

Louis soupira avant d'ouvrir la portière de sa voiture. Ses pieds venaient de toucher le sol lorsqu'il vit le 4x4 d'Harry franchir le portail donnant sur le parking. Le véhicule se gara juste à côté de celui de Louis et une longue paire de jambes sortit de la voiture.

Le bouclé avait évidemment changé au fil des années. Ses pattes d'oie étaient bien plus marquées au coin de ses yeux, ses cheveux bouclés étaient plus courts, lui donnant un air plus mature, une barbe clairsemée par quelques poils blancs mettait en valeur sa mâchoire et grâce au t-shirt blanc qu'il portait Louis pouvait admirer les tatouages qui ornaient ses bras. Il y en avait plusieurs qui dataient du Mexique, d'autres avaient été faits au cours des quatre dernières années, la plupart d'entre eux concordant avec ceux que le plus jeune avait lui aussi désormais sur le corps.

Harry n'était plus tout à fait le même du haut de ses trente-deux ans, mais Louis ne pouvait que constater un peu plus chaque jour qu'il aimait autant le Harry aux sourires en coin et aux colères froides qu'il avait rencontré il y avait de cela huit ans que celui qui se tenait actuellement devant lui.

Le bouclé se pencha sur lui pour planter un baiser sur son front, faisant ainsi sourire le plus jeune, et ils se dirigèrent d'un même mouvement en direction du bureau du proviseur.

"Tu as pu repousser ton rendez-vous avec l'éditrice finalement ?", le questionna Harry, lui tenant la porte d'entrée du bâtiment afin qu'il puisse passer.

"Oui, à demain. Et toi ? J'espère que tu n'étais pas en plein cours lorsque je t'ai appelé... Si c'est le cas je suis désolé."

Harry travaillait depuis peu comme professeur d'auto-défense. Cela lui convenait bien mieux que le mannequinat, lui qui avait continué à exercer ce métier pendant plus de cinq ans bien qu'il eut toujours détesté cela. Au cours des dernières années il avait fait en parallèle une formation pour devenir officiellement enseignant des arts du combat. Inutile de préciser qu'il avait évidemment été le meilleur de sa promotion.