Only For The Brave [L.S.]

Chapitre 3 Tome 2

Louis fut réveillé en plein milieu de la nuit par une main dans ses cheveux. Il battit rapidement des paupières et analysa ce qu'il avait devant les yeux. Il mit quelques secondes à s'accommoder à l'obscurité et distinguer la silhouette d'Harry contre lui. Ce qu'il vit surtout, c'était l'air sérieux du bouclé. Ses sourcils étaient froncés et ses lèvres pincées. Louis se frotta doucement les yeux avant de marmonner :

"J'espère que tu as une sacrée bonne raison de m'avoir réveillé Haz."

La nuit dernière il n'avait dormi qu'une heure ou deux à cause de ses cauchemars. Cela lui arrivait de moins en moins souvent mais c'était toujours un peu récurrent, ce qui était normal. Après tout cela faisait seulement six mois que l'attaque dans son village s'était produite. Et vu la récente annonce de Rick, les choses ne s'étaient absolument pas arrangées.

"Je veux qu'on emménage ensemble.", déclara Harry d'un air déterminé.

Le cœur de Louis faillit sortir de sa poitrine. Et peut-être qu'il n'était pas encore bien réveillé puisqu'il parvint simplement à croasser :

"Il est trois heures du matin.

_Désolé mais ça fait deux heures que je n'arrive pas à dormir parce que j'y pense trop.

_Tu pensais trop à... emménager... avec moi.", répéta prudemment Louis, les yeux encore collés par la fatigue.

"Tu paniques.", constata Harry.

"Non... Je ne panique pas.

_Si, tu paniques. Mais attends j'ai fait une liste de tous les avantages puisque je savais que tu allais réagir comme ça."

Louis voulut protester mais le plus âgé ne lui en laissa pas la possibilité. Il les fit rouler sur eux-mêmes et Louis qui était auparavant sur Harry se retrouva sous le bouclé, celui-ci à quatre pattes au-dessus de lui. Concrètement non, il n'allait vraiment pas le laisser dormir.

"Petit un : on aurait une armoire rien que pour nous. Plus besoin de mettre nos habits dans des caisses sous nos lits. Petit deux : on a été tellement de fois dans cette chambre que c'est un peu déjà la nôtre d'une certaine manière. Petit trois : on pourra s'envoyer en l'air tous les soirs si on en a envie et crois-moi quand je te dis que je ne veux que ça. Petit quatre : je commence à en avoir plus que marre de dormir sur un aussi petit lit avec toi. Et tu ne peux pas dire le contraire vu que tu as failli en tomber il n'y a même pas deux jours. Petit cinq : j'ai déjà remarqué que tu fais moins de cauchemars quand on est dans la chambre et-

_C-Comment tu sais que-

_Je t'ai déjà dit que tu parles quand tu dors, mon ange. En règle générale tu commences à cauchemarder aux alentours de deux heures du matin, ou en tout cas c'est là qu'ils sont les plus violents. Quand ça arrive je te serre plus fort dans mes bras parce que ça a tendance à t'apaiser mais quand on est dans la chambre tu te calmes tout seul. Donc j'y ai réfléchi et j'en suis venu à la conclusion que c'est peut-être parce que les dortoirs te font plus penser à tes débuts dans la base, à l'époque où tu faisais encore d'importantes insomnies. Alors si déménager dans la B03 peut te calmer ce serait super. Et petit six qui est de loin le plus intéressant : on échapperait enfin aux ronflements de Dean."

Louis éclata de rire. Ce n'était pas faux : les ronflements de Dean s'apparentaient au bruit d'une moissonneuse-batteuse enrayée.

Le plus jeune reprit son souffle en touchant le visage d'Harry, redessinant ses sourcils, suivant le contour de sa mâchoire. Il se mordit la lèvre inférieure en le regardant amoureusement. Il ne savait pas ce qui l'avait le plus touché : son discours ou le fait qu'Harry l'avait appelé « mon ange », ce qui arrivait rarement.