Chapitre 17 Partie 1 Tome 2

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Il fallut plusieurs minutes à Louis pour ouvrir les yeux. Ses cils étaient encore collés par le sommeil et sa bouche pâteuse. Il se sentait un peu groggy, comme s'il avait dormi pendant des jours, et il avait l'impression que des centaines de nains martelaient sa tête à coups de pioche. Une odeur de bétadine vint jusqu'à ses narines ce qui lui fit froncer les sourcils. Mais à vrai dire, il se fichait de tout. Il avait juste envie de dormir pendant encore quelques semaines, voire des mois. Voilà, il voulait hiberner.

Il s'apprêtait à réaliser ce souhait lorsqu'il sentit une main lui caresser la joue.

Et peut-être que ce fut ce simple contact qui l'aida à se remémorer les derniers évènements de son incroyable semaine, car il sursauta et ouvrit brusquement les yeux.

Son regard tomba d'abord sur un poignet tatoué dont l'immense main caressait sa joue gauche. Puis il glissa sur le bras de son propriétaire, remonta sur une blouse blanche et s'arrêta sur des cheveux bouclés.

"Harry.", chuchota Louis, d'une voix à la fois hébétée et étranglée par le soudain sanglot qui voulut s'échapper de ses lèvres.

Le concerné lui fit un immense sourire attendri et ses yeux verts se plissèrent de joie et- Et il souriait vraiment, de ce sourire qui creusait ses fossettes et lui créait des pattes d'oie aux coins des yeux, pas celui figé du à la maladie. 

Il avait retrouvé son Harry.

Le bouclé était allongé sur un lit d'hôpital qui avait été accolé au sien et une épaisse couverture le recouvrait. Il avait toujours le teint pâle et il voyait qu'il était toujours fatigué, mais il avait l'air d'aller bien.

Un autre sanglot voulut s'échapper des lèvres de Louis à cette vue mais il fut vite écrasé par la bouche d'Harry.

Il n'aurait su dire si c'était le bouclé qui avait initié ce mouvement ou bien lui-même, mais il s'en foutait royalement.

Il inspira un grand coup l'odeur d'Harry et même s'il sentait le désinfectant et la transpiration, c'était définitivement son parfum préféré au monde. L'une de ses boucles vint chatouiller son nez et une sorte de rire incontrôlable s'échappa de ses lèvres. Peut-être était-ce un rire nerveux, peut-être qu'il ne réalisait juste pas tout ce qu'ils avaient vécu en une semaine, ou peut-être était-ce tout simplement dû au bonheur de le revoir bien vivant et réveillé. Mais il n'eut pas le temps de se poser plus de questions qu'il entendit également Harry rire dans son oreille, et tout lui sembla à la fois si absurde et réel qu'il se mit à rire encore plus fort.

Leurs lèvres vinrent se rejoindre d'elles-mêmes à plusieurs reprises, et c'était beau.

C'était beau parce que c'était confus.

C'était à leur image. Chaotique, désordonné, abîmé, mais surtout tendre.

Des larmes vinrent se mélanger à leurs baisers mais cela ne les empêchait pas de rire et ils n'arrivaient pas à se détacher de l'autre. Leurs mains se touchaient, s'effleuraient, s'agrippaient, se caressaient. Ça n'avait plus vraiment de sens, c'était comme s'ils faisaient tout pour garder un lien physique entre eux sans savoir pour autant comment faire. Ils avaient besoin de plus, toujours de plus.

"Je t'aime, je t'aime, je t'aime..."

Et ça non plus, Louis n'était pas vraiment sûr de savoir de qui cela venait. Ça envahissait la pièce dans tous les sens et cela n'avait pas vraiment de cohérence. Ces mots glissaient des lèvres de l'un pour finir entre celles de l'autre, et Louis n'aurait voulu échanger sa place pour rien au monde.

Après plusieurs minutes passées ainsi, Harry glissa ses deux mains sur les joues de Louis et le regarda droit dans les yeux. Il vit tellement de choses passer à travers ses iris verts qu'il en eut le tournis. Il y avait de la tendresse, du soulagement, de la reconnaissance, de la joie, de la tristesse également et de l'amour. Tellement d'amour que cela l'apaisa immédiatement.

Only For The Brave [L.S.]Where stories live. Discover now