Chapitre 13: Comme un Air de Squale

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Ce matin, je me suis réveillé en sueur avec l'impression que l'on m'étouffait. J'ai vu son regard perçant en cauchemar, je l'ai entendu proférer ses menaces encore et encore. Mais chaque jour passé en vie est déjà une victoire en soi. Je me dois d'échaffauder un plan. Dois-je lutter? Dois-je baisser les bras et fuir ? J'ai peur des conséquences de chacune de mes paroles, chacun de mes gestes.

La semaine suivante, Pein dut se rendre à l'aéroport très tôt le matin afin de prendre son vol à destination de l'Europe. Cette fois-ci, ils allaient rencontrer des clients en France, à Paris. Soupirant profondément, il plaqua sa main contre son ventre qui le faisait souffrir. La simple idée de monter à bord de cet avion avec ce sale type le tourmentait sincèrement.

Après avoir enregistré ses bagages, il se rendit à sa porte d'embarquement tout en priant pour que son chef n'y soit pas déjà...

« Hé ! Ikari-san ! Tu es en avance ! »

Surpris par cette voix qui n'était pas celle de Madara, il redressa aussitôt la tête en écarquillant les yeux. Hoshigaki ? Mais pourquoi était-il présent également ? L'homme lui fit signe de la main et tenta d'esquisser un sourire qui se voulait chaleureux mais qui eut l'effet inverse sur son collègue. Comment un individu pouvait-il avoir un tel air sadique collé au visage en permanence ?

Peu importait l'attitude de ce gars, il était beaucoup moins flippant que Madara dans tous les cas et au moins, il faisait son possible pour s'intégrer. Il fut si soulagé de le savoir également de la partie que cela fut lisible sur son visage. Pour peu il l'aurait enlacé pour le remercier !

« Tu as l'air étrangement heureux de me voir ? S'étonna le squale.

— Ah... Ha ha ha... Disons que oui, balbutia Pein embarrassé.

— Madara n'est pas tendre avec toi mais j'ai du mal à comprendre pourquoi il est comme ça spécifiquement avec toi. Peut-être qu'il pense que tu as du potentiel et est persuadé qu'en te poussant un peu, il obtiendra le meilleur de toi ?

— Si ce n'était que ça... soupira le rouquin en déviant son regard sur le côté. Tu n'étais pas prévu au départ, poursuivit-il pour changer de sujet. Comment ça se fait que tu nous accompagnes, finalement ?

— Nous allons rencontrer un potentiel fournisseur de machines pour la métrologie et Kakuzu a tout bonnement refusé de partir donc c'est moi qui m'y colle.

— Il a... refusé ? S'étonna Pein.

— C'est Kakuzu, tu sais... Ça fait des années qu'on se connaît, depuis le lycée même, pareil pour Hidan. En vérité, j'habite dans le même immeuble qu'eux, expliqua Kisame.

— C'est... Ton ami ? Enfin, ce mec est amoureux de son argent mais en dehors de ça... Il n'est pas franchement intéressant, disons... lâcha l'Ikari sans tact.

— Il n'a pas beaucoup d'amis mais Hidan et moi en faisons partie. C'est quelqu'un de sympathique quand tu apprends à bien le connaître ! Je connais aussi Itachi, il était même au collège avec moi. A l'époque, c'était l'un de mes rares amis, pour être honnête.

— Waouh, j'ignorais que vous vous connaissiez presque tous, j'ai encore plus l'impression d'être un étranger parmi vous maintenant !

— Deidara et Konan sont dans le même cas que toi mais ils semblent s'être bien adaptés, non ?

— Konan est un peu... bizarre. Elle était super froide les premiers jours et a presque radicalement changé de comportement du jour au lendemain mais bon, elle est plutôt sympa comme ça...

— Elle a l'air de t'apprécier en tout cas... Oh voilà Madara ! »

A l'entente de ce nom, Pein se crispa un instant puis reprit une attitude neutre. Kisame lui jeta un bref regard interrogateur avant de se tourner vers leur chef et tous deux le saluèrent. Encore une fois, l'imposant Hoshigaki ne l'épargna pas de son éternel sourire sadique mais l'Uchiha n'en sembla pas affecté et esquissa un léger sourire à l'encontre de ses deux collaborateurs.

Mindful CasualtyWhere stories live. Discover now