Chapitre 7: Premier Avertissement

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Il fait si froid, il fait si sombre, pourquoi ces cauchemars continuent à me hanter ? Je souhaite juste retrouver la paix intérieure, je veux pouvoir vivre simplement, librement comme le font la plupart des gens dans ce monde. Je ne veux plus avoir le sentiment d'étouffer dès qu'un imprévu se présente. Et surtout, je désire me libérer de mon passé.

C'était une première pour Pein. Jamais il n'était monté dans un avion auparavant et était tendu face à cette nouvelle expérience. Madara se moqua de lui lorsqu'il évoqua ses craintes. Et si l'avion venait à se crasher ? Ses chances de survie étaient quasiment nulles !

« Ne t'inquiète pas, si on vient à s'écraser, tu n'auras même pas le temps de t'en rendre compte, ricana l'Uchiha.

— Très drôle... marmonna Pein en réglant sa ceinture de sécurité.

— Les chances qu'on s'écrase sont très faibles, tu sais. Ca t'inquiète ? Quelqu'un t'attend à la maison ?

— Non...

— Ben alors, des vieux loups solitaires comme nous ne devraient pas avoir peur, lâcha Madara d'un air songeur.

— Que tu te qualifies de « vieux », c'est ton problème mais ce n'est pas mon cas... ronchonna Pein en regardant par le hublot.

— Je sais pas, c'est le petit con de la logistique qui m'appelle le « vieil Uchiha » pour ne pas confondre avec mon neveu...

— Oui, j'ai cru comprendre qu'il y avait un membre de ta famille dans notre entreprise...

— Oh, tu ne l'as pas encore croisé ? Il faudra que je te le présente à notre retour de déplacement alors !

— Hum, pourquoi pas. Ce n'est pas dérangeant de travailler avec un membre de sa famille ? Enfin, je dis ça mais ça a peut-être des avantages, je sais pas. Je suis fils unique et ma mère également alors je ne sais pas trop ce que ça fait.

— On ne s'entend pas, pour être honnête avec toi. On fait des efforts au travail mais en dehors on ne se voit jamais. De vieilles querelles familiales, tu sais...

— Je vois. »

Pein n'était pas de nature curieuse et n'avait aucun intérêt à connaître les histoires de famille de son chef. Madara allait parler lorsqu'il sentit l'avion entrer en mouvement. Il vit alors le technicien pâlir et se crisper aux accoudoirs de son siège tout en regardant face à lui, les yeux écarquillés. Il était sur le point de rire lorsqu'il croisa le regard noir du rouquin qui lui fit comprendre qu'il était préférable de se taire pour le moment. L'avion avança encore et encore à faible vitesse puis entra dans une phase d'accélération et enfin, une forte pression vint clouer l'Ikari dans le fond de son siège, signe que l'appareil quittait la piste. Le jeune homme ne bougeait toujours pas, tendu au maximum contre son dossier jusqu'à ce que l'altitude atteinte lui permette de se détendre.

A ce moment, il se risqua à jeter un œil par le hublot et fut impressionné par la vue que lui offrait la hauteur. La ville, les rivages étaient devenus minuscules tandis que l'avion flottait au milieu d'une marée de nuages et d'un ciel d'un bleu limpide. Sa peur s'évacua une bonne fois pour toutes tant il était en admiration face à ce que lui offrait cette vue imprenable. Où était son immeuble ? Probablement déjà loin... Quelque peu rassuré malgré les quelques secousses dues au courant marin, il sortit un petit baladeur et ses écouteurs et s'appuya contre son siège pour mieux contempler le paysage. Rapidement, la musique et le décor eurent raison de lui et le rouquin sombra dans un profond sommeil. De son côté, l'Uchiha avait sorti son ordinateur portable et travaillait sur des documents en mode hors-ligne en vue de ses réunions à venir. Il constata que son technicien s'était endormi sans peine contrairement à lui qui ne pouvait fermer l'œil que lorsque la nuit tombait.

Mindful CasualtyWhere stories live. Discover now