⚜️56. Tu es un océan, ne l'oublie jamais⚜️

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Frijia fut arrachée à son sommeil par la voix de Horn. Elle avait retenti dans tout le logis et la jeune femme avait sursauté. Immédiatement, elle comprit que les démons noirs les assaillaient.

N'ont-ils rien de mieux à faire que de nous suivre à la trace ?

Quand elle ouvrit la porte afin de jeter un œil dans le couloir, elle tomba nez à nez avec la servante qui balbutiait, tremblant de la tête aux pieds.

–      Il...il y a des...des hommes...qui...

La diplomate ouvrit grand sa porte et tira la femme par la main pour la faire rentrer. Une fois seules à l'intérieur, elle ferma à clé et se retourna en soufflant.

–      Nous sommes en sécurité, ne t'inquiète pas, sourit-elle malgré la peur qui lui nouait le ventre.

La servante avait la main gauche qui tremblait. Frijia tira une chaise et lui permit de s'asseoir. Elle repéra un gobelet de verre à moitié plein d'eau et le lui offrit :

–      Tiens, bois. 

Puis, elle se tourna vers la fenêtre en réfléchissant. Horn avait donné l'alerte, cela indiquait qu'il devait être seul. Seul contre combien d'individus ? Elle espérait de tout cœur que quelqu'un l'avait entendu et l'avait rejoint. Son pauvre amant se retrouvait souvent seul sous le feu de l'action tandis qu'elle était en retrait à se ronger les ongles pour lui en s'imaginant le pire.

Non, elle devait l'aider, trouver un moyen d'agir.

Elle ouvrit la fenêtre et lança un rapide coup d'œil à la rue. Il n'y avait personne dehors, donc tous les démons noirs devaient être à l'intérieur. La tempête faisait rage et le vent siffla, comme agacé. Frijia grelotta et referma. 

–      Les autres sont-ils en sécurité ? demanda-t-elle à la femme qui s'était approché d'elle, les yeux fuyants.

Elle avait posé le gobelet vide sur la table de chevet.

–      Les démons noirs sont tous en bas, répondit-elle. Ils combattent le guerrier et le roi Klazi.

–      Bon, au moins, il n'y en a aucun ici et avec tout ce bruit, les autres ont dû...

Frijia fronça les sourcils et dévisagea la servante de bas en haut.

–      Tu...tu ne bégaies plus ?

Ce qui était comique, c'était qu'elle-même s'était mise à bafouiller. Elle se demandait si cela était contagieux quand la femme esquissa un sourire qui étira ses lèvres jusqu'à ses oreilles.

Eh bien...Soit elle maîtrise une sorte de magie maléfique qui fait bégayer ses victimes et qu'elle en est fière, soit elle va essayer de me tuer et elle en est fière.

Dans les deux cas elle est satisfaite et moi non...

Frijia recula doucement vers le côté tandis que l'autre s'avançait vers elle, lèvres retroussées, regard étincelant.

–     Dis-moi, tu...tu as un somptueux sourire...puis-je savoir ce qui te rend si joyeuse ? tenta la jeune femme.

La servante mis en évidence sa main droite qu'elle avait caché derrière elle et la diplomate vit la lame d'un couteau refléter la lumière du feu de cheminée.

Par tous les flocons de neige, elle veut vraiment me tuer !

Frijia leva les mains en feignant un sourire inquiet, tout en reculant vers le lit :

–     Oh, eh bien, quel couteau tu as là, il est...piquant ! Mais pourquoi veux-tu me tuer ? Je suis une personne honnête qui n'a jamais abusé de son pouvoir inexistant ! Mes seules victimes sont de pauvres gâteaux dont...

The Frozen Throne : le royaume des démons blancsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant