The Frozen Throne : le royaume des démons blancs

⚜️48. Le Chant de la Mort 2/2⚜️

Les flèches zébraient le ciel comme des éclairs couleur ébène et finirent leur course...quelques mètres sur la gauche de Nira et de ses compagnons, sans atteindre personne.

– Que se passe-t-il ? demanda Klazi, surpris.

Nira fronça les sourcils et regarda les flèches pleuvoir, pour finir par s'abattre sur le sol enneigé, les unes après les autres.

– Je savais que les démons noirs étaient des êtres insensés, mais de là, à tirer sur le sol, ça relève du génie ! s'esclaffa Frijia en applaudissant sous le regard noir du prisonnier. Ils tirent des flèches ? Moi je leur tire...ma révérence !

– Pourquoi est-elle venue avec nous, celle-là ? demanda l'un des jumeaux.

Horn s'avança et questionna d'un air sérieux, tournant sa tête dans tous les sens, à l'affût du moindre indice qui lui permettrait de comprendre :

– Pourquoi révèlent-ils leur position ? Cela est censé être un piège, non ? A moins que cela ne soit une mise en scène pour détourner notre attention ?

Nira expira et se tourna vers Vergaï. Le roi aux cheveux blancs, comme elle l'avait prédit, n'était nullement troublé. Au contraire, au vu de son sourire satisfait...

– Je peux savoir ce que vous faîtes ? demanda-t-elle, en croisant les bras.

Le roi regardait les flèches se planter dans des ennemis invisibles, la tête penchée sur le côté. Lorsqu'il répondit, ses yeux ne quittèrent par la scène :

– Je suis en train de vous sauver la vie, ma chère.

Elle ne comprenait pas. Les démons noirs qui étaient cachés jusque-là, sortirent des bois, l'air déboussolé, leur arc entre les mains.

– Ils sont sortis de leur tanière, s'amusa Vergaï. Bien...Tuez-les tous.

Horn et les autres acquiescèrent, certes pantois à cause de la situation, mais ils ne s'attardèrent pas sur leurs questions et s'élancèrent avec un cri de guerre. Nira allait leur prêter main forte quand le roi aux cheveux blancs la retint :

– Vous en avez suffisamment fait, ma chère Nira. Gardez votre énergie pour notre mission à Lenterov.

Elle hocha la tête et regarda Klazi s'emparer d'un arc pour tirer plusieurs flèches à une vitesse surprenante, l'un des jumeaux faire tournoyer sa hache qui brillait sous le soleil, ainsi que Horn qui chargeait en premier pour terrasser ses rivaux.

– Que se passe-t-il ? fit la voix du prisonnier.

Vergaï sourit en étirant lentement ses lèvres, à la manière d'un reptile, avant de secouer la tête d'un air indigné :

– Je suis déçu. Avoir autant d'ennemis, mais aucun à sa taille, c'est d'une tristesse. Vous pensiez donc que tout cela aurait suffi à tuer un roi de l'illusion ? Lancer des zveritendors dans l'espoir de me tuer d'un premier coup : cela est vu et revu, aucune originalité. Prévoir que l'on baisse la garde si jamais l'on triomphe d'eux pour finalement nous tirer dessus...vous pouviez faire mieux, sincèrement !

L'incompréhension se lisait sur le visage de l'homme. Ses yeux scrutaient les horizons, tournant dans leur orbite et son visage s'était tordu.

– Pourquoi...pourquoi ont-ils tiré sur le sol ? Pourquoi ne vous ont-ils pas tiré dessus ? s'égosilla-t-il.

Vergaï pencha de nouveau la tête sur le côté et soupira. Il s'accroupit face au démon noir pour lui expliquer :

– Je n'allais pas emprunter le chemin le plus court sans aucune protection, en sachant qu'il est à découvert et que vous risquiez de vous joindre à nous. Cela semble logique, mon cher.