⚜️ 37. Une piste à suivre ⚜️

895 94 346
                                    

Frijia supportait depuis trop longtemps la discussion entre Klazi et la personne dans le couloir. Elle eut le temps de compter jusqu'à cent quatre-vingt-trois, abandonner, imaginer de nouveaux jeux de mots ridiculement divertissants, compter de nouveau tous les objets de couleur blanche dans la pièce, imaginer mille manières de massacrer Klazi, recompter mais cette fois-ci à l'envers et...s'ennuyer comme une souris morte.

Au moins la souris sourit...

Mon niveau d'humour devient inquiétant...

Mais si la souris sourit et que moi je souris, mon sourire, peut-il être qualifié de sourire de souris ?

Je m'ennuie...

– Oh mais ce n'est rien mon gros bonhomme ! s'exclama le roi en invitant enfin l'autre personnage.

Klazi ne mâchait pas ses mots envers la gent masculine et cela faisait rire Frijia, auparavant. Le duc de Jarne apparut sur le seuil, les joues écarlates. Ses cheveux, poivre et sel, étaient mi longs et il semblait sur le point d'étouffer dans ses habits de noble vivant trop aisément. Klazi posa une main sur l'épaule du duc. Frijia poussa un long soupir : enfin la fin de son ennui !

– Regardez-vous, grand benêt ! Rempli d'argent et de graisse ! Et cet habit tarabiscoté n'est plus à la mode ! Faites un effort ou votre dame vous lâchera aussitôt !

– Roi Klazi, je n'ai pas votre aura...

– Ni mon élégance, ni ma beauté, ni ma divine intelligence mais vous pouvez vous retenir de manger gras, de boire à flot et vous informer des dernières tendances ! Allons ! Votre dame risquerait de vous trouver trop négligé ! Elle vous préféra sûrement un jeune homme au corps musclé et vêtu des couleurs de la saison !

– Vous...vous avez raison, je vais de ce pas appliquer vos conseils...bonne nuit...

Il s'apprêtait à quitter la pièce en se confondant en excuses adressées à Frijia mais Klazi le retint en posant une main sur son épaule.

Bon courage duc de Jarne...vous avez attiré l'attention de l'Aigle...

– Mais non restez ici, mon pauvre ami ! Vous sembliez intéressé par notre conversation !

– Pas le moindre du monde...

Ah oui ? C'est parce que tu n'étais pas intéressé que tu étais caché derrière la porte ? Espèce de curieuseur grassouillet dégoutant !

Je viens d'inventer une insulte ! C'est excellent, rajoutons cela à ma liste de mots et insultes inventés qui ne me serviront qu'à mentalement insulter les autres, à défaut de pouvoir le faire ouvertement...quelle maudite société...

Le noble fut saisi de tremblements. Klazi pouvait avoir l'air imposant car il souriait en toute occasion...ce qui était parfois effrayant, il fallait se l'avouer. Même pour Frijia. Vergaï arborait toujours un sourire confiant et mauvais mais le Roi du Ciel Blanc lui, affichait un sourire jovial, sincère. Dans des moments inopportuns, sourire ainsi pouvait être terrifiant...

– Mais...mais vous tremblez ! remarqua Klazi. Je vous interdis de trembler devant moi à moins que ce soit de colère ou dans le cas où vous apprenez que votre femme s'est amusée avec moi durant son séjour !

– Ma femme ?

– Allons, allons, je vous taquine ! Tenez buvez un peu, cela calmera vos ardeurs !

Bien sûr qu'il ne te taquine pas...pfff...Klazi...tu es irrécupérable...

Il alla chercher un verre sur la table, versa du vin de la bouteille aux couleurs violacées et lui tendit le verre. Le duc était hésitant, mais devant le sourire enjoliveur de Klazi, il feignit un léger air amusé, prit le verre et but.

The Frozen Throne : le royaume des démons blancsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant