39 ─ BANQUEROUTE DU CASSE CROÛTE

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Ôde pour la bouffe
Quand on a faim, on a faim.

J 7 - Ravitaillement sinon pénurie de vie

PDV DE LA BRINDILLE VIRILE

C'était ma journée, c'était mon moment.
Le septième jour de pandémie quarantenaire, 7 le chiffre du bonheur mais aussi le numéro de maillot de Kise Ryota {Kuroko no basket}, le joueur le plus badass et talentueux de la ligue nipponne, donc c'est logique attendu qu'il s'agit de celui qui me ressemble le plus.

Don Juan que je suis, je me préparais lucidement à la conquête du cœur de la princesse de Savoie. Visible à perte de vue, j'avais préalablement repassé ma chemise style Hawaïenne à motif cœurs rouges et palmiers bleus canard. Une invitation au voyage rempli de faux plis, après tout je n'avais jamais réussi à ravoir mon vêtement signature à son état d'origine. Vêtu d'un pantalon de tailleur vert citron, il se mariait parfaitement avec mes chaussures à talonnettes d'un vif violet.

Affaires plus urgentes {plus urgentes encore que la violence visuelle qu'il perpétue} ma principale destination se trouvait dans la cuisine, oui humble réfrigérateur c'est de toi dont il est question. Précipitamment j'ouvrais l'endroit où l'on stocke les produits issus du Paradis de la bouffe. L'enceinte du frigo était proche, j'ouvrais le tiroir nommé Olympe à l'instar de notre belle Athéna la laitière, la déesse du dessert à la Vanille.

oUtRaGe ! Plus que ces horripilants desserts au chocolat ! Va-t-en Satan ! Qui s'était donc donné la permission d'oser dérober la dernière, toute dernière progéniture de Dieu. DAMN. Tu vas le payer très cher !

La principale suspecte était ma petite sœur. Disons que ma mère est tristement allergique à la vanille donc ce n'était pas bien compliqué à deviner. Délirant peut-être, mais Miss Hogwarts serait la première à connaître la vraie souffrance, cette fois je n'aurais aucune pitié. Ça c'était clairement ce que mon estime masculine ou mon for intérieur se persuadait.

La véracité de la situation se trouvait être bien plus lamentable. Il faut croire que les garçons ont eux aussi des périodes cycliques nommées écoulements menstruels chez les filles. Elles ne se manifestent juste pas de la même manière. Des moments perceptiblement truculents à la limite du fantomatique, chialer à cause des hormones c'est possible pour les mecs.

En fin de compte, je suis juste susceptible et c'est honteux. Subrepticement, j'avais trouvé une excuses des plus bidons pour cacher cette faiblesse, mais bon, les principes qu'on m'a légué {je ne parle évidemment pas de mon paternel} sont d'être honnête peu importe les raisons.

Tout compte fait j'ai pleuré comme une madeleine de Proust non pas pour les souvenirs chaleureux qu'elle évoque mais semblablement à l'émotion qui me regagne lorsque je lis ce chef d'oeuvre. Asséché, les larmes de tout mon corps venaient d'être déversées, des flots et des fleuves de liquide lacrymal inondaient ma chemise Karl Larcaduc et mon pantalon de la célèbre maison Chapel.

Mon intense moment d'émoi cessa lorsque j'entre-aperçu une aura diaboliquement soporifique. Dans un état second, une peur irrationnelle s'empara de tout mon être. Paralysé, mon immobilité me laissa le temps de faire un break sur la situation.

Les dés étaient jetés. On allait se déchirer et s'éloigner irrémédiablement... Pour le restant de nos jours. Je ne comprends dorénavant toujours pas pourquoi ce n'est pas arrivé plus tôt.

Depuis l'enfance je me chicanais avec ma petite sœur qui me volait sans vergogne la vedette. Elle brillait constamment et aveuglément tandis que moi comparé à cette étoile, j'étais bien terne. Les aléas de la vie firent de moi un pouilleux fatidiquement peureux. Suffocant dans ce néant spectral, je subissait l'accalmie de mon organe écervelé. Il fallait cependant se rendre à l'évidence que ni la vie ni ma sœur n'étaient douces à mon égard, ces mirage excentriques faisaient en sorte de me rendre plus fort. Échec cuisant. Leur entreprise avait conçu un froussard dégonflé et lâche dont seul l'amour a sa raison de vaincre. Prouver à Nina à chaque fraction de seconde que je n'étais pas ce faible fétiche mais un homme, un vrai de vrai.

L'amour de ma vie est gayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant