30 ─ DÉCLIC

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Analepse retour sur un match de basket

J-10 ─ avant le confinement

PDV DE NINA

Tout a commencé avec un dunk.

Alors que j'admirais le match amical de basketball qui se produisait sur le terrain en plein air de mon lycée, les basketteurs déployaient leur plus grand talent.

Douée dans l'art de déterminer le potentiel de chacun, je constatais que le talent n'était pas offert à n'importe qui. Néanmoins, certains avaient de l'expérience tandis que d'autres émergeaient et se différenciaient grâce à leurs capacités hors normes.

Lacy, amusée par le spectacle de nobles prétentieux, se joignait à moi dans la perspective de déceler un futur plaisir pour les yeux.
Frénétique à l'idée d'observer ces bêtes de muscles se bâcher mutuellement, Lacy était sans aucun doute une sadique dans l'âme, frustrée de ne pas pouvoir extérioriser ses pulsions. Quelle personne raffinée !

Lui trouver un petit ami, était ma rude mission !

Les mecs c'est bien connu, vous n'êtes que des défouloires. Pour tout vous dire, je pense que mon amie mérite de trouver quelqu'un qui prenne soin d'elle et qui la comprenne. En tant qu'amie, j'ai ce statut mais je n'ai pas la même fonction qu'un petit ami tout de même. D'après moi, le feeling triomphe, l'apparence passe après.

Mon subconscient communiquait avec moi, selon ses dires, je devrais être attentive aux actions qui allaient se perpétrer au cours du match, ainsi seul un de ces basketteurs sera l'élu. Le seul et l'unique, capable de combler Lacy de bonheur.

Lacy quand à elle, avait une légère préférence pour les asperges, selon ses critères oniriques, il devait être très grand avec des longs membres, c'est-à-dire une brindille virile apte à bâcher ses congénères.
T'es marrante Lacy mais où suis-je censée trouver une asperge ? Mis à part dans les champs dédiés à l'agriculture intensive, ce légume n'a pas sa place au petit potager du lycée. L'agriculture biologique et durable, mes fesses.
Définitivement, son homme sera en plastique.

Fougueusement, un mec random sorti de nulle part correspondait de façon inestimable aux attentes de Lacy qui débordait de joie à sa vue. Déjà, comment se fait-il que je remarque un lycéen de deux mètres seulement maintenant ? Et puis, ce n'est pas parce que je suis toujours collée à mon mari, le goudron du lycée, que je ne lève jamais la tête. Non mais ça ne va plus du tout là ! Même mes yeux me jouent des tours.

Mon adorable amie avait ses magnifiques yeux multicolore rivés sur lui, tandis que j'étais en sérieuse discussion avec mon lobe temporal, la grande brindille en profitait pour faire les yeux doux à Lacy. Je l'aurai frappé si il n'y avait pas tous ces sportifs réglés sur le mode machine destructrice à quelques mètres de moi. Malheureusement, l'environnement et ma condition de victime ne me permettait pas de l'attaquer.

Prise de court par un plaisir exacerbé d'élimination, j'imaginais toutes les stratégies possible à l'anihiler. Bien que je n'ai aucun droit sur mon amie, ce n'est pas lui qui la touchera.

Le Bg de la street adressa un sourire naïf à sa chère fan, puis prit un élan à pleine puissance dans l'intention de dunker puis d'arracher le panier. Son manque de force confirma la règle, trop d'orgueil inverse les forces.
Mister Murasakibara, se défonça les mains.

La condescendance de Nani, la fille folle dingue, se fit ressentir dans un rayon de plusieurs mètres, mon aura se propageait comme un virus dont l'environnement est propice à son développement.

Trop bien, j'avais éveillé la colère de tous les athlètes sauf un. Ma trop grande transparence allait me coûter très cher, Ficello était apprécié de tous ses collègues qui n'hésitaient pas à le critiquer dans son dos épris d'une immense jalousie à son égard.
C'est sûr, que lorsque tu vois un grand de deux mètres qui a seulement besoin de tendre les bras pour dunker, c'est injustement injuste. Sachant que la taille a une grande importance dans ce sport, l'avantage d'être plus élevé au niveau de l'échelle building, limite gratte-ciel, l'impact se ressent dans une équipe. Le fait qu'en plus, l'immeuble peut-être un bon élément en shoot, en plus de sa fonction de pivot, ces éléments affirmatifs ne font que creuser l'écart entre lui et les autres joueurs.

Dans la pagaille de la situation, le seul moyen efficace pour moi de survivre était de décamper et fissa !

Le meilleur proverbe de l'année serait : "Tant va la cruche à l'eau, qu'à la fin elle se brise."

Cela signifie que toutes les erreurs que j'ai accumulé au cours de ma vie, étant toujours les mêmes, se retourneront dans un futur proche, un jour ou l'autre contre moi.

Eh ça n'a pas raté.
À force de révéler ma prestance au grand jour, les gens finissent par vouloir mon décès immédiat.

Tous les basketteurs du terrain, s'atroupèrent autour de moi. Prirent mes pieds, puis mes mains ainsi les baraques qu'ils sont, me portèrent dans une position qui ne me rassurait point, celle de l'écartellement en direction du panier de basket.

En ce lieu de désespoir, ils m'avaient invité non pas à me sacrifier à leur Dieu, Kobe Bryant, à qui ils vouaient un culte d'une dinguerie atroce. Plus particulièrement, à cet instant, leur volonté machiavélique était tout simplement de me faire jouer au basketball puisqu'ils leur manquaient un joueur à part entière, moi, une boulette de riz.

Lacy, n'en pouvais plus, elle mourait de rire. Sans façon, elle se serait aventurée dans un milieu remplit de fauves du sport.

Le match commençai enfin. L'équipe adverse était composée principalement d'un monstre dont la taille était de 1m85 et son poids équivalent à celle d'un éléphanteau d'une tonne à peine, les autres joueurs étaient relativement normaux en matière de conditions physiques.
Pour ma part, j'étais dans l'équipe de brindille et toute sa clique d'hyperactifs puisqu'il faut savoir que grande asperge était particulièrement lent mais doué en shoot. Exerçant sa fonction de pivot, Ficello défendait comme il le pouvait.

L'ennemi shootait dans la zone des trois points.

Suicidaire récidiviste, je sprinttai en direction du rebond, le gorille au postérieur imposant sprinttai au même moment que moi et mystérieusement, dans la même direction. Tous deux sous le rebond, on sautait afin d'atteindre le ballon. Aidée de ma détente incroyable, j'étais toujours dans les airs, tandis que lui tricheur avec son grand corps attrapait le ballon puis dans un mouvement de pivot coudal {mouvement de rotation au niveau du buste qui déploie les coudes} m'envoya un énorme coup de coude alors que j'étais en plein saut. Son action m'assomai sur le coup. D'une envergure assez large, le coup engendra un choc cérébral qui m'empêchai de me rattraper malgré mes efforts physiques. Je me ramassai lamentablement sans une once de douleur. Ma focalisation se faisait surtout sur le fait que l'homme baleine perdait l'équilibre et risquerait statistiquement de se vautrer à son tour sur moi, m'écraserant inévitablement.

Cependant, il me restait encore assez de force pour lever mon bras. Ne demandant qu'à me relever, toutes les personnes qui avaient aperçu la scène, s'étaient dépêchées de me demander comment je me sentais.

Une assemblée sectaire de plus de cent membres m'entouraient dans l'intention de me convertir. Pitié qu'on me sorte de cet enfer !

Je me relevai miraculeusement. Sacrilège ! Même le lieu saint de Lourdes n'accomplit pas un tel prodige. Non, je ne fais pas de la profanation, je suis une humaine qui s'évertue à vivre dans la limite du politiquement correct.

Concrètement, ma vie continue sans moi, j'ai loupé le métro. Un raccourci rapide ne serait pas de refus pour une personne perdue au fond de la gare.

Comment je me sens trop importante !

Personne n'a le privilège de travailler à la SNCF. Non pardon, je voulais dire au Métropolitain :')

Je sais, c'est scandaleux !

Malheureuse ! On ne confonds pas une gare ferroviaire et une station de métro, voyons !

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L'amour de ma vie est gayOù les histoires vivent. Découvrez maintenant