Chapitre 67

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Les combats étaient devenus encore plus horribles, les boliviens n'avaient plus à leur opposer que de très jeunes hommes...

Ce jour là, à court de munitions, les combats s'étaient réglés au couteau... un bolivien qui lui était tombé dessus n'avait pas été assez rapide et s'était retrouvé avec le couteau d'Agustin sur la gorge.

Il avait alors constaté que cet ennemi ne devait pas avoir plus de14 ans.

Comment égorger un enfant?

- qu'est ce que tu fais là? Grogna t il sans relâcher sa pression.

- ils ont mes parents, si je ne partais pas à la guerre, ils les tuaient!! pitié Mr!

Ses camarades le trouvèrent agenouillé dans la poussière, son couteau qui n'avait pas pris la vie du jeune, à terre devant lui et le corps secoué de pleurs incontrôlables.

Il se fit sermonner par leur commandant, ce n'était pas à lui de décider qui aurait la vie sauve, autant ce gamin s'était enfui et demain, le tuerai dans une embuscade.

Le commandant Alonzo était touché de la détresse d'Agustin, il le voyait depuis plus de 6 mois se battre comme un lion, veiller sur sa brigade au péril de sa vie, tenter de maintenir le moral de tout le monde.

- Galiano, dans ma tente!

- oui, mon commandant.

- asseyez vous... tenez, buvez...

Une flasque de whisky bon marché changea de main.

- merci, mon commandant.

- si votre brigade... les pumas... sont encore tous en vie, c'est uniquement grâce à vous... depuis presque 7 mois, vous êtes comme une mère poule pour eux... je vais vous proposer pour le grade de sergent... c'est amplement mérité... je ne compte même plus les gars dont vous avez sauvé la vie.

- ce sont nos gauchos, je suis responsable d'eux...


'une mère poule de film d'horreur alors...'


- et quand ce sera validé, vous aurez 4 jours de permission, vos gars et vous...

-  je pourrai rentrer en France?

- beaucoup de trajet, non?

- je pourrai?

- oui... mais aucune communication à ce sujet sinon au lieu d'aller en perm, vous irez au trou...

C'est ainsi que trois semaines plus tard, un vendredi en fin d'après midi de septembre, Agustin descendait d'un taxi dans leur petite ruelle d'Aix en Provence.

Il avait son vol retour vers l'enfer, Dimanche matin à 10h à Marseille et déjà commandé le taxi pour 8h...

Comme son commandant avait dit, ces trajets énormes lui prenait du temps mais il n'avait pas voulu rester à Buenos Aires seul et encore moins prendre le risque de faire venir sa fiancée en zone de guerre.

Tomine n'était pas rentrée, encore à la fac supposa t il. Il se laissa tomber sur le paillasson, où il s'endormit.

- hey...

Une main douce sur sa joue... il mit un moment à comprendre ou il se trouvait... puis croisa de beaux yeux bleus et sauta sur ses pieds.

Tomine ouvrit la porte le cœur battant.

Avant de le réveiller, elle avait pris le temps de le contempler, avait constaté sa maigreur mais surtout qu'il ne semblait pas souffrir de blessure.

AGUSTIN... M.A.P.L.V. tome 11Where stories live. Discover now