Chapitre 2

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On était en juin, Agustin devait être à New-York pour la mi août... deux mois... à tenir!

Par respect pour ses parents, il ne voulait pas montrer son impatience de les quitter... il n'en parlait qu'à Maria, sa grande sœur... partie vivre à New-York avec José, son mari trader à Wall Street...

Elle, elle comprenait son frère et avait joué un grand rôle dans la décision de ses parents.

Il serait logé chez elle, comme ça, avec sa bourse d'étude, il ne coûterait rien à sa famille. Ils n'étaient pas pauvres mais pas fortunés non plus... quand on a la responsabilité d'une vingtaine de gauchos, il faut faire attention à l'argent pour pouvoir les faire vivre décemment.

Le lendemain, à 4h du matin, Agustin et Manolo fils d'un de leurs employés, en seconde, lui, sautèrent dans le minibus qui se garait devant chez lui avant de passer chercher Carmina et d'autres jeunes du coin...

Carmina n'avait d'yeux que pour un gars plus âgé qu'eux, redoublant. C'était un fils de gauchos que son patron avait accepté d'envoyer étudier à ses frais comme le père d'Agustin pour Manolo. Agustin soupira, si leurs parents les laissaient volontiers fréquenter les enfants de leurs employés, le père de Carmina ne verrait certainement pas d'un bon œil que sa fille 'fricote' avec l'un d'eux.

En fait, leurs deux familles espéraient que leur belle amitié tournerait en mariage avantageux pour tout le monde mais cela n'en prenait pas le chemin.

Comment se marier avec sa sœur de cœur?

Deux heures plus tard, une bonne tape sur le crane réveilla Agustin.

- oh... sois gentille avec moi Carminita... protesta t il en émergeant péniblement du mauvais sommeil qui l'avait reprit.

- bouges toi! Tu as un examen, non?

- oh, t'as raison!!

- ah, les garçons!! pas foutus de se prendre en main!!

Ils étaient dans leurs examens de fin d'étude... tout le mois de juin y passa.

Et cela se termina par une soirée mémorable pour fêter leur réussite!

- invite moi à danser, s'il te plaît... demanda Carmina.

Surpris, Agustin envoya balader sa 'conquête' d'un geste de la main et enlaça son amie à la figure chiffonnée de chagrin.

- alors, quoi? Demanda t il alors qu'elle se blottissait contre lui.

- tu pars dans moins d'un mois...

- bah oui.

- tu me manques déjà...

- c'est idiot, je suis encore là...

- ma mère dit que tu n'auras pas assez d'argent pour revenir régulièrement...

- elle a raison... je ne vais pas faire dépenser de l'argent à mes parents pour rien... si j'arrive à trouver du boulot là bas, en plus de mes études alors, j'aurais les moyens de rentrer...

- mais t'en a pas tellement envie.

- c'est vrai... j'aimerais plutôt voir du pays... visiter un peu les USA...

- je ne vais pas te manquer? Alors? même pas un petit peu?

- oh, heu... mais si, bien sur, que tu vas me manquer...

- menteur!

Il se prit une gifle bien sonore et Carmina sortit en courant.

'bravo, maintenant tout le monde me regarde comme un pervers aux mains baladeuses!!'

Il retourna au bar et reprit avec la jolie brune de tout à l'heure où il en était!!!

Carmina l'évita tout l'été et comme il y avait beaucoup de travail avec les vaches et les moutons, Agustin passa tout son temps sur Regina à courir avec les gauchos au quatre coins de l'hacienda.

Il ne vit pas passer les quelques semaines qui le séparaient de son départ et se retrouva, un matin, devant chez lui à attendre le minibus après avoir embrasser ses parents et vérifier cinq fois qu'il avait tous ses papiers.

Un grondement de sabot de cheval le fit sursauter.

Carmina sauta de son cheval et le serra dans ses bras.

- pardon...

- de quoi?

- de t'avoir giflé et de t'avoir fait la tête...

- tu voulais être sure que je regrette pas ton super agréable caractère, c'est ça?

- idiot...

Le minibus arrivait.

- travaille bien, lui souffla t il en l'embrassant.

- toi aussi.

- à bientôt...

- pff... dans un an...

- t'en sais rien, tu recevras peut être des cartes...

- les garçons n'écrivent pas.

- tu recevras des cartes écrites en français! Sourit il en montant dans le bus avec son sac... pas bien gros mais qui contenait tout ce qu'il possédait.

Le bus repartit, Carmina, au galop, le suivit un peu avant d'agiter la main et de faire demi tour.

'je pars!'

' je suis parti!'

Il y eu le boucan de l'aéroport et la difficulté de trouver le bon guichet d'embarquement. Ici, les touristes semblaient plus à l'aise que lui, juste retour des choses!

Une fois dans l'avion et ayant survécu au décollage, il se laissa tomber dans un sommeil plein d'inquiétude sur ce qui l'attendait.

Il avait une escale à Mexico, et se laissa parquer dans un coin de l'aéroport avec autant de diplomatie que les gauchos pour un troupeau de moutons récalcitrants.

Par son hublot, il cherchait à apercevoir la ville... mais les nuages cachaient tout.

Il débarqua à New-York sous une pluie battante, sa sœur l'attendait avec son mari.

Elle l'étreignit longuement. José était plus distant.

Peut être pas ravi d'avoir son beau-frère dans les pattes pour un an...

Maria lui fit faire un rapide tour en centre ville puis se gara dans le parking en dessous de leur appartement dans un immeuble impressionnant...

José fit la visite de l'appartement insistant sur sa valeur, sur la vue sur l'Hudson river. Agustin s'extasia comme il sentait qu'il devait le faire et accepta une bière.

Sa sœur lui donna une clé de l'appartement et du hall en bas, ainsi qu'une carte de transport en commun avec un plan.

Le jeune homme les remercia, insista sur le fait qu'il ne voulait pas les déranger puis se leva pour prendre dans son sac les cadeaux de sa mère pour sa fille et son gendre. Gendre qui ne regarda même pas la ceinture en cuir que sa mère avait fait faire sur mesure et selon un motif traditionnel.

Maria le suivit dans sa chambre, toute blanche, avec un lit et un bureau. Une porte pour un placard et une autre pour sa salle de bain personnelle... le grand luxe!

Elle rit en le voyant de pas remplir une seule étagère avec le contenu de son sac!

Le week-end prochain, elle emmènerait son petit frère se faire une garde robe de new-yorkais!

Il protesta pour l'argent mais d'un ton qu'il ne comprit pas, elle répondit que 'ça de l'argent ici, on en a'.

Elle avait commandé des pizzas, ils dînèrent rapidement et chacun partit se coucher.

Un petit grattement sur sa porte signala que sa sœur avait oublié quelque chose. Il ouvrit et sauta en l'air en la voyant une guitare à la main!

Elle s'était souvenu qu'il en jouait dès qu'il avait deux minutes depuis tout petit!! Et gagna ainsi un câlin!

AGUSTIN... M.A.P.L.V. tome 11Место, где живут истории. Откройте их для себя