AGUSTIN... M.A.P.L.V. tome 11

Chapitre 12

Ils prirent le métro et arrivèrent bientôt à Central Parc. Ils coururent une petite heure. Effectivement, les hommes suivaient Tomine du regard, Maria avait eu raison de ne pas la laisser y aller seule.

Un type s'arrêta carrément, les yeux fixés sur sa poitrine juste couverte de sa brassière de sport. Agustin se plaça juste entre sa belle et lui, les bras croisés mais le regard meurtrier.

- c'est une femme, pas un morceau de viande... siffla t il.

- une putain de bonne femme... bonne à baiser...

'il va falloir changer de ton, ça va pas le faire'

Le type se prit le poing du jeune homme dans le ventre et s'écroula.

- viens Mina... on va manger ou boire un truc si tu veux?

- filons... fit elle en voyant les gens se regrouper autour d'eux, on va me reconnaître...

- oh, heu d'accord...

- hey, regardez! c'est Tomine Malket!!

- une photo... s'il te plaît!!

- laisse moi faire un selfie avec toi, tu es si jolie!

Agustin vit, avec horreur, les gens les encercler.

- on doit partir, excusez nous, on doit y aller... laissez nous passer... merci... merci beaucoup...

Tomine lui prit la main et traversa d'un pas vif et décidé la foule qui grossissait à vue d'œil. Arrivée au bord de la rue, elle siffla vigoureusement et ils sautèrent dans le taxi qui s'arrêta miraculeusement. Il eut du mal à repartir tant des gens arrivaient de partout.

Augustin restait silencieux, dépassé par cette 'émeute' irréelle.

- bienvenu dans mon monde... fit elle piteusement.

- putain, la vache... je comprends mieux ton envie d'anonymat... ça fait ça, tout le temps?

- si papa avait été là, on ne s'en serait pas sorti comme ça...

- on s'en serait sorti comment...

- en appelant les gardes du corps... et en tachant de ne pas tomber en les attendant... on peut se faire piétiner sinon... c'était la grande peur de mes parents quand on étaient petits... alors, il me prenaient dans une écharpe de portage... et mes frères et soeurs aux bras...  ce ne sont que des personnes adorables qui nous aiment, tu as entendu, ils ne disent que des choses gentilles mais ils sont tellement que ça devient dangereux... on s'arrête et on va manger?

- ça craint pas?

- il faut pas s'arrêter de vivre... le petit bar de l'autre soir... ça doit être tranquille, non?

Effectivement, il était désert.

Agustin commanda deux cafés et deux donuts puis prit la main de son amie pour l'entraîner au bord du fleuve. Ils s'assirent dans l'herbe, cachés entre deux buissons en rigolant.

- allez, à la tienne... sourit il.

- à la tienne!

- dis moi... ils voulaient un truc que j'ai pas compris... c'est quoi, un 'selfie'? Hey, pourquoi tu rigoles??? ne te moques pas de moi!

Elle lui passa la main sur le visage, cherchant à effacer son air boudeur.

- allez, c'est le moment, sors le téléphone que ta sœur t'a offert...

- je déteste ce truc...

- Agustin... je pars dans trois jours et on ne se reverrai pas avant deux mois... tu veux pas me parler pendant ces deux mois?