AGUSTIN... M.A.P.L.V. tome 11

Chapitre 21

En bas, elle voyait ses parents et son fils discuter, Martin passa un appel, tendit le combiné à Rafa... la conversation dura longtemps... Contre elle, son mari ne bougeait pas... il avait conscience d'avoir fait du mal à tout le monde, toutes ses personnes qui lui étaient si chères mais tout son être se rebellait contre ce qui approchait... sans que rien ne soit fait pour l'empêcher... rester passif en attendant les coups n'était pas une option pour lui.

La porte s'ouvrit, Raphaël rentra et sans un mot partit dans sa chambre. Natacha entraîna son homme dans la leur, sachant qu'une nuit blanche les attendait.

Martin décrocha le bateau et aida sa femme à y monter.

- je me sens monstrueux... articula t il en guidant le bateau dans le dédale des canaux sur la lagune.

- non, trancha Nikita, il est à coté de la plaque... on n'a pas d'option... Tomine a raison... je vais pas me voiler la face, si elle s'en sort pas je serais dévastée... ça a fait du bien de parler à Benjamin, il est si posé, si fort dans sa tête...

En arrivant chez eux, Martin fronça les sourcils en voyant sa femme, l'air malicieux, ramasser des vêtements qui formaient une piste dans l'escalier qui montait à la chambre de Tomine.

- sans déconner??? grinça t il.

Elle plia les habits et les posa devant la porte avant de redescendre se planter devant son homme pas content.

- tu as l'air d'un taureau prêt à charger... se moqua t elle en nouant les bras autour de sa taille et réclamant un baiser.

- ils commencent à me...

Mais sa colère fondit à la mesure que les mains de sa femme prenaient possession de ses vêtements.

- non mais quand même...

Finalement, il ne pensa plus aux jeunes, tout concentré sur les caresses et baisers de la sirène qu'il avait épousé. L'escalier qui menait à leur chambre semblait ne jamais avoir de fin, et c'est en y laissant, eux aussi, des vêtements qu'ils arrivèrent finalement sur leur lit et s'y aimèrent à perdre haleine!

La journée du lendemain fut marquée par l'arrivée de José et Maria. Le coté superficiel de l'américain se flatta de l'hôtel de luxe où ils avaient une chambre et des boutiques hors de prix autour de la place San Marco. Maria fut charmée par la famille de Tomine.

Seul Rafa vint manger avec eux, d'ailleurs, il avait passé la journée avec Tomine et Agustin. La jeune femme était ravie que son homme et son neveu s'entendent bien.

La soirée fut un peu guindée mais l'occasion de danser. Raphaël restait dans son coin, Joane lui manquait mais rien n'est simple quand on étudie dans deux pays différents et qu'on a presque 4 ans d'écart... heureusement, l'été arrivait...

Miguel et Cécilia leur firent la surprise de venir les rejoindre.

- Papy, Mamy! S'écria Tomine en revenant de la piste de danse.

- salut la plus belle, alors, tu n'es pas seule?

- je vous présente Agustin...

- bonsoir.

- salut jeune homme.

Il se retrouva, une fois de plus, à raconter sa vie, un peu contrarié, il serait bien retourné danser! Miguel détendit l'atmosphère en racontant la naissance de Rafa! Martin et son petit fils rigolaient de l'air horrifié de Maria et outré de son mari mais il manquait Natacha pour que le récit soit vraiment drôle.

Le lendemain, jour du départ, Tomine se leva de bonne heure sans permettre à son ami de venir avec elle. En fait, elle fila chez sa grande sœur.

- je voulais te dire au revoir... fit elle doucement, je ne sais pas si j'aurais de nouveau la possibilité de te serrer dans mes bras...

Les deux sœurs s'étreignirent, Natacha ne pouvait prononcer un son.

- je vais y aller... Cha... je ne suis pas fâchée après toi... je ne sais pas ce qui m'attend mais je t'aime très fort... et merci... de t'inquiéter pour moi.

Elle entra dans la chambre de son neveu qui dormait et le secoua.

- au revoir, rafaelus rarissimus...

- salut, et compte sur moi...

Un petit bisou sur la joue et elle fila. Elle partit à la caserne d'un pas décidé. Jo était dans son bureau. Il se leva en la voyant entrer.

- on va partir... Jo, je ne sais pas si... on se reverra...

- Tomine...

- je voulais juste t'embrasser et te dire que tu comptes beaucoup pour moi... comme un grand frère... voilà... et... je ne suis pas fâchée contre toi...

Il la serra fort contre lui, il pleurait mais pas elle, elle le laissa là et retourna à la maison bleue. Sa mère la vit rentrer l'air étonné.

- je ne voulais pas partir sans les embrasser... expliqua simplement la jeune femme, je sais pas... ce qui va se passer...

- tu as bien fait... soupira Nikita en la prenant dans ses bras.

Avec Agustin, ils raccompagnèrent Maria et José à l'aéroport et finirent la matinée dans le petit jardin de Mazzorbo.

- tu ne m'as pas emmené au même endroit que ma sœur et son gars ont visité... commenta Agustin allongé sur le banc la tête sur les genoux de son amie qui lui caressait le visage et les cheveux, toi, ta Venise est tellement intime et magique...

- tu as aimé?

- oui... tout...

- je n'ai pas de première fois à Venise puisque j'y suis née mais j'aimerai... la découvrir cette ville... la regarder avec des yeux neufs...

Martin vint à leur rencontre.

- ça va, Agustin? Bien installé?

- oui... super!

- je suis un parfait rabat joie, ironisa t il, mais on va pas tarder, vous avez cours demain...

- tu as raison papa, tu es un casse pied d'envergure mondiale!!

- à ton service, ma fille chérie!

Le retour se fit en discussions animées.