... Que la Terre n'ait jamais porté

87 9 44
                                    

Quand j'ai dit qu'elle était différente par rapport à d'habitude, c'était dans un sens positif. J'étais bouge bée devant elle. D'habitude, je la trouvais déjà magnifique mais là, avec sa cousine, elle s'est transformée en une vraie Aphrodite. Elle s'était un peu bouclés les cheveux. Ses lèvres étaient un peu plus roses car elle les avait recouvertent de gloss. Le reste de son visage n'était pas vraiment maquillé, elle avait juste une maquillage, plutôt effet naturel, autour de ses yeux vert qui ressortaient. Et ses vêtements... Clairement, je n'ai pas pu m'empêcher de la mater, tellement c'était... Pour expliquer, elle avait mit une robe. Oui, une robe, elle qui d'habitude, ne mettait que des vêtements hyper amples, toujours en jean et baskets. Et sa robe était toute simple: pas vraiment de décolleté plongeant, que j'avais un peu regretté sur le moment, elle était plutôt longue puisqu'elle lui arrivait au niveau des genoux, et juste cintrée autour de ses hanches, le bas de la robe étant un peu évasé. Mais ça ne m'empêchait pas du tout de la fixer.

Soudain, Julien se força à tousser et je coupais le contact visuel avec la charmante jeune femme qui était en face de nous.

_ Salut, moi c'est Julien. Et ce gros nigot est Jason. Aïe ! Pourquoi tu m'as écrasé le pied.

_ Tu n'es qu'un sombre abruti, lui dis-je.

_ J'ai l'impression d'avoir déjà entendu ça quelque part, répliqua-t-il en souriant.

Je ne pris même pas le temps de répondre, tellement il m'avait exaspéré.

_ Bon ça suffit, je vais me changer, c'est ridicule, marmonna Léonie en nous tournant le dos.

_ Non ! M"écriais-je malgré moi.

Elle se tourna vers moi, avec son fameux air sévère, les bras croisés... Ce qui était un mauvais réflexe de sa part parce que ça fit ressortir sa poitrine.

_ Je... Euh... Tu...

Je me mis une claque mental. "Jason, ressaisis toi bon sang !".

_ Tu es très bien comme ça, finis-je par dire en sentant ma joue gauche chauffer.

Un silence de quelque seconde s'installant, avant que la fille à côté d'elle dise:

_ Bah voilà ! Je t'avais dit que tu étais super mignonne ! La robe est un cadeau en avance pour le fameux jour, nous indiqua-t-elle. Au fait, moi c'est Valentine, mais appelez moi Val' ! Donc toi, tu dois être Jason, dit-elle en me désignant. Et toi, le boulet.

_ Oui c'est ça, confirmais-je.

_ Attends, c'est qui le boulet ? Demanda Julien.

_ C'est toi triple andouille, lui cracha Léonie avec un faux air méprisant.

_ Je te permet pas !

_ A partir du moment où tu m'a enlevé ma capuche devant le lycée entier, si, j'en ai parfaitement le droit.

A partir de là, Julien se confondit en excuses, et nous en rigolâmes ensuite. Puis, Léonie nous invita a entrer. Elle nous tenait la porte et quand je passai à côté d'elle, je tendai inconsciemment ma main vers la sienne, tout en la regardant dans les yeux. Le début de son cou commença à rougir, et ma joue rouge aussi, d'après la sensation de chaleur qui en émanait. Et de la voir aussi près de moi m'en coupait le souffle. Elle était vraiment...

_ Magnifique, soufflais-je dans un murmure incontrôlé.

_ Merc... Euh... Je... Bref.

Je souris puis m'enfuis vers le salon, où Valentine et Julien discutaient déjà. Puis je repensai à une chose: je n'avais pas de cadeau d'anniversaire pour Léonie. L'angoisse ! Je ne savais pas du tout quoi lui offrir. Alors, j'envoyai discrètement un message à Julien, lui expliquant que le soir, seul à seul, nous devront en discuter. Son téléphone sonna, pour signaler la réception du message, mais il ne répondit pas, ne regarda même pas son portable. Je lui envoyais un deuxième message, en lui disant de regarder vite fait et de me répondre, de n'importe quelle manière, même par un émoji. A nouveau, son téléphone sonna, et, encore trop absorbé dans sa conversation avec la cousine de Léonie, il ignora le message. Je continuai d'insister, pour que son téléphone continu de sonner, et qu'il daigne me répondre. Pendant que j'écrivais un énième message - en vérité, je mettais des émojis énervés - Léonie apparu dans le salon, et nous demanda de nous installer sur les fauteuils et canapé, tout en déposant un plateau où il y avait différentes choses à grignoter.

_ Une vraie fée de logis ! La complimenta Julien, avant de me voir écrire encore un message. Mais à qui tu parle pour être autant sur ton portable toi ?

_ Sérieusement Julien ? M'énervais-je. Toi tu as ton téléphone qui sonne depuis tout à l'heure.

_ Ça doit être ma mère. Je ne lui ai pas dit où je suis parti.

C'était le truc de trop. Je claquai mon front avec ma paume, totalement désespéré, tout en regardant mon portable.

_ Jay, il y ai un problème ? Me demanda Léonie, pour la première fois avec une expression vraiment inquiète.

_ Non non, tout va bien ! C'est juste que... Je n'aime pas les tomates, tentais-je de trouver comme excuse.

_ Menteur, tu adores les tomates ! Me dénonça Julien. A la cantine, tu en prends à chaque fois.

_ Oh toi...

J'étais au paroxysme de l'agacement. Je me levai du canapé, et m'excusai, avant d'aller prendre de l'air. L'incompréhension était totalement visible sur leur visage au moment où je sorti de la vieille bâtisse. Je m'avançait dans la cour, faisant les cent pas tout en massant ma nuque. Qu'il était énervant Julien ! J'avais compris qu'il sympathisait avec Valentine, voire flirtait avec elle, mais merde quoi ! Ton téléphone sonne plusieurs fois, tu le regardes au bout d'un moment !

Puis, j'entendis la porte d'entrée s'ouvrir et se refermer. Je me retournai, et vis Léonie, l'air encore plus inquiète.

_ Qu'est ce que tu as ? Je ne t'ai jamais vu aussi agacé Jay.

Sa voix sonnait toujours aussi sèche qu'à l'habitude, mais bizarrement, ça ne me choquais plus du tout, c'était sa manière de parler, même si elle était habillée totalement différemment, Léonie restait Léonie. Et je m'en voulu. Parce que j'ai repris mes vilaines et vieilles habitudes en l'ayant matte plus tôt. Ce qui m'a rendu aussi nul que les autres qui lui ont tourné autour lorsqu'elle était plus jeune.

_ C'est le fait de rencontrer ma cousine qui t'énerve comme ça ? Si c'est le cas, tu n'es pas obligé de rester.

Sa voix était devenu plus douce pour sa dernière phrase.

_ Non ce n'est pas du tout ça Léo', je te jure. C'est juste que je m'en veux.

_ Pourquoi ? Qu'as-tu fais de mal ? Parce que je te promets, tu n'es pas obligé de me mentir, si tu veux partir, tu en as le droit... Même si, pour être franche, je serai déçue.

Je me rapprochai d'elle de quelques pas.

_ Tu n'as pas du tout compris. Ce n'est pas du tout le fait de rencontrer ta cousine. C'est moi même qui m'agace. Parce que j'ai eu le même comportement que ceux qui rodaient autour de toi avant.

Son cou devint rouge pivoine.

_ Comment ça ?

_ Je... Je t'ai... regardé. Avec insistance.

_ Tu m'as matté ? C'est ça que tu essais de dire ?

_ Oui, pardon. Je suis désolé. Je sais que tu cherche à fuir ce genre de mec mais voilà, dis toi qu'avant la séparation de les parents, j'étais comme ça. Et là, en te voyant aussi rayonnante, aussi belle, alors que je pensai impossible que tu le sois d'avantage qu'au naturel, j'ai totalement perdu pied.

Pendant tout mon monologue, j'avais le visage dirigé vers le sol, et avais même fini par le recouvrir de mes mains. Puis, ses pieds firent crisser le gravier, et elle se fixa devant moi, je la sentais. Elle posa, avec une délicatesse qui m'étais inconnue, ses mains sur les miennes et me les retira de mon visage.

_ Relève la tête Jason.

J'obéis. Et je vis un grand sourire, presque un rire sur son visage.

_ Je ne t'en veux pas. Je trouve ça drôle en fait. Moi qui pensais que tu étais un surhumain droit dans ses bottes, ça me rassure de voir que finalement, tu es un être humain qui peut faire des erreurs. Bon, on y retourne ? Et cette fois, avec le sourire.

Elle me tourna le dos, et à ce moment, mon portable vibra. Et je vis une réponse, la réponse que j'attendais depuis tout à l'heure, de la part de Julien.

Ce n'était rien de plus, ni de moins qu'un émoji majeur dressé.

Cette Fille ne sourit plusحيث تعيش القصص. اكتشف الآن