Une bande d'abrutis ou un rire ? Le choix est vite fait

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_ Qu'est ce que tu as fait en Littérature ? Me questionna Mathéo le midi.

_ Rien qui ne te concerne, je répondis.

Les autres autour étaient dans l'incompréhension totale.

_ Qu'est ce qu'il s'est passé au juste ? Demanda Luna.

_ Il échange des petits mots avec l'autre.

Julie me dévisagea.

_ Sérieusement ? Mais tu as vu comment elle est sapée ? Et son comportement d'insociable ?

_ De un Mathéo: elle se nomme Léonie. Secundo: vous ne la connaissez pas en dehors des apparences alors vous ne pouvez pas la juger.

Tous écarquillèrent les yeux, surpris.

_ Oh nan, dites moi que je rêve ! S'exclama Julie. Jason est en train de tomber amoureux de la maudite.

Je ne pris même pas la peine de lui répondre. Plus le temps passait, plus je trouvais Julie stupide. Lorsque j'aperçu Léonie, ce fut sous les regards effarés de toutes les personnes présentes dans la pièce que je la rejoignai pour manger.

_ Jason, qu'est ce que tu fous ?! Cria Mathéo.

Je ne répondis pas et me mis en face de Léonie.

_ Ça ne te déranges pas si je mange avec toi ?

La salle se plongea dans un silence lourd. "Faites qu'elle dise que ça ne la gêne pas !" Pensais-je.

_ Non, tu peux t'asseoir.

Les murmures fusèrent quand je fus installé en face d'elle. Moi, intérieurement, j'étais soulagé, parce que je l'appréciais plus que la bande de Mathéo, et si elle ne m'avait pas rejeté, c'était qu'elle m'appréciait aussi, ce qui me réjouit.

_ Pourquoi tu n'es pas restés avec les autres ? Me questionna-t-elle.

_ Ce sont des abrutis.

_ Nous sommes tous des abrutis alors. Certains surpassent les autres dans certains domaines.

_ Oui mais là, niveau débilité, j'ai eu ma dose, et disons que tu es loin d'être aussi débile qu'eux.

Je vis ses épaules se secouer légèrement. Avait-elle ri ? Si c'était le cas, je me senti fier de moi.

_ Tu es trop dur avec eux, dit-elle avec la voix un peu tremblante, de quelqu'un qui a rit.

J'avais réussi un exploit qui me fit sourire jusqu'aux oreilles.

_ Peut être mais au moins, j'ai réussi à te faire rire.

_ Même pas vrai.

_ Oh que si, je t'ai vu.

_ Tu as des problèmes de vue le nouveau, va falloir consulter, ça devient grave. Comment aurais-tu pus me voir rire sans voir mon visage ?

_ Tes épaules t'ont trahie.

_ Pff, n'importe quoi... Et maudites épaules qui tremblent pour un rien...

Nous continuâmes de parler jusqu'à la première heure de cours de l'après-midi, où nous dûmes nous séparer.

Les jours défilèrent à nouveau, mais depuis ce jour, le matin, elle ne rechignait pas mon aide ou ma compagnie. A mes yeux, c'était un grand pas pour l'humanité ! Mais le pas de géant que j'attendais le plus, c'était de voir son visage qu'elle s'obstinait de cacher.

Et pour ce qui était de la bande de Mathéo, je cessai de traîner avec eux, tout simplement, tout en remarquant qu'ils me fusillaient du regard, où que l'on se croise. Et bizarrement, cela me fit beaucoup rire, surtout Julie qui semblait encore plus scandalisée que les autres.

_ Tu sembles être encore dans la lune le nouveau, fini par dire Léonie en face de moi à table.

_ Je pensai juste à la bande de Mathéo.

_ Ils te manquent ? Va les rejoindre alors.

Je sentis une pointe de sarcasme dans sa voix. Avec les jours où nous avions discuté, j'ai fini par comprendre la manière dont sa voix variait. D'ailleurs, elle avait cessée d'être agressive envers moi depuis plusieurs jours.

_ Oh, si tu savais ! Jouais - je le jeu. C'est comme ma famille, dis-je en posant une main sur mon coeur.

Je la vis trembler des épaules silencieusement, ce qui signifiait qu'elle riait. Je me demandais à quoi ressemblait son rire lorsqu'elle riait au éclat. Et pour le découvrir, je continuai:

_ Mon coeur se serre à chaque fois que je les croise dans les couloirs. J'ai envie de leur dire "mes frères, mes soeurs, je vous réclame la grâce d'être pardonné de mon pêché" ! Et...

Je m'arrêtai net. Elle se mit à rire, au début doucement, comme si elle se retenait mais elle lâcha prise rapidement et se plia en deux, de rire. Toute la salle arrêta de vivre une seconde, à l'entente de son rire qui était doux à mes oreilles. Oui, c'était cliché comme compliment, mais il était sincère. Je trouvai son rire harmonieux. "Sait - elle chanter ? Je suis sûr que oui." Avait je pensé.

Elle fini par se calmer au bout de deux minutes et leva sa main en direction de son yeux, comme si elle pleurait.

_ J'ai réussi l'impossible ! M'exclamais-je tout sourire et en levant le bras en signe de victoire, toujours fixé par les autres.

_ Cette fois, je ne peux nier...

Mais soudain, elle se tut.

_ Les gens me regardent, n'est-ce pas ? Chuchota Léonie.

Je me rassis. Elle n'avait pas l'habitude de se montrer aussi joyeuse. Mais sa timidité même fit sourire, pas pour menée moquer, simplement que je trouvais ça... mignon ? Pour la rassurer, je répondis:

_ Oui car ils n'ont sûrement jamais entendu ton rire. Tu t'en fiche de leur regard, ce qui compte c'est que tu sois enfin toi même.

Elle hocha de la tête puis les gens reprirent ce qu'ils étaient en train de faire. Léonie, elle, demeura silencieuse. En sortant du self, je la questionnai:

_ Pourquoi tu es silencieuse tout d'un coup ?

_ Parce que je réfléchis.

A quoi pouvait - elle réfléchir de la sorte ?

_ A propos de ce que je t'ai dit l'autre jour ?

_ Hum hum.

Elle semblait très concentrée vu sa réponse. Je décidai donc de ne pas l'importuner plus longtemps et nous nous dirigeâmes vers nos classes respective.

Pourquoi je sentais que le lendemain serait une journée particulière ?

Cette Fille ne sourit plusWaar verhalen tot leven komen. Ontdek het nu