Chapitre Cinquante - Je Ne Sais Pas.

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 Oh, mon Dieu ! s'exclama Iris.

Les cinq jeunes gens, s'étant lâchés les uns des autres, grelottèrent encore jusqu'à ce que la chaleur environnante les réchauffe petit-à-petit. Lorsqu'ils reprirent leurs esprits, Mikaël enleva la couverture de son dos et siffla. Aali les avait ramenés sur le toit des Jardins Suspendus de Babylone, et ils avaient une vue prenante sur le monde des rêves de Morphée. Ainsi, le nouveau venu pouvait voir les différents rêves et Mithys de ce monde le long de la plaine, vers la forêt et dans les montagnes. Il y avait des satyres, des griffons, des chimères, et autour du bâtiment, toutes sortes d'inventions qu'il n'avait jamais vues dans la réalité.

— Donc, euh... on est dans « l'autre monde », là ?

— Nan, dans ton c—

— Narcée ! s'écria Iris.

Léane pensa à désactiver son pouvoir, mais ne le fit pas de suite, car elle avait autre chose en tête.

— Je suis désolée, encore une fois, tout est super brusque, s'excusa t-elle.

— C'est... pas grave ? dit Mikaël. Enfin, je suppose ?

— Justement, je m'en inquiète. J'ai peur que... enfin, je vais regarder sur la Stalker's Map.

Elle se retourna, et remarqua quelque chose.

— On se comprend ? Sans toucher Aali ? s'étonna t-elle.

Surpris, le fils de Morphée hocha doucement la tête. Était-ce une faculté du monde des Mythis, de pouvoir se comprendre sans forcément parler la même langue ?

— Bon, et bah, c'est pratique.

Léane actionna la Stalker's Map. Une carte du monde se dessina sur le marbre du toit, et se colora doucement. Les commandes de la carte apparurent à droite, sous les yeux impressionnés de Mikaël, et le nom de l'objet mystique se dessina en grosses lettres dorées.

— Mikaël, c'est comme ça qu'on peut garder un œil sur nos proches. On entre le nom d'une personne, et la carte nous la montre.

Elle écrivit les coordonnées de la maison du jeune homme, et la carte du monde s'effaça pour laisser place à la demeure de Mikaël. Léane s'attendit à voir un paysage complètement givré, mais ce qu'elle vit la surprit : il n'y avait rien. Avec ses doigts, elle fit le tour de la maison pour la tourner du côté de la chambre d'où ils venaient de partir, mais rien n'était glacé, ou même mouillé. Elle fronça les sourcils, au même titre que les autres derrière elle.

— Euh... mais, on a pas rêvé ? se demanda Narcée, la chambre de Mikaël s'est transformée en patinoire ?

— On y était tous, et on a tous eu froid, répondit Iris. Donc, ça m'étonnerait qu'on ait rêvé.

— Aali, tu voudrais bien m'y ramener rapidement ? requerra Léane. Juste histoire de vérifier qu'il n'y a rien ?

— Je peux y aller seul, contra t-il.

— Hep ! Pas moins de deux-cent mètres, tu te rappelles ? Et je doute que seuls deux-cent mètres séparent ce monde de la Terre.

Aali grommela quelque chose que la Chercheuse ne perçut pas, et ils disparurent pour réapparaître une dizaine de minutes plus tard.

— Rien, fut le verdict. Il n'y a rien. La fête continue et personne n'a remarqué que tu n'y étais plus, Mikaël. Je comprends pas...

— Hallucination collective ? suggéra Narcée.

— Impossible ! On a senti le froid de la glace, on a glissé dessus, on l'a vue. C'est quelque chose de divin, obligé.

— Mais quoi ? fit Iris.

Léane serra les dents.

— Je ne sais pas.

LE PHŒNIXWhere stories live. Discover now