Chapitre Vingt-Cinq - Prête À Tout.

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Gaïa faisait les cent pas. Niké, stupide Flamme ! Elle avait encore trouvé le moyen de la dépasser. Gaïa avait été choisie pour régner sur un monde plein de fertilité, pas elle !

PAS ELLE !

Le Phœnix, son père, lui avait donné naissance avec une mission, et cette idiote de Niké avait tout ruiné. Elle était née des siècles après elle, pourtant, et avait tout de même réussi à être adorée plus que la Terre. Gaïa était celle qui avait veillé sur les nymphes, les elfes, le petit peuple, celle qui avait donné vie aux Titans, puis au Parthénon, celle qui avait accordé le droit de vie aux humains... et Niké se les était tous appropriés. Le pouvoir de la Flamme était pourtant parfaitement ridicule !

« Ta sœur aura le don de réussir chaque chose qu'elle entreprend », avait dit le Phœnix en créant la petite Niké.

Elle l'avait aimée. Vraiment. Elle s'était occupée d'elle comme une mère, lui avait appris à contrôler sa magie, lui avait montré comment voler. Elle avait été si douce, si naïve, cette enfant ! Gaïa pensait qu'en la laissant grandir dans le monde mortel, elle l'aiderait à sa tâche... et elle avait fait plus, beaucoup plus. Niké avait commencé à prendre des décisions sans informer sa sœur, à élever les hommes comme elle le pensait, à les chérir. Les douze dieux principaux avaient été ceux qui l'aimaient le plus.

Zeus, Hermès, Poseidon, Arès, Hadès, Dionysos, Apollon, Hestia, Artémis, Aphrodite, Héra et Athéna.

Douze personnes l'avaient trahie, elle, la mère de tous. La Flamme de sa sœur la détruisait à petit feu, littéralement. Et tout le monde l'aimait.

Niké.

Gaïa avait été prise de rage. Elle avait donné vie à un nouvel être, Ouranos, pour remettre les adorateurs de sa sœur sur le droit chemin. Cela avait marché, pendant un certain temps. La Terre, dans sa peur de se faire oublier à nouveau, voyait sa sœur partout : dans les feux de forêt comme dans les feux de cheminée. Même dans les Jeux Olympiques, lorsque les prêtresses d'Héra allumaient la flamme sacrée. Niké était présente où qu'elle tourne la tête. Alors, elle l'avait éliminée, petit à petit. Elle avait tué les douze, consciente que cela attiserait la curiosité du Phœnix, puis elle avait tué sa sœur.

En pensant bien faire, Gaïa avait détruit la foi des hommes. Eux qui les vénéraient tant, ils ne croyaient plus à rien d'autre qu'à ce personnage qu'ils appelaient « Dieu », tout simplement. Ou rien...

Tout cela était de la faute de Niké. Si elle était restée dans l'ombre de la Terre, rien de tout cela ne serait arrivé. Mais, ha ! Le vice des flammes étaient qu'ils voulaient toujours posséder plus. La seule façon d'en venir à bout était de les éteindre. C'était ce que Gaïa avait fait.

Mais, à son détriment, la Flamme n'était pas complètement partie. Elle avait encore anticipé la Terre, et avait créé quelqu'un capable de la défaire. Mais s'il y avait une chose que les deux sœurs avaient appris de leur père, c'était qu'il ne fallait jamais abandonner.

Le Feu renaissait toujours.

Et Gaïa serait là pour le tuer.

LE PHŒNIXOù les histoires vivent. Découvrez maintenant