Sortilège 32

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PS : vous pouvez retrouver dès à présent ma fanfiction one-shot Grindeldore (Dumbledore x Grindelwald) sur mon profil sous le titre de "Le pacte de sang" ! ;) 
https://www.wattpad.com/story/189297575-le-pacte-de-sang-grindeldore

Bonne lecture ! 

Sortilège 32.

Non. Severus n'était pas tout à fait satisfait. Il ne savait pas pourquoi, mais... ce n'était pas la même chose. Il ne retrouvait pas les mêmes frissons et cette même adrénaline qui l'avait traversé il y avait un peu plus d'un mois de cela.

— Sois plus arrogant, ordonna-t-il sévèrement à Albert.

Le jeune homme fit de son mieux, mais ce n'était pas la même chose.

— Ça ne va pas du tout, grommela Snape en se retirant brusquement du prostitué.

— Un problème, monsieur ?

L'ancien professeur fronça les sourcils. Il ne comprenait pas pourquoi ça ne fonctionnait pas.

— Incroyablement frustrant..., murmura-t-il.

— Vous avez dit ?

— Non, rien.

Il secoua la tête. Son désir absolument pas satisfait, il se termina à la main sous le regard avide d'Albert.

— Vous voulez que je vous aide ?

— Ne pense même pas à t'approcher, grogna-t-il, tandis qu'il approchait du point culminant.

Après avoir terminé sa petite affaire, Severus se rhabilla en vitesse, sortit une liasse de billets de son manteau et les déposa sur le petit bureau avant de partir avec un air renfrogné. Le polynectar perdait déjà de son effet – il ne l'avait pas fait très fort – et Albert reprenait son apparence propre.

— Ça ne s'est pas bien passé ? lui demanda la dame au boa rose à l'accueil de la maison close.

— N'engueulez pas le gamin pour rien, il n'a rien fait, se contenta de répondre Snape, ce n'est tout simplement pas... la même chose.

Ni la même personne malgré une apparence similaire..., pensa-t-il. Frustré, il rentra chez-lui. Il savait bien que c'était une mauvaise idée que de venir ici. Il s'était bien protégé, mais il espérait juste que personne ne l'avait vu : ce serait le comble du malheur ! Au moins, nulle ne savait quelle apparence physique il avait fait prendre à Albert. Si quelqu'un devait le découvrir, il aimerait mieux mourir ! Oui, mieux valait s'enterrer six pieds sous terre et disparaître que de laisser cette information filer !

Quelques jours s'écoulèrent paisiblement. Severus fit de son mieux pour ne pas penser au bordel qu'il avait visité et à son expérience peu glorieuse. Même si ça ne s'était pas passé comme il l'aurait souhaité, ça lui avait, au moins, donné l'opportunité de se vider les couilles et de baiser, alors le désir sexuel qui le tenaillait était tout de même moins important qu'il avait pu l'être. Snape apprivoisait encore le concept d'un tel désir qui ne l'avait jamais vraiment frappé en plus de quelques quarante années de vie. Généralement, il se contentait d'une baise brève une fois par quelques mois et ça lui suffisait amplement, mais depuis Potter... il n'arrivait tout simplement pas à se sortir ça de la tête ! Enfin, pour le moment, il n'y pensait plus, son appétit avait été assouvie.

Quelqu'un cogna à la porte. Fronçant les sourcils, Severus éteignit le feu sous son chaudron, prêt à maudire quiconque serait venu l'interrompre dans sa concoction de potions.

— Je vous préviens, si vous êtes un de ces vendeurs itinérants, j'espère que vous savez courir vite..., marmonna-t-il en se dirigeant vers l'entrée.

Il ouvrit alors la porte pour tomber nez à nez avec Potter qui se tenait d'un air nonchalant. Aussitôt, la main de Snape se crispa sur la poignée et il voulut refermer la porte sans un mot de plus, mais l'Auror glissa son pied pour l'en empêcher.

— Nous devons parler, Severus.

— Je suis en train de préparer des potions.

— Je suis sûr qu'une pause est envisageable.

Harry força l'entrée et referma la porte derrière lui, faisant face à un Snape plutôt mécontent de voir son espace personnel ainsi envahi.

— Cela fait un mois depuis que nous avons couché, commença le plus jeune, et je pense qu'une fois par mois, pour quelqu'un de mon âge, est une fréquence tout à fait respectable. Donc, j'étais venu réclamer mon dû (Snape frissonna), mais j'ai réalisé que vous ne m'aviez pas attendu... n'est-ce pas, Severus ?

L'ancien professeur de potions blêmit. Se pourrait-il que... se pouvait-il qu'Harry ait vu ce qui s'était produit ? Snape était encore plus blanc que d'habitude.

— Comment pouvez-vous espérer que je tienne ma part du marché si vous ne tenez pas la vôtre ? rajouta le Survivant. Pour tout vous dire, ça m'a énervé.

Néanmoins, pour garder contenance, l'aîné se racla la gorge.

— Qu'avez-vous vu ?

— J'en ai vu bien assez, répliqua froidement son vis-à-vis. Vous auriez dû m'envoyer un hibou si vous aviez autant envie de baiser que ça.

Potter serra le poing. Il savait très bien que Snape était un adulte. L'homme pouvait bien faire tout ce qu'il lui chantait, mais il aurait cru... il aurait cru qu'il se retiendrait. Severus avait été le premier à se plaindre et à demander à Harry de réduire ses coups d'un soir et voilà qu'il s'envoyait en l'air avec le premier prostitué venu ? Le sexe avec lui n'avait-il donc rien valu de plus ? L'Auror s'en retrouvait frustré et énervé, voire même jaloux pour une raison qu'il s'expliquait mal. Snape ne lui appartenait pas, bon sang ! Ce sentiment venait sûrement de la Marque.

— Dites-moi que ce n'était pas bien avec lui, reprit Harry, dites-moi que vous n'avez pas pris autant de plaisir, dites-moi que vous avez détesté.

Severus resta muet et figé pendant quelques secondes, tout simplement surpris par l'attitude de Potter. Il ne s'était pas attendu à ça. Il se serait attendu à ce que le jeune homme soit furieux et en colère, mais là... il semblait glacial et possessif. C'était une facette d'Harry qu'il n'avait jamais côtoyé auparavant.

— Je n'ai aucune raison d'admettre tout ça, finit par dire Severus, si c'est tout ce que vous vouliez, vous pouvez retourner chez-vous. Je suis désolé pour ce qui s'est passé. Prenez-le comme une leçon. Ça ne se reproduira plus. Je retourne à mes potions : j'ai une commande importante sur le feu.

Certainement pas puisque ça avait été un cuisant échec. Snape allait se retourner pour s'enfermer dans son laboratoire de potions quand une main agrippa solidement son bras, le freinant dans son départ. Il leva les yeux et observa le visage fermé de Potter. Ses yeux verts – semblables à ceux de Lily – bouillonnaient d'émotions qu'il était difficile d'identifier, mais l'homme aurait pu faire peur à quiconque s'en serait approché au même moment. Il resta silencieux un instant sans relâcher le bras de Snape comme s'il faisait lui-même l'inventaire de ses propres sentiments, puis il entrouvrit les lèvres :

— Laissez-moi vous le faire admettre.

Occlumancie et Legilimancie [Snarry]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant