Sortilège 31

6.5K 447 49
                                    

Désolée pour ceux et celles qui auront déjà lu le chapitre. Il se trouve que Wattpad m'a donné du fil à retordre avec l'envoi des notifications, me forçant à dépublier, puis republier. (Apparemment, c'était un bug généralisé, d'ailleurs)

Au fait, ça vous dirait de lire du Dumbledore/Grindelwald un de ces jours ? :)

Sortilège 31.

Severus n'arrivait pas à se sortir Potter de la tête ! Cela faisait trois jours depuis qu'ils avaient couché ensembles et ils ne s'étaient pas revus. D'ailleurs, Snape se serait bien passé de revoir le jeune sorcier, mais depuis leurs ébats, il n'arrêtait pas d'y penser et de revoir les scènes comme un mauvais film tourner en boucle à l'intérieur de son crâne. Il en avait même raté une potion (ce qui ne lui arrivait jamais) !

— Foutu Potter ! avait-il grogné dans l'obscurité de son laboratoire.

Il devait mettre un terme à tout cela et très vite. Autrement, il deviendrait fou ! Il avait pensé à se concocter une potion d'amnésie, mais il avait presque aussitôt rejeté l'idée. Avec le lien qui l'unissait à Potter, il serait dangereux d'effacer ainsi des souvenirs. Il n'avait aucune idée de l'effet que cela pourrait avoir sur le jeune homme.

Severus n'avait pas énormément d'expériences sexuelles. À vrai dire, il n'avait jamais cessé d'aimer Lily et ne s'était jamais complètement remis de sa mort... Malgré cela, il pouvait tout de même dire que le sexe, avec Harry, avait été bon, plus que bon, même. Décidément, ce gamin savait s'y prendre ! Au fil des jours, le Maître des Potions en vint à se dire que c'était sûrement ce qui lui avait plu chez le jeune Auror : la fougue de la jeunesse. Après tout, Severus venait d'entrer dans la quarantaine, alors que Potter avait tout juste la vingtaine. Oui, c'était cela. Il devait avoir aimé sa vitalité et son corps. « Rien de plus ! », tentait-il de se convaincre. Qui n'aurait pas aimé le corps sculpté de Harry, après tout ? Les magazines sorciers ne se l'arrachaient-ils donc pas ?

Puisque le problème était de nature purement physique, Snape pouvait le régler. Du moins, il pouvait essayer. L'idée lui vint quand, en faisant le ménage, il trouva un des cheveux de Potter sur son canapé (datant de quand Harry avait été en courte convalescence chez-lui). Le pinçant entre ses doigts, il l'observa à la lumière du jour en plissant les yeux. Il savait exactement ce qu'il allait faire.

Le polynectar prit environ un mois à être préparé avec le plus grand des soins. Entre temps, il n'était pas apparu à Severus que Potter ait eu besoin de satisfaire ses envies de nature sexuelle. Alors, soit l'Auror était parvenu en très peu de temps à maîtriser un niveau surprenant d'Occlumancie, soit il avait décidé, pour une fois, de respecter son ancien professeur de potions et de ne rien faire susceptible de l'incommoder. Or, comme souligné précédemment, Harry était jeune, alors Snape s'attendait à ce que ces pulsions animales reviennent d'un jour à l'autre. Les jeunes hommes avaient toujours les hormones en ébullition, c'était bien connu. Ce n'était qu'une question de temps.

En fait, même Severus commençait à ressentir... un certain manque. Le sexe, c'était comme une drogue, quand on y goûtait une fois (et à de la bonne), ça donnait tout de suite envie d'en prendre une deuxième fois. Ça ne lui était jamais arrivé. Auparavant, il s'était toujours complaint dans sa chasteté, utilisant sa main pour se satisfaire ou se trouvant un compagnon ou une compagne quand le désir devenait vraiment insoutenable, ce qui devait être arrivé deux ou trois fois depuis la mort de Voldemort. Avant cela, il n'avait même pas eu le temps de se préoccuper d'une quelconque sexualité. Severus était un homme occupé que ce genre de frivolités n'intéressaient pas.

Snape s'était souvenu d'une conversation qu'il avait eu avec Potter. Harry avait plaisanté à propos d'un certain bordel. Le jeune sorcier avait eu raison : il y avait bien un bordel, mais il n'était pas situé sur le Chemin de Traverse, plutôt dans l'Allée des Embrumes. C'est là que se rendit le Prince de Sang-Mêlé, la fiole de polynectar dans une poche et sa baguette dans la main. Il était prêt à lancer Sectumsempra au moindre bruit suspect. On n'était jamais trop prudent et cet endroit aurait pu donner la chair de poule à n'importe qui.

La porte du bordel était cachée par un sortilège et un mot de passe. Quelques semaines plutôt, Snape était venu s'informer. En agitant sa baguette, il dissipa le sortilège d'illusion, puis donna le code en se raclant la gorge. Il fallait dire qu'il s'agissait de « cunnilingus » et que Severus avait du mal avec... disons... ces termes de vocabulaire. On le laissa entrer sans trop de difficulté après ça. Il espérait seulement ne pas être reconnu, maintenant qu'il avait franchi les portes de l'endroit.

— Vous cherchez quelque chose... ou quelqu'un, beau garçon ? lui demanda une dame bien en chair et vêtue d'un déshabillé sexy.

Le boa de plumes roses qu'elle avait autour du cou avait l'air vivant. Un sortilège le faisait se mouvoir comme un serpent.

Restant frigide devant tant d'exubérance, Snape pinça les lèvres.

— Un hôte. Pour ce soir, répondit-il sans broncher, la voix froide.

— Vous préférez que ce soit un homme ?

Il hocha la tête.

— Oui.

— Je vais vous trouver ça.

La bonne femme jeta un œil à ses papiers, puis elle releva la tête et cria :

— Albert ! Un client pour toi ! Viens ici !

Un jeune homme blond avec de longs cils et de grands yeux bleus apparut. Il était mince et sa gestuelle avait quelque chose qui rappelait la féminité. Severus le détesta immédiatement.

Pourtant, pour atteindre son objectif, il était prêt à passer par-dessus toutes sortes d'a priori. Il était déjà dans un bordel. Rendu où il en était, c'était trop tard pour faire marche arrière.

— Suivez-moi, lui dit Albert en lui faisant signe de la main.

Le jeune prostitué le conduisit au second étage à une chambre spécialement aménagée. Mal à l'aise, Snape se tint au milieu de la pièce, se demandant combien de clients étaient passés par ici avant lui.

— Je veux que tu boives ça, finit par mentionner Severus en tendant la fiole de polynectar à son interlocuteur qui l'a pris.

— Qu'est-ce que c'est ? demanda Albert en balayant la potion du regard.

— Du polynectar.

— Oh, je vois. Si vous voulez que je prenne ça, ça fera un supplément.

— Je paierai, ce n'est pas grave.

— De qui vais-je prendre l'apparence ?

— C'est un détail confidentiel.

— Secret professionnel, bien sûr, je suis très professionnel, monsieur. Avec moi, vos plus sombres petits secrets sont en sécurité.

Albert lui fit un clin d'œil, tandis qu'il ouvrait la fiole et la portait à ses lèvres. Severus observa le liquide descendre dans sa gorge, s'assurant qu'il boive tout jusqu'à la dernière goutte.

— Il y a des miroirs, ici ?

Le travailleur du sexe ne devait pas s'y voir. Snape agita sa baguette une fois de plus et tous les miroirs de la pièce devinrent noirs et opaques. Durant ce laps de temps, Albert se contorsionna dans tous les sens, son corps s'allongea et ses muscles gonflèrent. Quand la transformation eut terminé de s'opérer, le Maître des Potions se retrouva face à une copie conforme du Survivant.

Harry Potter avait l'air de se tenir debout dans cette pièce.

Occlumancie et Legilimancie [Snarry]Kde žijí příběhy. Začni objevovat