Chapitre 48~

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Le ciel est nuageux, le vent se lève. Partout où l'on regarde, les feuilles ont commencé à tomber. Petit à petit, leur couleur ont changé. La température a également chuté. Dans les rues, les passants revêtent leurs manteaux. Le retour à New-York est... glacial. L'automne pointe le bout de son nez. Je n'ai jamais vécu dans un froid pareil auparavant. En Californie, c'est l'été à longueur de temps. Ce qui me rappelle donc que j'aurai droit à mon premier Noël blanc dans pas longtemps. Cette idée m'enchante au plus haut point. Sur le trajet de retour, je n'ai fait que dormir, Ryan me servant d'oreiller douillet. Il a veillé sur moi. Ceci dit, j'espère que je n'ai ni bavé ni ronflé ni parlé dans mon sommeil. Ce serait trop tard d'envisager cela, nous venons de passer plusieurs jours ensemble, il a peut-être déjà vu certains de mes attraits pas autant « glamour ».

La limousine me dépose devant mon immeuble. Quand nous étions à l'aéroport, je n'ai plus vu l'Aston Martin de Ryan garée sur le parking. Apparemment, il a demandé à Mark de s'en occuper. Et là je me demande si c'est Mark ou moi qui suit son assistant. Ça me gêne que Ryan demande ce genre de faveur à un employé ayant un grade au-dessus du mien. D'ailleurs, je ne sais toujours pas comment qualifier Mark. Il est le directeur de filiale et un directeur, ce n'est pas n'importe qui. Pourtant là, Ryan vient de le traiter comme un vulgaire coursier. J'ignore si mon jugement est vrai mais j'ai cette impression. Sinon, Ryan place une énorme confiance en lui. Mais en tant que bras droit ou ami ?

Ryan : « Sam, nous sommes arrivés. »

Ryan me sort de mes pensées et je sursaute légèrement. Je regarde autour de moi et effectivement, c'est mon quartier, ma rue, mon immeuble. C'est comme si cela faisait des lustres que je suis partie. Comme si je m'attendais à un quelconque changement mais c'est faux. Ma rue est toujours autant poussiéreuse, jamais balayée ; mon immeuble est toujours aussi délabré, la peinture s'enlève, les murs craquent peu à peu ; et il y a toujours le gars de l'immeuble d'à côté qui n'a toujours pas appris que le volume sur une chaîne hi-fi existe ni les mots « calme et silence». Que c'est bien de rentrer chez soi, pas vrai ?

Samantha : « Encore merci pour ce séjour paradisiaque. »

Ryan : « Je suis celui qui est comblé. »

Il s'approche et dépose un baiser sur mon front. Je profite de ce doux contact car dans deux jours, la routine reprend. Et maintenant que je suis officiellement avec Ryan, je dois faire preuve de prudence. Personne ne doit savoir sur nous, surtout pas les assaillants de Ryan. C'est effrayant de savoir que je ne suis en sécurité nulle part et que je dois rester sur mes gardes à longueur de temps. Mais ce sont les enjeux pour être avec lui. Il faut dire que je n'ai pas choisi la facilité mais comme on dit, rien n'est jamais facile dans la vie.

Je le serre contre moi, aussi fort que je peux, pour une dernière fois. Je dois faire attention à mes actions désormais. Ensuite, je sors de la voiture. Je lui dis qu'il est inutile pour lui de sortir.

Ryan : « Stewart va au moins sortir tes bagages. »

Merde, Jake. Il m'était complètement sorti de la tête. Maintenant que je suis revenue à New-York, la culpabilité m'accueille à bras ouvert. J'ai jugé Jake trop vite et sans rien savoir, j'ai honte moi. Je ne peux même pas me regarder en face... ni le regarder en face. Qu'est-ce qui m'a pris de croire qu'il puisse être impliqué dans cette histoire ? Je reste immobile à côté de la portière fermée, seule la porte de la malle arrière me sépare de Jake. Il est caché par cette dernière et j'appréhende le moment où nos regards se croiseront. Mais j'étais en tort, je dois assumer. Alors j'inspire profondément et prépare mon esprit. Quand il claque la malle arrière et qu'enfin je revois ses beaux yeux noisettes, j'y lis encore de la tristesse et un désir de me fuir à tout prix. Je sais qu'il veut éviter cette confrontation, je le veux aussi mais ça ne peut plus durer. Je fais lentement quelques pas en avant, il ne bouge pas.

Ryan Carter - Cacher nos sentiments [EN PAUSE]Tahanan ng mga kuwento. Tumuklas ngayon