GUST

22.

  Un bourdonnement assourdissait le brun, le monde tournant au ralenti alors que son regard restait rivé sur Auguste. Il voyait le garçon, un large sourire plaqué sur les lèvres, saluant la foule d'une seule main alors que de l'autre il tenait la main d'une jeune femme.

Andréas resta figé, observant la jeune femme blonde, à la peau si claire comme de la porcelaine. Il la regarda un long moment, essayant de la reconnaitre sans savoir de qui il s'agissait. Puis finalement il reposa son regard sur le garçon.

Et son cœur se brisa.

Auguste se tourna vers la jeune femme, déposa un baiser sur ses lèvres, puis passa son bras autour de sa taille alors qu'il riait doucement à l'oreille de la blonde.

L'espagnol ne sentit tout d'abord pas les larmes rouler sur ses joues, car il refusait de croire ce qui se déroulait devant ses yeux. Il essaya d'enfoncer ses ongles dans sa chair pour enfin se réveiller de ce cauchemar, mais rien ne faisait. Tout était réel, la douleur dans sa poitrine se faisant insupportable.

Le brun resta immobile, les yeux commençant à se noyer dans ses larmes, quand tout à coup il croisa le regard bleu-gris d'Auguste. L'expression de ce dernier se brisa durant une demi-seconde avant de laisser un sourire apparaitre de nouveau sur ses traits, blessant l'espagnol au plus profond de son être.

Puis tout à coup un souffle caressa la joue d'Andréas, une voix froide et manipulatrice l'enveloppant avec brutalité.

- Votre relation s'arrête tout de suite Andréas. Auguste est avec Ilona Roberts maintenant, ils officialisent leur relation aujourd'hui. Et pour information ils se voient depuis à peu près deux semaines.

Andréas se reçut les mots de Michael comme un coup de couteau en plein cœur, mais il ne réagit pas pour autant, il garda ses yeux fixés sur le blond, essayant de se dire encore et encore qu'il devait rêver, que tout ça n'était qu'une blague.

Pourtant ça lui faisait horriblement mal, surtout quand il vit la femme embrasser la joue du blond, et glisser ses doigts dans la chevelure du garçon.

Et finalement la voix de Michael s'éleva une dernière fois à son oreille.

- Tu vas regretter de m'avoir caché votre relation.

Andréas ouvrit les lèvres, mais il ne put rien dire excepté laisser s'échapper un sanglot. Il laissa tomber sa tête vers le sol, ses bras se faisant lourds et insupportables. Sa respiration se faisait compliquée, il ne désirait que de disparaitre, de partir loin d'ici et de son trop plein d'émotion.

Son vœu fut quelque peu exhaussé quand il sentit une main lui entourer le bras et le guider un peu plus loin, à l'abri des regards et de l'oppression de la foule. Il pouvait encore entendre l'ensemble de la salle s'exclamer, crier le prénom du blond et de la blonde pour attirer leur attention.

A vrai dire Andréas n'entendait plus que ça.

Il sentit tout à coup deux mains se poser sur ses joues alors que sa tête fut relevée en douceur. Cependant sa vue était trop brouillée par ses larmes, il fixait le vide sans rien voir, essayant de mettre en ordre son esprit.

Cela prit un certain temps à l'espagnol avant qu'il ne comprenne qu'on s'adressait à lui. Ce ne fut seulement quand il sentit la main apaisante de Stephan glisser dans ses cheveux et le caresser doucement qu'il posa son attention bouleversé vers son manageur.

Une expression brisée s'affichait sur le visage du jeune homme à lunettes. Il était clairement inquiet et sa voix hésitante le confirma.

- Andréas regarde-moi, il faut que tu respires normalement. Je t'en prie.