GUST

6.

  La salle de sport était plus bruyante que d'habitude, la musique était désagréable et mauvaise, les personnes étaient plus bavardes en ne se souciant pas des autres et de leur concentration. Le lieu qui était d'habitude assez reposant, servant d'exutoire, était maintenant pénible et stressant.

Andréas était venu dans le but de se détendre, de ne penser à rien, mais il ressortait de la salle de mauvaise humeur, une bulle maussade l'enveloppant désagréablement. Il sentait que la journée allait être longue et pénible et il regrettait déjà de s'être levé le matin même.

Le brun prit sa voiture, les cheveux encore humides de sa douche, puis conduit en direction de l'agence MRP.

Comme si son humeur n'était déjà pas assez mauvaise, Andréas désespéra sur la route quand la pluie commença à taper sur son parebrise, ses essuie-glaces balayant énergiquement les gouttes de pluie. Tout semblait vouloir piquer à vif les nerfs de l'espagnol, comme si cette journée était faite pour être mauvaise.

Andréas se gara dans le parking souterrain puis prit l'ascenseur.

Mais là encore le sort s'acharna sur lui.

Près de 5 personnes entrèrent au même moment dans l'ascenseur, collant alors le brun contre le fond, son dos heurtant le miroir. Le jeune homme adressa un regard noir à l'ensemble des personnes, puis il croisa ses bras contre sa poitrine, n'aimant pas être en contact avec les personnes qu'il ne connaissait pas.

Et finalement il arriva à son étage.

Andréas dut donner quelques coups d'épaules pour sortir et lâcha un grognement à l'extérieur de l'appareil.

Il s'apprêta à se diriger vers le bureau de Stephan quand quelqu'un l'interpella. Il se tourna lentement pour finalement apercevoir Laure, les joues rouges, une légère couche de transpiration sur son front.

Andréas s'arrêta et l'interrogea du regard alors que la rousse arrivait en courant et s'exclamait tout à coup.

- Stephan vous cherche partout !

- Je viens juste d'arriver. Pourquoi est-ce qu'il ne m'a pas appelé ?

- Il l'a fait, même moi, plusieurs fois.

L'espagnol fronça les sourcils, puis sortit son téléphone de sa poche pour s'apercevoir que ce dernier était totalement éteint, la batterie l'ayant lâché.

Le brun poussa une exclamation de frustration puis s'adressa à la jeune femme.

- Bordel ! Je vais aller le voir dans son bureau, peux-tu me trouver un chargeur et mettre mon téléphone à charger, je n'ai plus de batterie.

- D'accord. Mais Stephan vous attend dans la salle de shooting, l'équipe de Chanel est déjà arrivé depuis une bonne heure.

Andréas jura intérieurement puis se dirigea à grands pas en direction de la salle de shooting, insultant silencieusement la vie.

L'espagnol arriva à peine dans la salle que Stephan lui jeta un regard noir. Le manageur s'approcha brusquement de lui, puis l'attrapa par le bras avant de s'adresser à lui d'une voix clairement irritée.

- Bordel Andréas, où est-ce que tu étais passé ? Je n'ai pas arrêté d'essayer de t'appeler !

- J'étais à la salle de sport et je n'avais pas vu mon téléphone n'avait plus de batterie. Je pensais que l'équipe de Chanel venait cette après-midi ?

Le jeune homme à lunettes se frotta les yeux de sa main libre alors que de l'autre il emmenait le brun en direction de sa loge, tout en lui donnant des explications.