GUST

1.

  Le jour commençait doucement à pointer le bout de son nez, les rayons du soleil se faisant encore timides à cette heure de la matinée, la ville semblant encore endormie sous cette atmosphère calme et reposante. Le silence était doux et léger, seuls les premiers courageux de la journée troublaient légèrement cette sérénité, tout en essayant de se faire discrets.

Cependant tout le monde n'était pas plongé en plein rêve. En effet, dans une des plus grandes tours de la ville, un homme ne dormait pas. Cette personne aux cheveux bruns et à la peau hâlée était devant sa fenêtre, seulement vêtu d'un bas de pyjama en soie. Son regard parcourait la ville, alors qu'il touchait de ses lèvres un verre à peine fini de la veille avec un reste de champagne aux bulles envolées.

Ce jeune homme inspira puis ferma les yeux avant de jeter un dernier coup d'œil à la ville, celle qu'il ne se lassait jamais d'observer. Et finalement il se mit dos à la fenêtre avant de marcher à travers son salon.

Le brun n'accorda que peu d'importance aux deux personnes allongées dans son canapé, totalement dévêtues mais se contenta de se diriger vers la salle de bain. L'homme s'empressa de fermer la porte à clef, puis se positionna devant l'immense miroir installé au-dessus d'un lavabo double-vasques. Il s'observa ensuite un instant, toujours son verre presque vide à la main.

Ses grands yeux chocolats scrutaient chaque détails de sa peau, que ce soit par ses sourcils épais, aux quelques grains de beauté qui s'éparpillaient sur son visage et sur son torse musclé, jusqu'à observer ses cheveux bruns épais, totalement en bataille.

L'homme croisa finalement son regard, puis, d'un un geste lent, il leva son verre en s'adressant à lui-même ces quelques mots.

- Joyeux anniversaire Andréas.

Aucun sourire n'apparut sur ses lèvres, juste un air las et ennuyé.

Andréas porta son verre à ses lèvres puis en finit le contenu en une seule gorgée, plissant son nez par le goût de l'alcool étant resté plusieurs heures à l'extérieur de la bouteille. Puis finalement il abandonna le verre à côté des vasques, et enleva le seul vêtement qu'il portait pour entrer dans la douche à l'italienne.

L'eau était froide au début, mais il ne s'en plaignit pas, l'eau froide contractant ses muscles, le tirant d'un état un peu second.

Il avait besoin d'un peu de courage pour cette journée, qui allait définitivement être longue.

Andréas sortit de sa douche, enroula son corps d'une serviette avant de sortir de la salle de bain pour se diriger vers son dressing.

Mais alors qu'il posait la main sur la poignée de la porte, il entendit du bruit venir du salon. Il ouvrit la bouche pour interroger ses invités, mais il ne se souvint tout à coup plus de leurs noms. A se demander s'il avait au moins pris la peine de leur demander la veille, l'alcool lui ayant très certainement joué des tours.

Alors le brun à la peau de soleil haussa les épaules et préféra finir de se préparer au lieu de porter une attention sur ce qui semblait sans importance.

Andréas sortit de son dressing une dizaine de minute plus tard, vêtu d'une chemise en lin blanche légèrement entre ouverte et rentrée élégamment dans un jean sombre accompagné de richelieus noires à plastron.

Le brun se passa une main dans ses cheveux encore mouillés puis revint finalement dans son salon afin de retrouver son téléphone.

Et il ne fut pas surpris de voir l'un de ses invités maintenant réveillé, son corps recouvert d'une couverture abandonnée sur le canapé. Ce dernier était typé magrébin, ses cheveux d'un noir ensorcelant totalement en désordre.