15.

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  Auguste riait doucement, la fatigue fermant parfois ses paupières, le garçon luttant contre le sommeil. Il s'assit sur le lit d'Andréas, puis enleva négligemment ses chaussures tout en s'adressant à l'espagnol qui vint s'assoir à ses côtés.

-          Je ne pensais pas que ma soirée allait se passer comme ça.
-          Ah bon ? Je voulais te convaincre qu'on ne s'ennuie jamais avec moi et mes amis.

  Le blond tourna la tête vers le brun en riant doucement, puis il tapa sur la cuisse de l'espagnol en s'exclamant tout à coup.

-          C'est sûr que Mark et Sana m'ont surpris, je ne m'attendais pas à ce qu'ils se hurlent dessus comme ça. Et pour finir je ne pensais pas que tu allais m'inviter à rester passer la nuit chez toi.
-          Tu m'as forcé la main !
-          Vraiment ?

  Auguste afficha un air surpris et blessé, mais son sourire contrasta rapidement avec ses mots et indiqua à Andréas qu'il n'était pas sérieux. L'espagnol leva sa main puis frotta les cheveux du garçon pour l'embêter puis il chuchota d'un ton narquois.

-          Je l'ai fait car j'ai eu pitié de toi et que tu salissais la vitre de ma voiture avec ton grand front transpirant.
-          Tu sais très bien que je n'ai pas un grand front.
-          Enorme plutôt.

  Le blond ferma les yeux en soupirant alors qu'Andréas posait tout à coup sa main sur le front du garçon. Il lâcha un léger rire à son tour devant la moue boudeuse d'Auguste, puis il laissa glisser sa main jusqu'à la joue de ce dernier.
  Son rire commença à diminuer jusqu'à mourir dans sa gorge.
  En effet le regard de l'espagnol avait glissé du front du garçon jusqu'à ses paupières clauses pour descendre à ses lèvres rosies. Ces lèvres qu'il avait tant aimé embrasser la veille et qu'il mourrait d'envie de toucher une nouvelle fois.
  Andréas laissa sa main glisser une peu plus sur la joue du garçon en une douce caresse, puis finalement il laissa son pouce caresser délicatement les lèvres du blond, d'un geste lent et très attentionné.
  Le brun sentit son cœur cogner plus fort dans sa poitrine alors que sa respiration fut tout à coup plus bruyante. Il leva les yeux vers ceux d'Auguste pour capter sa réaction, mais le garçon gardait ses paupières fermées. Alors Andréas continua de caresser de son pouce les lèvres rosies, jusqu'à ce qu'un moment son désir de sentir la bouche du blond contre la sienne devint trop forte.
  L'espagnol s'approcha doucement du visage d'Auguste puis déposa un léger baiser sur ses lèvres, une angoisse excitante dansant dans son estomac. Il se sentit envahi d'une satisfaction énorme, mais se recula avec tristesse quand il ne sentit pas les lèvres du blond l'embrasser en retour.
  Il jeta un coup d'œil au visage d'Auguste et ce fut à ce moment qu'il vit que les yeux du blond étaient de nouveau ouverts. Les deux pupilles étaient dilatées, toutes deux rivées droit sur Andréas.
  L'espagnol s'apprêta à s'excuser d'avoir peut-être embrassé Auguste sans son consentement. Mais tout à coup le garçon captura ses lèvres avec désir, sa main venant se plaquer contre le torse de l'espagnol, ses doigts s'agrippant au tissu de son T-shirt.
  Andréas parut surpris, mais rapidement il se laissa à la sensation du baiser du blond. Il vint glisser ses mains dans les cheveux d'or du garçon avec attention alors que de son côté Auguste était un peu plus désireux et entreprenant.
  Le blond embrassa un peu plus fougueusement l'espagnol, venant même s'assoir sur ses genoux, ses doigts s'entremêlant aux cheveux bruns.
  Un soupir s'échappa d'un de leurs baisers quand Andréas glissa ses mains sous la blouse du garçon, remontant jusqu'à ses omoplates alors qu'il l'embrassait avec un peu plus de passion et d'ardeur.
  Leurs baisers étaient différents de ceux de la veille, ils étaient certes bercés de sentiments forts, mais ceux-ci étaient plus entreprenants, plus intenses. Si bien qu'Andréas laissa une de ses mains glisser sur l'une des fesses du blond pour venir la saisir, cette dernière étant bombée dans le jean du garçon.
  Auguste lâcha un râle de plaisir, quittant un instant les lèvres du brun. Puis il attrapa le bas du T-shirt de l'espagnol en le soulevant pour le retirer. Et le blond s'occupa ensuite de sa blouse, s'en débarrassant aussi rapidement qu'il le pouvait. Et finalement il captura de nouveau les lèvres de son amant, ses ongles venant laisser des traces sur la peau du dos hâlé d'Andréas.
  L'espagnol était envahi d'une excitation grandiose, son cœur battant la chamade, sa respiration étant saccadée et bruyante. Il sentait sa tête se faire un peu trouble, ivre du corps d'Auguste sous ses doigts. Si bien que soudainement il en voulut plus, il voulait voir le garçon et sa beauté incroyable.
  Alors Andréas posa une de ses mains sous les fesses du blond, l'autre lui maintenant le dos, et il se leva pour venir basculer Auguste sur le lit. Le blond parut surpris, ses joues rouges et ses lèvres gonflées des baisers. Et comme l'espagnol avait pu le penser, la vue était des plus magnifiques.
  Le brun commença de nouveau à embrasser le garçon, mais cette fois-ci il laissa ses lèvres descendre sur son torse, sa langue venant titiller ses tétons, lui arrachant un nouveau soupir d'aise par la même occasion. Il descendit ses baisers jusqu'à son bas ventre, puis de ses mains habiles il déshabilla le blond de son jean et son boxer.
  Andréas jeta un coup d'œil au visage d'Auguste pour s'assurer que le blond voulait toujours continuer et quand il croisa le regard un peu agar du garçon il se mit à sourire en l'interrogeant tout à coup.

-          C'est ce que tu veux ?

  Les lèvres du blond étaient entre-ouvertes, il se mordit la lèvre inférieure puis hocha la tête, les joues rosies d'embarras.
  Le sourire d'Andréas s'élargit un peu plus alors qu'il tendait sa main en direction de sa table de nuit pour attraper du lubrifiant, tout en déposant un baiser à l'intérieur de la cuisse d'Auguste.
  Il embrassa la peau douce du garçon, le faisant frissonner, souffler et tressaillir, alors qu'il recouvrait ses doigts du gel afin de préparer le blond. Puis finalement approcha un premier doigt de l'entrée du jeune homme en mordant légèrement la chair de sa cuisse.
  Auguste ouvrit les lèvres en un O magnifique en s'agrippant aux draps, pour la plus grande satisfaction de l'espagnol. Alors le brun continua de s'occuper du garçon, les soupirs de ce dernier l'excitant à son tour.
  Andréas glissa un deuxième doigt, puis un troisième en continuant de déposer des baisers sur la peau laiteuse d'Auguste. Le blond tremblait, il avait même fini par glisser ses doigts dans les cheveux bruns de l'espagnol, tirant légèrement dessus quand Andréas lui procurait des vagues de plaisirs.
  Puis finalement, après un certain temps de plaisir, Auguste finit par murmurer doucement.

-          Je t'en prie fais-moi l'amour.

  Andréas sentit son cœur être mis sens dessus dessous. Il vit l'expression intense de désir et de doux supplice du blond, et il ne put le faire attendre davantage. Il retira ses doigts provoquant un petit cri de surprise chez le blond, qu'Andréas s'empressa de faire mourir d'un baiser. Puis il se déshabilla avant de se pencher vers le jeune homme et de prendre possession de son corps.
  Auguste laissa sa voix rendre compte du plaisir qu'il prenait, ses doigts s'enfonçant dans le dos de l'espagnol alors que ses jambes venait enrouler la taille du brun demandant encore et encore du corps d'Andréas.
  Les coups de reins de l'espagnol étaient passionnés mais tout autant attentionnés, il prenait le temps d'embrasser Auguste, de glisser ses mains dans sa chevelure blonde tout en prenant soin de lui donner le plus possible de plaisir.
  Et finalement les deux finirent par toucher et embrasser l'orgasme, avant de s'effondrer l'un à côté de l'autre.
  De ce moment intime se suivit une courte douche fatiguée durant laquelle Andréas gardait ses bras autour d'un Auguste au bout de ses forces, ses paupières étant plus lourdes que jamais. Puis, une fois sec le blond se mit en boule dans le lit et s'endormi presque aussitôt.
  Andréas l'observa en souriant doucement, puis il se glissa à son tour sous les draps, enveloppant le corps du garçon, voulant sentir la peau douce et sucrée contre lui,  l'odeur des cheveux d'Auguste l'emmenant rapidement à son tour dans les bras de Morphée.

  Andréas dormait paisiblement, sa respiration calme et posée. Il était plongé dans un sommeil réparateur, son corps étant heureux de pouvoir se reposer.
  Or le brun fut tiré de ses rêves par un souffle sur sa joue, suivi très rapidement d'une sensation au niveau de ses cils, puis de son nez. Quelqu'un était en train de toucher son visage par toute petite pression, mais assez insistante pour qu'elle tire Andréas du sommeil.
  L'espagnol ouvrit tout d'abord une paupière, s'adaptant avec difficulté à la luminosité de la pièce. Puis rapidement sa pupille fit la mise au point, se concentrant alors sur une grosse tête au sourire éclatant.
  Andréas plissa le nez en refermant les yeux, puis chercha aveuglement la couverture pour se couvrir de nouveau le visage en grognant. Or Auguste fut plus rapide en découvrant totalement le brun et en posant sa tête sur le torse de l'espagnol en gémissant doucement.

-          Réveille-toi, je m'ennuie.

  L'espagnol soupira puis ouvrit de nouveau un œil pour observer un instant le garçon. Ce dernier affichait une moue attristée, sa lèvre inférieure étant mise plus en avant que celle du haut.
  Andréas se mit à rire doucement, puis écrasa doucement la paume de sa main sur le visage d'Auguste en répliquant.

-          Tu n'avais qu'à te lever si tu t'ennuyais.
-          Je n'avais pas envie. En plus de ça je ne suis pas chez moi, je ne vais pas toucher à tout sans que tu ne sois réveillé.
-          Tu aurais pu, tu peux fouiller et faire comme chez toi.

  L'espagnol souleva sa main du visage du garçon, mais au lieu de la reprendre il laissa glisser ses doigts dans la chevelure en bataille du blond. Il sentit son cœur être enveloppé de coton quand Auguste ferma les yeux pour apprécier son contact.
  Le blond reprit toutefois d'une voix lasse.

-          Non, je voulais que tu sois avec moi.
-          Tu es vraiment un enfant.

  Auguste fronça les sourcils puis leva brusquement la main pour venir pincer la peau du bras du jeune homme. Le brun poussa une petite plainte puis attrapa l'oreille du garçon avant de la pincer en retour.
  Le garçon se mit à rire puis se redressa pour éloigner ses oreilles des mains d'Andréas, puis se mit à lui pincer le ventre. Alors l'espagnol répliqua rapidement en l'attrapant par la taille pour le basculer en arrière et prendre le dessus.
  Auguste poussa un rire quand il sentit les mains du brun venir le chatouiller, ses pieds bougeant dans tous les sens pour essayer de se dégager. Mais c'était vain, Andréas était beaucoup plus imposant que lui, et le garçon n'avait aucune chance. Il continuait quand même à rire, jusqu'à éprouver des difficultés à respirer.
  Puis tout à coup le blond s'exclama d'un ton suppliant.

-          C'est bon tu as gagné, laisse-moi respirer !

  Andréas sourit puis déposa un rapide baiser sur la joue du blond avant de venir se rallonger à ses côtés. Et finalement il tourna la tête en direction du garçon.
  Auguste tourna lui aussi la tête, ses joues rougies à cause d'avoir bougé dans tous les sens. Le blond se mit à sourire en roulant des yeux, puis il se mit sur le côté pour faire face à l'espagnol. Andréas fit de même et les deux jeunes hommes restèrent quelques instants à se regarder dans les yeux.
  Mais Auguste finit toutefois par rompre le silence en chuchotant doucement.

-          Je me sens bien.

  Le garçon voulait dire qu'il se sentait bien avec le brun, mais il retint ces derniers mots, se contentant de plonger son regard dans celui chocolat de l'espagnol en s'adressant à lui.
  Andréas sourit, puis parla à son tour.

-          Moi aussi.

  Auguste ferma les yeux, puis soupira avant de reprendre la parole d'une façon un peu plus sérieuse cette fois-ci.

-          Je n'ai pas le temps de pouvoir faire une pause, Michael m'a mis énormément de contrat sur le dos, je dois enchainer les shootings pour l'agence mais aussi pour d'autres marques. Ça fait du bien de pouvoir se poser.
-          Tu ne sors pas pour te vider un peu la tête ?

  Andréas observa le blond hausser les épaules, puis il croisa de nouveau son regard bleu-gris quand ce dernier répondit d'un ton détaché.

-          Avec qui ? Je n'ai personne, sauf Yuhlan. Mais je le vois déjà assez comme ça pour sortir avec lui en dehors du travail.
-          Tu n'as pas d'amis proches ?
-          Non. J'ai toujours été seul, je suis une personne très compétitrice donc les gens ont tendances à me haïr facilement.

  L'espagnol sourit doucement puis pointa la poitrine nue du garçon de son index en l'accusant.

-          Tu n'es pas vraiment sympa à première vue.
-          Je sais. Mais je m'en fiche. Je n'ai jamais été du genre à me plaindre de la solitude, ça ne m'a jamais effrayé.
-          Et maintenant ?

  Andréas était curieux de savoir, car même si lui n'avait jamais vraiment d'amis proches exceptés pour Milena et Mark, il ne comprenait pas la solitude totale.
  Le blond sourit timidement, puis répondit avec franchise.

-          La solitude ne me fait toujours pas peur, mais je ne peux pas dire que je n'apprécie pas la compagnie, ta compagnie.

  L'espagnol sentit que la conversation devenait trop sérieuse, alors il afficha un air narquois en répliquant rapidement.

-          C'est normal, tout le monde aime ma compagnie. Estime-toi heureux que je t'accorde ce privilège.
-          J'en suis honoré.

  Le garçon appuya son doigt sur l'abdomen du brun, ce qui le fit légèrement tressaillir. Puis Andréas enchaîna rapidement.

-          Et ta famille ne te manque pas ?
-          Non, sauf mon frère. Sinon non. Mon père est un gros connard, ma mère ne vaut pas mieux, donc plus je me tiens loin d'eux mieux je me sens.
-          Tout ça car tu voulais seulement être mannequin ?

  Auguste se mordit l'intérieur de la bouche alors qu'une expression attristée apparut sur ses lèvres. Puis il s'allongea sur le dos, détournant les yeux de l'espagnol alors qu'il donnait sa réponse au brun.

-          Non, ce n'était pas la seule raison. En première mon père m'a surpris avec mon petit-ami de l'époque. En plus d'être un gros connard c'est aussi un homophobe. Donc savoir que son fils était PD, qu'en plus de ça il refusait de revenir sur le droit chemin et le fait que je lui annonce pour mon envie d'être mannequin a fait qu'il m'a totalement déshérité.
-          Je suis désolé.

  Auguste se mit à rire jaune, puis répondit encore une fois en gardant les yeux rivés vers le plafond.

-          Tu n'as pas à l'être. Regarde-où j'en suis, je me suis débrouillé seul. Je pense même que je n'aurais jamais pu être heureux en restant à côté de cet homme toxique. Bon à cause de lui j'ai été incapable d'avoir de relation stable depuis.
-          Pourquoi ?
-          J'ai rompu avec mon copain de l'époque à cause de mon père. Ce connard s'est déchainé sur lui et moi. J'aurais pu continuer de le voir malgré ça, mais je l'ai quitté. Je lui ai brisé le cœur je le sai, et je m'en veux toujours.

  Andréas fronça les sourcils, puis s'allongea à son tour sur son dos avant d'interroger de nouveau le garçon.

-          C'était en première, tu n'as rencontré personne qui en valait la peine depuis ?
-          Non, seulement des coups d'un soir.

  L'intonation du blond était étrange, comme s'il y avait quelque chose qu'il ne disait pas. Mais le brun savait que s'il insistait trop alors il allait empiéter dans la vie privée d'Auguste, que le garçon ne voulait sans doute pas partager.
  Alors il hocha la tête en restant silencieux.
  Cependant Auguste ne laissa pas le silence s'installer. Au contraire il reprit la parole en tournant cette fois-ci la tête vers le brun.

-          Et toi ?
-          Je n'ai eu que deux copains, un au tout début du lycée et un autre dans ma vingtième année. Mais les deux n'ont abouti à rien.
-          Pourquoi ?

  Andréas tourna sa tête puis croisa le regard doux et curieux du blond. Il hésita quelques instants, puis répondit d'un ton aussi franc qu'il le pouvait.

-          Parce qu'on ne se correspondait pas.
-          Et depuis ?

  L'espagnol pensa à ses nombreux coups d'un soir, à ceux dont il avait oublié le nom. Mais un visage lui revint en tête, celui de Khalil, qui lui envoyait quelques messages, ces derniers étant restés sans réponse ou bien vaguement traités.
  Le brun haussa les épaules et répondit nettement.

-          Des coups. Rien de sérieux.
-          Nous sommes donc dans le même cas.

  Auguste se redressa tout à coup, puis il lança un oreiller en plein visage à Andréas sans grande raison. Puis il sourit en entendant les plaintes de ce dernier avant de venir rajouter quelques mots.

-          C'est triste de me dire que tu es mon premier coup depuis plusieurs mois. Enfin, ça valait la peine d'attendre.

  Andréas roula des yeux mais ne répondit pas. Il observa seulement Auguste se lever du lit, vêtu d'un boxer emprunté au brun qui était clairement trop grand pour lui. Puis le blond s'exclama tout à coup.

-          Yuhlan va se demander ce que j'ai foutu en me voyant débarquer à l'agence avec mes vêtements de la veille.
-          Tu peux m'en emprunter si tu veux.

  Auguste se mit à rire tout à coup, puis il jeta un regard vers le brun qui était toujours allongé dans le lit avant de s'exclamer brusquement.

-          Tu te fous de moi, tu es un géant à côté de moi, ça ne va pas m'aller.

  L'espagnol roula des yeux puis quitta le lit avant de venir passer sa main dans les cheveux blond d'Auguste en parlant tout à coup.

-          Je dois bien avoir des trucs plus petits qui ne me vont plus.
-          Vraiment ? Je te penserais plutôt du genre à jeter tes vêtements une fois que tu les aies portés.
-          Pas du tout, je suis du genre à avoir beaucoup de difficultés à jeter.

  Andréas attrapa la main du blond puis le guida jusqu'à son dressing. Et à peine entré dans la pièce assez grande, le jeune homme s'exclama.

-          Prends ce que tu veux, ce qui te va, je m'en fiche.

  Auguste haussa les épaules, puis commença à ouvrir les placards à laisser ses doigts glisser sur les vêtements en s'adressant en même temps au brun.

-          Je n'ai besoin que d'un haut, je vais garder mon jean ce n'est pas grave.

  Andréas marmonna une réponse, puis il commença à son tour à chercher dans ses affaires afin de trouver quelque chose pour le blond.
  Et finalement le garçon s'exclama en attrapant un cintre du placard.

-          Je vais te prendre ça, juste histoire d'aller à l'agence pour me changer dans mes propres vêtements.

  L'espagnol se tourna vers le blond pour voir ce dernier tendre un T-shirt largement trop grand pour lui, ce dernier était bleu indigo, c'était un des T-shirts que l'espagnol aimait porter, celui-ci n'était d'aucune marque connue, seulement un cadeau de sa mère.
  Mais pourtant il ne le refusa pas au garçon, se contentant de hocher la tête en lui jetant une paire de chaussettes et un sous vêtement propres.
  Le blond lui adressa un sourire de remerciement puis s'éclipsa de la pièce pour aller se changer, laissant le brun choisir à son tour sa tenue pour la journée.

  Quand Andréas sortit de la salle de bain il chercha un instant Auguste. En effet le blond n'était pas dans la chambre, ni dans le salon ou bien même dans le dressing. Le brun fit alors le tour de son appartement avant de finalement réaliser que la porte de son bureau était entre ouverte.
  Il poussa la porte puis aperçut directement le blond, assit devant le piano placé juste en dessous de la fenêtre. Le garçon semblait fragile, son corps perdu dans le large T-shirt, ses doigts tournant les partitions de musiques placées au-dessus du piano.
  Andréas s'avança doucement vers lui, puis vint s'assoir à ses côtés avant de s'exclamer d'un ton moqueur.

-          Je pensais que tu ne voulais pas fouiller chez les gens ?
-          Je ne vais te mentir en prétendant m'être trompé en cherchant les toilettes. Alors je l'avoue, j'ai été curieux et j'ai ouvert un peu toutes les portes.

  Le brun rit doucement, pas vexé du comportement du garçon, au contraire étant heureux de la franchise qu'il avait adoptée.
  Il voulut dire quelque chose, mais Auguste tourna un regard pétillant vers lui en l'interrogeant tout à coup.

-          Tu joues du piano ?
-          Un peu, de temps en temps. Je ne suis pas un pro, loin de là.
-          Tu veux bien en jouer ?

  L'espagnol secoua la tête en se relevant du banc, puis il répondit rapidement d'un ton un peu gêné.

-          Il en est hors de question.

  Auguste se leva rapidement puis partit à la suite du brun alors que ce dernier rassemblait ses affaires pour partir à l'agence. Mais le garçon avait autre chose en tête.

-          Pourquoi est-ce que tu ne veux pas jouer ?
-          Je suis nul, un simple amateur. Je ne veux pas te faire saigner les oreilles avec mes mauvaises notes.
-          Je suis sûr que tu exagères.

  L'espagnol secoua la tête, puis tendit un sac avec les affaires d'Auguste à ce dernier en déclarant.

-          Peu importe, il est temps de partir.

  Le blond enfila ses chaussures avec un peu de maladresse en répliquant rapidement.

-          Tu te voiles la face si tu penses vraiment que je vais abandonner aussi facilement.
-          Bien sûr.

  Andréas rit tout en poussant légèrement le garçon vers la sortie, sachant très bien que s'ils trainaient de trop ils allaient finir par être en retard.
  Auguste finit par obtempérer, mais il continua de harceler le brun en lui demandant de lui jouer un jour du piano, que ce soit dans l'ascenseur, dans le parking ou bien quand ils entrèrent dans la voiture.
  Alors tout à coup l'espagnol se pencha vers lui, déposant un baiser sur les lèvres du blond.
  Le garçon parut si surpris qu'il se tut un instant, atteignant alors l'objectif de l'espagnol : celui de faire taire le garçon.
  Andréas sourit de satisfaction, puis démarra en direction de l'agence.

  Au fil de la journée le brun avait pu apercevoir à plusieurs reprises Auguste. Et il n'avait pas pu résister à l'envie de sourire comme un idiot en voyant que le garçon ne s'était pas changé, mais qu'il portait toujours le large T-shirt bleu, lui donnant une allure vulnérable et adorable à la fois.
  Andréas ne comprenait pas ce qu'il se passait, mais il adorait la sensation qui dansait dans son ventre quand il posait ou bien croisait le regard d'Auguste.

Je publie cette partie de mon téléphone, j'espère qu'il n'y aura aucun problème (plus de tiret ou quoi que ce soit !)

GUSTWhere stories live. Discover now