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Namjoon n'avait pas imaginé ça pour sa vie. Ce n'est pas le chemin qu'il croyait tracé pour lui. Et pourtant le voilà employé permanent de l'Éden, boîte de nuit où les prostitués s'abandonnent au bonheur des clients. Et Park Jimin semble le trouve...
« Le chant des oiseaux s'est tu ; je songe à la mort, mais on se suicide rarement par réflexion. Je n'ai pas la superbe du geste absurde et je continue d'écouter le clapotis de mes larmes sur l'étendue de ma peine. »
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Il faut quelques minutes à Namjoon pour se rappeler d'où il est. Une couverture a été posée sur son corps nu. Le canapé colle à sa peau moite, il a transpiré dans son sommeil. Sa propre odeur de sueur, aigre, lui pique le nez. Il est totalement en nage. Il n'a aucune idée de combien d'heures se sont écoulées. Le soleil qui baigne le salon dans une lumière crue ne l'aide en rien.
Avec difficulté, il se redresse. Tous ses muscles hurlent. Il ne sait pas s'il pourra se lever. Tout ce qui encombrait la table basse a été poussé dans un coin, devant lui ne reste qu'une belle boite, de vingt centimètres de côté entouré d'un ruban de soie blanc, et un post-it. Il se saisit en premier du bout de papier jaune, l'écriture de Jimin est ronde, un peu maladroite sur certaines lettres.
« Je t'ai laissé dormir. Le paquet est pour toi, j'ai des réunions toute la journée. »
Il retourne le morceau de papier.
« Prend ce que tu veux dans la cuisine et la salle de bain et tu peux claquer la porte, j'ai les clefs. »
Le tout ponctué d'un petit cœur. Namjoon observe la boite laquée noire et son ruban. Il se penche pour attraper sa veste qui traîne sur le sol, il en tire son téléphone. Quelques messages d'Hoseok et Yoongi, qu'il ignore. Onze heures. Il a dû dormir une heure et demi, peut-être deux. Un vertige le surprend lorsqu'il tente de se lever. Son corps n'est pas assez reposé. Il faut qu'il rentre pour récupérer avant de retourner travailler. L'idée le plombe, il retombe de tout son long dans le canapé. Il veut lever les bras pour les glisser derrière sa tête et ainsi contempler le plafond, mais l'odeur de sa sueur lui donne un haut-le-cœur. Sans compter toutes les courbatures d'avoir porté Jimin. Il ferme les yeux, au moins le temps que son estomac cesse de danser avec le reste de ses organes.
S'il avait pu, Namjoon se serait rendormi. Il aurait sans doute dormi cinq heures, de quoi être d'aplomb pour la soirée. Il se serait douché et Jimin serait rentré pour son départ. Il lui aurait même offert un baiser. Est-ce que les futurs dirigeants d'entreprise finissent à dix-huit heures ? Namjoon a quelques doutes. La nausée ne passe pas. Ce n'est pas exactement la même qu'avant qu'il ferme les yeux. C'est plus fort, plus diffus, c'est comme si sa chair tentait à tout prix de se désolidariser de son corps. Un mauvais pressentiment. Namjoon ne se l'explique pas ; il peut sentir la sueur goutter le long de sa nuque et dévaler son dos décharné. Il reste un goût âcre sur sa langue, celui-ci même qui lui donne envie de vomir. Là, dans cette pièce, à ce moment de sa vie, il y a quelque chose d'insaisissable qu'il discerne. La chose fait vibrer ses os, c'est elle qui jongle avec ses organes. Namjoon ne peut pas la chasser, il peut juste la sentir.
