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Namjoon n'avait pas imaginé ça pour sa vie. Ce n'est pas le chemin qu'il croyait tracé pour lui. Et pourtant le voilà employé permanent de l'Éden, boîte de nuit où les prostitués s'abandonnent au bonheur des clients. Et Park Jimin semble le trouve...
« L'eau était avalée goulument dans un bruit d'aspiration gargantuesque. L'eau sale emportait avec elle ma colère, ma violence dans un de ces univers souterrains innommables Il y avait un monde dans le typhon des baignoires. C'est là-bas que je devrais être, englué d'eau et de méduses, là était le véritable moi : douloureux et repoussant. J'aurais aimé que tout s'arrête. Je ne désirais qu'une pause. Et l'obscurité de cette eau fuyante me paraissait le seul endroit où le calme existerait toujours. »
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C'était étrange. Il avait dansé, le corps désossé, sur les voix trainantes d'une musique de film. Pour lui elle n'était que ça, un instant de solitude étrange, enfermé dans la salle de cinéma improvisée du lycée. A l'écran remuait l'actrice, silencieuse et si vive de ses grands yeux noirs et de son corps grand et maigre. Namjoon s'en souvient, la musique tournait dans sa tête lorsqu'il était allé se griller une clope au fond de la cour. Les images bleutées de cette femme, derrière son comptoir, la musique à fond ne l'avaient pas quitté. Il était rentré, le son à fond sur son téléphone minable de l'époque, balancé à droite et gauche, les yeux clos.
Chunking-express ; « and the sky is grey..."
Les dernières notes résonnent alors qu'il glisse les clefs de l'appartement dans son sac et observe le visage gris de Yoongi. Monster a pris sa place, ses cuisses bombées d'un muscle exacerbé par la maigreur. Sa veste noire, bomber dans un faux lainage, souligne ses airs longilignes et ses bottines noires se prêtent au jeu.
La musique se poursuit derrière la porte close. Monster ne l'écoute plus. Il ne l'aime pas cet album. C'est juste cette musique. Les autres, ces chœurs, cette instrumentale, tout l'emmerde. D'ailleurs il entend rapidement un come as you are remplacer sa mélancolie lycéenne.
Dans le fond de son crâne continue de résonner les paroles. Un léger murmure dissout. Il refuse la cigarette que lui tend Sunwer – incapable désormais de dire si son collègue fume ou non. Il replace correctement son sac sur son dos et tous les deux se dirigent vers l'arrêt de bus, leurs épaules à touche-touche de leurs démarches chaloupées.
« I've been for a walk. On a winter's day »
Toujours ce bureau.
Monster avait beau si rendre de plus en plus, il ne pouvait pas apprécier le luxe de livres, du tapis brodé, de ce bureau d'acajou. La pièce était la seule à ne pas empester la cigarette ou la parfums pour couvrir cette nicotine collante. Il n'avait pas idée de comment son souteneur se débrouillait. A la place c'était la poussière collée à l'ampoule brûlante, le tapis plein d'acarien et ses vieux livres. Et puis le mince filet du parfum de l'homme assis, droit et dur, sur sa chaise de bureau.
