✺
Namjoon n'avait pas imaginé ça pour sa vie. Ce n'est pas le chemin qu'il croyait tracé pour lui. Et pourtant le voilà employé permanent de l'Éden, boîte de nuit où les prostitués s'abandonnent au bonheur des clients. Et Park Jimin semble le trouve...
« J'aurais tellement aimé vivre hors du temps. Échapper à cette fatalité. M'enfuir par l'amour, pour l'amour. Que mon cœur guide enfin le reste de mon corps, un amour de fuyard, d'idéaliste. Un amour comme un miroir déformant.»
✺
Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.
« Lapiovra finira par se douter de quelque chose.
- Bien sûr que non. »
Jimin caresse ses mèches trop décolorées. Il s'amuse à les détacher, et à les regarder tomber sur l'oreiller. Ils ne sont finalement pas revenus de l'Italie à l'heure dite. Soit disant retenus par une erreur d'avion, quelque part dans une grande maison en toscane. Ce n'est qu'un jour de plus que Namjoon tente de savourer au mieux. Il lui a fallu tant de temps pour accepter ce séjour, accepter le corps de Jimin au creux de ses bras. Il ne veut plus accepter que l'instant hors du monde trouve un terme.
L'air lourd gorgé d'une odeur de pin s'engouffre dans leur chambre. Ils passent la majorité de leur temps à faire l'amour, le reste à grignoter, vautrés sur ce grand lit aux draps clairs. Jimin expire une légèreté jusque-là inconnue à Namjoon. Sans doute n'est-elle possible que de par sa naissance. Jimin ne prend pas le temps de trembler lorsqu'il décroche son téléphone pour faire déplacer tous ses rendez-vous, sous prétexte d'avoir manqué un avion. Il invente et déforme la circulation autour de Venise, alors qu'ils avaient roulé sans encombre pour s'envoler jusqu'à Rome. Jimin ment, sans que sa voix tremble, le regard droit. Namjoon lui a demandé d'appeler à sa place. Il n'a pas allumé son téléphone depuis trois jours. Sa fuite n'encourage aucun retour en arrière. Redémarrer son téléphone professionnel se serait découvrir trop tôt le chaos qui l'attend à son retour. Il a laissé Jimin gérer les détails, partit s'isoler dans une pièce annexe. Pour ne pas qu'il entende les montants ? Pour ne pas qu'il ait vent de la colère de Lapriovra ? Namjoon n'en sait rien, mais il l'en remercie. Il n'a eu qu'à fermer les yeux et se couler dans la mouvance généreuse de Jimin, continuer d'oublier que l'Italie et leur romance n'est pas éternelle. Se vautrer paresseuse dans son goût pour les repas, les maisons trop équipées, le confort luxueux de toute chose.
« Je vais nous faire des cafés.
- Oui, bonne idée. Je ferai bien un tour dans le jacuzzi après. »
Jimin embrasse les suçons qu'il a laissés le long de sa nuque et de ses épaules. Ses bras autour de sa taille n'enjoignent pas Namjoon a quitté la tiédeur des draps. Pourtant leurs corps auraient besoin d'une douche, une qui ne finisse pas de nouveau entremêlé et collant de fluides. Namjoon qui est toujours trop fatigué pour le sexe, qui n'y vois plus jamais que le prolongement de son travail, c'est découvert une nouvelle passion. Il a passé le gouffre de ses angoisses, et l'envie grandissante de Jimin de le faire jouir de toutes les façons imaginables tombe à point nommé. Jamais Namjoon n'avait encore trouvé le goût de se donner ainsi à l'autre. Ses seules relations d'amour avec les femmes n'ont jamais été assez loin pour oser ce genre de pratiques. Et les clients le possédaient, aucun ne cherchait la jouissance sans avilir son corps de leur passage. La pénétration n'était jamais un désir, encore moins un plaisir, et pourtant maintenant, dans le regard de Jimin, lorsque son érection rencontrait par mégarde ses fesses, Namjoon se surprenait à un petit frisson de plaisir.
