Perspectives (version française)

Chapitre 13

Même dans ses rêves les plus étranges Piper n'a jamais imaginé qu'elle rencontrerait un géant et se retrouverait seule à regarder un film avec lui. Et pourtant c'est ce qu'elle faisais à l'instant. Après avoir allumé l'écran géant qui faisais bien la taille du mur, Kalen démarra un film que Piper ne connaissait pas, ce qui ne l'étonna pas du tout.

C'était un thriller d'action, la scène d'ouverture représentait un groupe de soldats entièrement vêtus de noir qui assistaient à une sorte de grande réunion de criminels bien clichée. La scène d'action qui suivait avait des effets spéciaux absolument époustouflants, probablement mieux réalisé que les meilleurs sur Terre. Ces géants avaient vraiment une technologie plus avancée. Piper râla intérieurement, comme si ce n'était pas suffisant qu'ils soient gigantesque il fallait qu'ils aient aussi de la super haute technologie.

"Est ce que ça ressemble aux films que tu as dans ta dimension?" Kalen demanda soudainement, surprenant Piper et la faisant sortir de ses pensées.

Piper regarda l'écran qui diffusa le tire Order X en gras et en noir.  Du peu qu'elle avait vu ça lui rappelait les films d'action qu'elle avait à la maison. Elle hocha de la tête en réponse à la question de Kalen, "Oui ça m'a l'air assez similaire pour l'instant."

"Je crois qu j'ai lu quelque part que les humains regardaient tous leurs films dans des maisons de cinéma publiques." Kalen réfléchi en regardant en l'air comme pour essayer de se souvenir.

Piper croisa ses bras sur sa poitrine et leva les yeux vers le visage lointain de Kalen. "Comment ça se fait que tu en saches autant sur les humains?" Elle demanda en mettant enfin des mots sur l'inquiétude qu'elle avait depuis que Kalen avait exprimé un niveau de connaissance inhabituel à propos des humains. Sachant qu'elle n'avait jamais entendu parler d'une autre dimension, et surement aucun autre humain non plus, c'était plutôt étrange que Kalen sache même des petits détails à propos des habitudes humaines pour regarder des films.

Kalen mis en garde Piper d'un simple regard : c'était un sujet sensible. "Ce n'est pas une information que tu dois savoir." Il l'informa sèchement.

Piper roula ses yeux, "Oh, pour l'amour de Dieu, tout semble tellement secret avec vous les géants." Les choses ici devenait de plus en plus suspicieuse. Ces géants semblaient en savoir tant à propos des humains, mais comment était-ce possible s'ils n'avaient jamais été sur Terre auparavant ? Il est certain que quelqu'un l'aurait remarqué si des géants se baladaient, se rapprochant assez pour observer les comportements humains.

Piper en eu des frissons, l'image de Kalen marchant dans les rues de sa ville, écrasant des voitures comme des jouets et surplombant sa maison la rendait malade.

 Kalen détourna son regard pour se remettre dans le film. "Arrête de nous appeler géants, c'est vous les petits." Il dit sans regarder Piper. Elle pouffa, c'est vrai que dans cet environnement elle ne se sentait pas comme la personne normale.

La tête toujours remplie des questions et d'inquiétude, elle se retourna vers le film juste au moment ou actrice rousse et menue apparue à l'écran. L'image la fit immédiatement se sentir coupable et nostalgique. L'actrice partageait une petite, mais bel et bien présente, ressemblance avec sa meilleure et seule amie. Elle était censée être en train d'attendre Naomi au moment où elle s'est évanouie. Elles devaient aller voir un film ensembles.

La culpabilité envahissait Piper. Tout ce temps elle n'avait été préoccupée que par elle même, elle n'avait pas pensé à ce qu'elle avait laissé derrière elle sur Terre. Naomi était surement sortie de l'école pour la chercher, est ce qu'elle pensait qu'elle l'avait abandonné? Est ce qu'elle pensait que quelque chose lui était arrivé? Piper n'avait aucune idée du temps passé chez elle par rapport à ici, mais elle était sure qu'à présent ses parents avaient réalisé que quelque chose n'allait pas. Il étaient surement mort d'inquiétude et sa disparition signalée.

Kalen devait avoir remarqué la pâle mine de Piper puisqu'il lui poussa l'épaule du bout de l'index. Piper cria en réaction au contact soudain et se recula instantanément du doigt incriminé, en agrippant de sa main gauche l'endroit où le doigt l'avait touchée.

Au regard indigné de Piper, Kalen haussa les épaules. "T'avais l'air d'avoir vu un fantôme." Lui dit-il. Elle ne lui répondit pas, elle n'allait pas expliquer ses sentiments à ce gars, ce géant qui n'avait pas été autre que son gardien de prison et son bourreau depuis qu'elle s'était réveillée dans cette satané place. Elle doutait même qu'il s'en préoccupe.

Le restant du film se passa dans le silence. Elle n'y prêtait pas trop attention, il lui était difficile de faire autre chose que de penser à ce qu'il se passait chez elle. Aucune de ses imaginations n'était plaisante.

~

Quand les crédits commencèrent à défiler, Kalen se tourna pour regarder l'humaine placée sur le bord gauche de son lit. Cependant au lieu d'être assise appuyée contre l'oreiller avec ses genoux contre son torse comme elle l'était la dernière fois qu'il avait jeté un coup d'œil sur elle, elle était maintenant en boule le dos tourner à lui.

Kalen dû se pencher pour pouvoir distinguer nettement le fait que ses yeux étaient fermés, sa respiration lente. Elle s'était endormie. Kalen devait l'admettre, il était surpris. Elle était toujours sur ses gardes et tendue quand il était là, il ne s'attendait pas à ce qu'elle se permette de se rendre vulnérable en s'endormant.

Allongée inconsciente, en boule, elle avait l'air encore plus petite, si c'était possible. Kalen avait toujours du mal à comprendre comment de si petits êtres pouvaient être vivants et fonctionnels. Elle avait l'air de telle sorte qu'un léger souffle de vent pourrait l'emporter.

Kalen n'avait vraiment aucun amour pour les humains, ils les avait toujours regardé de haut. Tout les manuels qu'il avait lu affirmaient que les Amasisiens étaient considérablement supérieurs aux humains, et c'était un jugement partagé par la majorité. Et pourtant quand il regardait l'humaine endormie sur son lit il réalisa qu'il y avait peut être plus à apprendre d'eux que ce que le gouvernement ne voulait leur faire croire.

Kalen fut interrompu de ses pensées quand on frappa à la porte de sa chambre. "Monsieur, votre père requiert votre présence pour le déjeuner." La voix de Natali l'informa depuis l'autre côté de la porte. "Il me semble qu'il à réservé dans un restaurants voisin."

Kalen râla à voix basse. Il n'avait pas envie de partager un repas avec son père, spécialement quand il savait que la raison derrière tout ça était pour son père de s'assurer qu'il ne l'embarrasserait pas à la réunion du conseil. Cependant, refuser la proposition n'était pas une option. "Je serais en bas dans peu de temps." Il répondit en soufflant.

"Très bien monsieur."Natali répliqua avant d'annoncer son départ par le son de ses talons sur le sol dur.

Kalen retourna son attention vers Piper. Evidemment il ne pouvait pas l'emmener avec lui en dehors de la maison, et la laisser à l'air libre était bien trop risqué pour de nombreuses raisons. Il devait l'enfermer à nouveau dans le tiroir de sa table de chevet, quelque chose que Piper ne serait pas heureuse de découvrir à son réveil, mais ce n'est pas comme si sa joie le concernait vraiment.

Ne voulant pas prendre le risque de la réveillé de peur qu'elle ne pique une crise quand il l'enfermerait, il pris le plus grand soin et la plus grande précision qu'il avait pour passer ses doigts sous le corps mou de Piper.

Un murmure presque inaudible échappa aux lèvres de Piper quand elle fut entièrement dans la paume de sa main. Jamais auparavant il n'avait été aussi gentleman en la prenant, c'était inhabituel de la porter sans que ses doigts ne soient entièrement enroulés autour de son corps.

Doucement il déplaça sa main sa table de chevet. Utilisant sa main libre, il ouvrit le tiroir en faisant attention à ne pas faire trop de bruit. Le tiroir ouvert, il descendit lentement sa main à l'intérieur. Une fois que sa palme était suffisamment prête du fond il utilisa son autre main pour faire glisser l'humaine de sa paume, dans les confins de tiroir.

Après un dernier regard à la fille endormie, il ferma le tiroir. Puis il se changea vite dans une tenue plus appropriée pour sortir en public et sortit de sa chambre pour rencontrer son père au bas des escaliers, laissant l'humaine somnoler plus loin dans sa table de chevet.