Perspectives (version française)

Chapitre 44

Le bruit du métal frappant la céramique résonna dans la place quand Kalen posa sa fourchette sur son assiette. Bien qu'il n'en avait plus besoin maintenant que Piper ne vivait plus ici, il avait continué à prendre son petit-déjeuner dans sa chambre. Il était persuadé que l'on remarquerait son anxiété si quelqu'un venait à passer trop de temps en sa présence.

Kalen interrompu son repas sans hésitation quand IRIS lui annonça un message provenant d'une source inconnue. Certain que cela viendrait de Devon, il se dépêcha d'allumer son écran holographique pour lire le message. 

'Ils l'ont eu.' apparu à l'écran bien en face de Kalen. Il senti son sang se figer. Tout ce qu'ils avaient fait avait été en vain. Piper avait fini exactement au même endroit que si Kalen l'avait donné à Rothgard dès le départ.

L'image de Piper attachée par des scientifiques et utilisant divers instruments métalliques lui apparut. Les vrais motivations de Rothgard ayant été révélées à Kalen, il savait qu'il ferait faire des expériences sur elle jusqu'à sa mort. Kalen serra fort ses poings. Il ne pouvait pas laisser ça passer.

~

Piper eu l'impression qu'un filtre fut placé sur ses yeux. Sa vision périphérique avait disparue et tout semblait flou. Ses poumons cherchaient à avoir de l'air qui n'existait plus.

Pila au moment où elle cru mourir, l'oxygène revint dans la pièce. Elle prit de grandes respirations pour remplir à nouveau ses poumons. Son visage retrouva doucement sa couleur originale puis vira au rouge de par la rage tandis qu'elle fixait l'homme responsable de son expérience de mort imminente. 

"J'espère que tu te sent davantage bavarde." Commenta ironiquement Rothgard. 

"Espèce de sadique."  S'étouffa Piper, la voix tremblante.

Rothgard leva les yeux au ciel. "Ne crois pas que je prenne du plaisir à faire cela. Honnêtement, j'y suis assez indifférent, je veux juste avoir des réponses de ta part peut-importe la méthode."

Piper avait vu des personnes se faire interrogées par la torture des dizaines de fois à la télévision. Les héros semblaient toujours capable de résister, préférant garder l'information plutôt que de la révéler à l'ennemi. Mais Piper n'était pas une héroïne. La dernière chose qu'elle voulait été d'abandonner Kalen, Devon et Célia, mais elle ne se sentait pas capable de supporter toutes les horreurs qu'avait Rothgard en tête. "Personne d'autre ne m'a aidée." Menti-t-elle en se relevant maladroitement.

"C'est difficile à croire." Répondit Rothgard. "Tu t'es échappée de Stenton Estate, quelqu'un t'as forcément aidée et je ne crois pas que ce soit Jedidah Ambrose."

Piper nia de la tête. "Je l'ai fait moi même."

Rothgard se rapprocha de la vitre, ses yeux noirs scrutant Piper. "Tu as l'air d'une menteuse." Annonça-t-il après plusieurs longues minutes de silence agonisant.

"Et tu as l'air d'un enfoiré." Rétorqua-t-elle sans hésitation.

Un éclair de colère s'alluma dans ses yeux, et pour un instant Piper cru qu'il allait perdre la face, mais il redevint aussitôt froid et sans émotions. "Cela te ferait du bien de montrer du respect envers la personne qui détient ton destin dans ses mains." Répondit-il froidement.

"Tu ne me connais pas alors tu ne pourrais pas le savoir, mais montrer du respect envers des personnes qui n'ont rien fait pour le recevoir n'est pas vraiment mon truc." Le méprisa-t-elle. Elle avait perdu le compte du nombre de fois où elle avait répondu à ses professeurs, directeurs et tout autres adultes qui avaient demandé qu'elle leur montre du respect qu'ils ne le méritait pas. En ce qui la concernait, être plus âgé ou être une figure d'autorité ne donnait pas automatiquement le droit au respect. Elle n'allait pas abandonner ce principe simplement parce qu'il la menaçait.

Rothgard plissa des yeux, jugeant Piper pendant un long moment avant d'appuyer à nouveau sur un bouton de la télécommande. Piper se renfrogna en s'attendant à ce que l'oxygène soit à nouveau retiré de l'air. A la place elle leva la tête pour voir le haut de la cage s'ouvrir, elle ne pouvait que regarder apeurée la main de Rothgard qui descendait sur elle. Malheureusement la sensation familière de se faire attrapée par un poing lui revint et elle fut soulevée dans les airs tandis qu'elle se débattais en criant.

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"Kalen, on ne peut pas faire grand chose." Soupira Devon en se pinçant le haut du nez. 

"Vous allez laisser Rothgard la garder comme un rat de laboratoire pour le reste de sa vie ?!" Demanda farouchement Kalen en s'avançant vers l'homme légèrement plus petit que lui. Après avoir reçu le message à propos de l'humaine, il s'était rué au manoir Bradford sans se soucier de rester discret.

Célia était assise dans une chaise, les mains posées formellement sur ses cuisses. Elle semblait être en deuil et Kalen avait remarqué le manque d'ornement floral qu'elle portait habituellement. "Nous ferons tout ce que nous pourrons." Dit-elle doucement mais avec une forte détermination.

"Très bien, alors commençons." Répondit hâtivement Kalen.

Devon acquiesça rapidement. "Notre approche doit être soigneusement pensée et purement diplomatique."

Les yeux de Kalen s'écarquillèrent. Il ne pouvait pas croire ce qu'il entendait. "Cela pourrait prendre une éternité! Qui sait ce qui pourrait lui arriver pendant ce temps!"

Célia leva son regard en direction du jeune homme. "Tu n'as pas idée d'à qu'elle point j'aimerais juste débarquer et sortir Piper de là." Lui dit-elle. "Mais la seule qui se passerait serait qu'on se retrouve emprisonnés et ce serait la fin de Piper."

Kalen grinça des dents. "La diplomatie ne suffira pas." Dit-il en gardant la mâchoire serrée. "Rothgard n'est plus capable d'entendre raison à ce point." Rothgard avait bien fait comprendre qu'il serait prêt à aller à l'encontre du conseil s'il le voulait. Il était devenu obsédé par son objectif et Kalen doutait qu'il soit possible de le faire revenir à la raison par la diplomatie.

"Kalen--" Commença Devon mais Kalen ne resta pas pour écouter le reste de la conversation, il sorti de la pièce. Il entendit Devon et Célia l'appeler tandis qu'il marchait en direction du transporteur et disparu du manoir.