1o. I can't even rest for one damn second

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P.D.V d'Eïleen :

- Je vais m'écrouler de fatigue. soupirais-je en ajoutant le geste à la parole.

- Vas-y, m'autorisa Clint en soupirant à son tour.

Je n'eus aucunement besoin de sa permission pour le faire, mais le medjack semblait lui aussi si éreinté qu'il ne s'en formalisa pas.

J'avais certainement passé la pire de toute les nuits de ma vie !
Ben n'avait cessé de hurler durant des heures et même mon enjôlement n'avait réussis à le calmer entièrement.
De plus, ses soins avaient également nécessité bien plus d'énergie que je ne l'aurais pensé.

Contrairement aux films, et comme c'était le cas dans le livre, le bloc possédait une large réserve de remède envoyé par la Boite. Donc techniquement parlant, si Ben n'avait eu qu'une piqûre de griffeur "normale", il aurait simplement fallu lui insuffler du sérum et tout était bien qui finissait bien.

Mais ça aurait été bien trop simple.

Et vous le saviez, ma vie n'avait rien de simple. Et comme à son habitude, le destin avait décidé de m'écraser en bouillie pour me manger à la petite cuillère.

Comme Emma l'avait si bien fait remarquer il y a de cela deux semaines, les coureurs s'étaient fait attaquer par un griffeur tout juste le lendemain de notre arrivée.
C'était  certainement là que Ben s'était fait piqué, mais ce crétin, très certainement pris de panique (oui ces quelques jours à l'infirmerie m'avait transformé en psychologue professionnelle) n'avait pas jugé bon d'en parler aux autres et de ce fait. La plaie s'était ainsi infectée à mort, jusqu'à ce qu'elle ne soit plus supportable pour le petit corps de ce fichu coureur.

D'où cette atroce nuit que je venais de passer. Le pire étant qu'on ne savait même pas si nos efforts allaient servir à quelque chose !
Le soleil commençait déjà à pointer le bout de son nez et je n'avais qu'une envie, dormir ou hurler sur quelqu'un pour faire passer mon stress.

- Bon, je vais nous chercher de quoi manger, finit finalement par déclarer Clint. Tâche de ne pas casser trop de truc pendant mon absence ! termina-t-il avec un sourire en coin.

- Ce n'est arrivé qu'une ou deux fois ! répliquais-je en étouffant un bâillement.

- Sept pour être exacte, me corrigea le medjack en étouffant un léger rire.

Il ne me laissa pas le temps de rétorquer quelque chose et sortit de l'infirmerie en souriant.
Je poussais un soupir mais souriait à mon tour. Le medjack s'était révélé bien plus sympathique que je ne le pensais.
Il ne désespérait pas de mon incapacité à être une personne adroite et précise et semblait en perpétuel bonne humeur. Même lorsqu'il avait les mains couverte de sang.

J'étouffais un long bâillement en laissant mon regard vagabonder dans l'infirmerie. Ben était allongé sur une longue table en fer, ne cessant de gigoter dans son sommeil. À quelque mètres de là, dans un coin de la pièce, reposait Teresa sur un petit lit de camp.
Ses cheveux étaient harmonieusement étalés autour de son visage pâle. J'avais beau ne pas l'aimer, il fallait avouer qu'elle était tout de même plus que jolie. Et puis je n'oubliais pas l'étrange frisson et la chaleur qui avait envahi mon corps lorsque nos regards s'étaient croisés.

Perdu dans ma contemplation, et très probablement ma fatigue assommante, je ne remarquais qu'au dernier moment le soudain réveil de Ben, et la fuite qui alla avec.

Ce fut un violent claquement de porte qui m'alarma dans un sursaut. Je me redressais avec empressement pour découvrir donc avec horreur la non présence du coureur.

The True Story Of Eïleen 》IIe voyage : ChangementDär berättelser lever. Upptäck nu