Chapitre 17

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Wyatt

En sortant de la chambre de Sira, ses parents me saluèrent rapidement, tellement pressés de retrouver leur fille. Je les saluai en retour, cela suffisait pour ce soir.

J'atteignis le doux confort de ma voiture et roula pour rentrer.

Après trois ans de mystères, je lui avais enfin adresser la parole. Effectivement, elle était différente, elle dégageait une puissance, une beauté étrange, une lumière et quelque chose qui me mettait mal à l'aise. Je ne savais pas exactement ce que c'était, mais ils avaient raison. Jamais je n'avais ressenti ça, je me sentais ébranlé, alors que techniquement, j'étais inébranlable. J'étais au courant de certaines choses à propos d'elle, pas de tout car si elle est réellement celle qu'ils croient tous, et après ce soir je n'ai plus de doutes, vaut mieux ne pas prendre de risques. Apprendre certaines choses de sa bouche serait mieux.
En parlant de sa bouche, cette fille est la plus belle fille que je n'ai jamais vue. Elle n'était pas maquillée et elle mettait à l'amende toutes les autres filles. Son visage et sa peau chocolatée était un plaisir absolu de la vue. Je pourrai coucher avec elle autant de fois que possible. Son sourire rare, ses yeux. Elle était allongée à moitié dans ce lit d'hôpital, mais je n'avais pas besoin de voir le reste pour savoir que c'était parfait. Ils m'ont gâté sur ce coup-là. J'ai eu d'innombrables cas où j'ai été dégouté. Avoir un rapprochement avec une fille ou coucher avec elle quand elle ne t'attire pas ou pire, qu'elle te dégoute, était une situation ardue. Il fallait beaucoup d'imagination pour arriver à mes fins et à la fin.

En poussant la porte d'entrée, j'arriva dans le salon qui était plongé dans l'obscurité. La nuit ne me déplaisait guère, je la préférais à la journée. Je ne vérifiais même pas que Benjamin soit là. Il était un fantôme dans son propre appartement et je pouvais dire qu'il habitait clairement chez moi, mais ce soir je savais où il était.

J'allais dans la cuisine, rien ne me fit envie, alors je commandai des nouilles sautées aux crevettes et au poulet. Le restaurant me connaissait, j'étais un très très grand mangeur et donc il me fallait, non seulement de très grand plat mais aussi plusieurs. Je faisais énormément de sport pour garder la ligne et manger tout ce que je voulais. Heureusement aussi, j'avais un très bon métabolisme. 
Les plats furent livré en moins d'une heure.

Quand j'eus fini de manger, J'étais prêt à travailler.


Sira

Deux semaines s'étaient écoulées depuis ma sortie de l'hôpital. Le docteur était revenu avec des résultats plus que positifs et m'avait laissé rentrer le lendemain matin.
Mes parents furent soulagés. Je pouvais ressentir leur culpabilité, elle était palpable et envahissante. Comme je le présumais, même si j'étais sortie d'affaire, ils n'allaient pas bien. Joy et Alexander étaient eux aussi triste et perturbés. Ma mère et mon père n'avaient pas voulu les emmener à l'hôpital, ça aurait été trop douloureux. L'image de moi, inconsciente, pratiquement sans vie, qui ne parlait, ni ne riait avec eux. J'étais dans le coma et personne ne savait quand, ni même si, j'allais me réveiller. Il fallait les préserver et j'étais entièrement d'accord là-dessus, ils ne devaient pas voir ça. Néanmoins, mes parents ne souhaitaient pas leur mentir.
L'explication fut simple ; j'étais malade et c'était quelque chose d'assez grave, mais que j'étais soignée et que j'allais revenir bientôt. Jamais je ne serai partie aussi longtemps sans leur donner de nouvelle. Xander et Joy ne supportaient pas que je quitte la maison trop longtemps, mes voyages et camps scolaires l'avait démontré. 


Deux semaines plus tôt...

-Ils sont si impatients de te voir Sy, tu ne peux même pas l'imaginer, souffla ma mère, avec une voix à peine audible.
-Oui, survoltés, tristes et surexcités, renchérit mon père.
-D'accord, je dois m'attendre à une attaque de câlins, dis-je en essayant de sourire.
-C'est ça ! dit mon père en s'esclaffant, non mais sérieusement, ils seront tellement heureux et soulagés de te revoir enfin, ils ont vécu un enfer eux aussi. Ta grand-mère, ta tante et toute la famille revit depuis que tu vas mieux, annonça-t-il avec émotion.
-Merci, papa, répondis-je, merci pour tout ce que vous êtes.
Je vis l'émotion dans ces yeux et ceux de ma mère. Ils étaient chamboulés.
-Merci à toi, ma chérie, merci à toi.


Quand nous franchisâmes le seuil de la porte, Joy and Xander étaient assis par terre, fixant leurs jouets au côté de ma tante Jihanna, la sœur de mon père. Elle était brune aux yeux noisette, grande et élancée. Elle avait ce sourire à toute épreuve et cette gentillesse infinie. Elle nous rendait visite régulièrement, au moins trois fois par semaine. Elle aimait me téléphoner tous les deux jours, et prendre de mes nouvelles. Elle m'invitait à sortir, à faire du shopping et des pyjamas party, chez elle, mais je ne dormais jamais ailleurs, sauf si je n'avais vraiment pas le choix. D'après ces dires, elle m'aimait et je pouvais l'apercevoir de temps à autre.
C'était une personne extraordinaire, elle et mon père étaient proches étant plus jeunes et leur lien s'est intensifié durant les années écoulés. Jihanna a soutenu mon père quand il a trouvé son âme-sœur, l'amour de sa vie, ma mère. Elle les a soutenus tous les deux quand mes parents croyaient que Jody ne pouvait pas avoir d'enfants. Elle a toujours été là pour eux, pour nous, pour moi. Quand son regard croisa le mien, je compris qu'elle avait fait taire ces émotions pour être le roc, la personne sur qui tout le monde s'était appuyé ces dernières semaines durant cette épreuve.

Après notre entrée, quelques secondes après, Jihanna et les enfants se retournèrent. Joy et Alexander coururent pour nous rejoindre. Je me mis à genoux pour les réceptionner. Ils me serraient tellement fort et refusaient de me lâcher pendant quelques secondes. Finalement, ils se retirèrent pour me fixer, ils pleuraient.

-On croyait que tu ne reviendrais pas ! Hurla Joy en pleurant.
-On croyait que tu étais morte et qu'il ne voulait pas nous le dire, poursuivis Alexander.
Ces mots étaient saccadés. Lui et Joy pleuraient tellement fort, qu'ils avaient de la peine à respirer.
-Ne pars, pars, pars jamais, D'ACCORD ? On a besoin de toi, tu ne peux pas mourir ou même disparaitre ! Qu'est-ce que tu avais dis-nous, s'il te plait, suppliai Xander.
-Calmez-vous s'il vous plait, commençai-je, je suis là et je ne vais nulle part. Je ne vous quitterai jamais délibérément. Malheureusement la mort fait partie de la vie et..
-NON ! dirent-ils à l'unisson.
-Ecoutez-moi s'il vous plait, la mort fait partie de la vie mais je suis en bonne santé et il n'y a aucune raison pour que je meurs, d'accord ?
Ils hochèrent la tête.
-...J'ai, comment dire, des mauvaises personnes ont mis des mauvaises choses dans mon verre et ça m'a rendu malade.
-Ou les as-tu rencontrés ? Demanda Xand.
-A une fête lui dis-je.
-La fête où ma maman t'a forcé à aller ?! Cria Joy.
Ma mère, qui était restée silencieuse au côté de mon père, s'effondra et partie s'enfermer dans sa chambre. Elle se sentait tellement coupable, ce que Joy avait dit n'arrangeait rien. Mon père la regarda s'en aller et se baissa, vu que j'étais toujours à genoux face à Joy et Xander, pour me glisser à l'oreille qu'elle avait besoin d'être seule. Je hochai la tête.

-C'est de sa faute alors ? demanda Xander.
-Oui c'est de sa faute ! Si elle ne t'avait pas forcée, elle n'aurait jamais été malade ! S'énerva Joy. 
-Non Joy, ne dis pas ça. Tu le sais, maman nous aime plus qu'on ne peut l'imaginer. Ce n'est pas de sa faute, les responsables, sont ces mauvaises personnes qui ont voulu me faire du mal. Elle a insisté pour que j'y aille, car elle voulait que je m'amuse. Une fête est faite pour s'amuser et si d'autre personnes y font du mal, c'est bien de leur faute à eux.
-Hum, d'accord, donc ce n'est pas la faute de maman hein ?
-Non Joy, ce n'est pas de sa faute.
-Hum bon, papa nous a dit que tu étais malade et que tu dormais c'est pour ça que tu ne pouvais pas nous parler, mais on ne dort pas si longtemps ! s'exclama Xand.
-Justement Xand, le fait de dormir trop longtemps était en quelques sorte ma maladie. Après avoir bu ces mauvaises choses, je me suis endormie sans me réveiller tout ce temps, c'est pour ça que je ne pouvais pas rentrer.
Ils me sautèrent à nouveau dans les bras et ils me dirent que je leur avais tellement manqué.

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⏰ Dernière mise à jour : Apr 22, 2018 ⏰

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