Chapitre 2

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Je reconnaissais parfaitement cette voix, Joy, était là, elle s'était réveillée beaucoup plus tôt que le réveil ne devait indiquer. Elle se réveillait de temps en temps et venait dormir avec moi dans le lit, elle disait qu'elle avait peur toute seule. Je ne pouvais me résoudre à lui dire de partir quand elle me regardait avec ses yeux noisettes-chocolats et que ses cheveux châtains étaient en bataille sur sa petite tête. Alexander le faisait aussi maintenant.

-Hey, tu es un peu en avance non ? murmurai-je. Il n'est que 6h45.
-Je voulais venir dormir avec toi, dit-elle, mais tu n'étais pas là alors je t'ai cherchée partout, pourquoi tu n'étais pas là ?
-Je voulais faire le petit-déjeuner, lui répondis-je.
-Tu vas manger avec nous ? me demanda-t-elle.
-Oui bien sûr, pourquoi je ne le ferais pas ?
Elle me posait de ces questions ces derniers temps.
-D'accord ! finit-elle par dire, Ah ! Elle émit un cri strident, tu as fait des crêpes et des gaufres ! Youpi ! J'aime trop ça !

Et elle est partie réveiller Alexander pour lui dire de se dépêcher de venir avant qu'il n'y en aille plus. Ces deux-là étaient proches pas seulement grâce à leurs âges, ils s'entendaient presque bien, sauf quand ils se disputaient pour savoir qui je préférais entre eux-deux, qui j'aimais le plus, avec qui je voulais jouer le plus, ils essayaient toujours de me tirer les vers du nez, mais je n'avais pas de préférence.

Tout le monde était réveillé, douché et habillé. Ils descendirent tous pour prendre le petit-déjeuner.
-Waouh ! Qui a préparé tout ça ? C'est toi mon amour ? Il me semblait que tu ne t'étais pas levée si longtemps avant moi ! S'exclama mon père.
-Non chéri, ce n'est pas moi, répondis ma mère, c'est Sira, et je dois dire que cette fois-ci encore, tu t'en surpassée mon amour, mais je n'aime pas ça, tu n'es pas notre employée ou je ne sais trop quoi, tu es notre fille et notre trésor, tu n'as pas à faire ça.
-C'est vrai, renchérit mon père. Arrête tout ça, ta mère et moi pouvons s'en occuper.
-J'aime faire ces choses, ça m'occupe l'esprit, et puis les enfants aident à la maison, non ?

Nous nous étions installés à table, mon père engagea la conversation en nous demandant si nous étions heureux de reprendre les cours, ce qui, enthousiasmait Joy qui prit tout son temps pour exprimer son contentement, suivit de Xander, il était beaucoup moins bavard qu'elle, mais n'était pas en reste. Je me contentais de répondre par le strict minimum aux questions qu'ils me posaient, quand j'allais dans ma chambre pour récupérer mes affaires de cours, ma mère me suivit.
-Comment ça va ? me demanda ma mère.
-Je vais bien maman.
-Je sais que tu n'aimes pas parler beaucoup, mais j'aimerais que tu saches que je suis là pour ça. Je suis ta mère et je suis là pour toi. J'aimerais que tu t'ouvres à moi, Sira, qu'on soit plus proche. Je t'aime plus que je n'aie jamais aimé personne et parfois ça m'effraie. Pas parce que je t'aime trop, non, j'ai peur que tu ne m'aimes pas assez. (Elle me caressait la joue).
-Ne pense pas ça, ne le pense vraiment pas. Je...
J'essayais mais ça ne sortait pas.
-Je... je ressens la même chose pour toi maman, chuchotais-je.
-Oh ma chérie, je t'aime, tu ne saurais jamais à quel point je t'aime.
-Moi aussi, lui dis-je, moi aussi.

Nous avions déposé Joy et Xander en premier, ils filaient tous les deux si vite en direction de leur école qu'on avait peur qu'ils tombent en courant.
Une fois arrivée devant l'université, j'insistais pour que mes parents ne m'accompagnent pas à l'intérieur et ils finirent pas céder. Je marchais sur le chemin de pierre qui menait à l'entrée. Ça y est, j'entrais à Harvard, enfin. Mes parents en ont pleuré en apprenant la nouvelle. D'après mes résultats aux tests d'admission que j'avais passé il y a deux ans, j'étais surdouée. Persuadée qu'ils s'étaient trompés je l'ai passé deux fois. Ma mère avait été folle de joie et mon père avait dit qu'il s'en doutait. J'étais supposée m'installer sur le campus, mais lors de l'entretien avec la direction de l'université d'Harvard, quand on nous a parlé, à mes parents et moi, du fait que j'allais habiter sur le campus, j'ai vu le regard de mes parents et j'ai su qu'il fallait que je reste avec eux à la maison. Je leur avais fait part de ma décision le soir même, mon père n'avait pas caché son approbation en disait que je serai plus en sécurité à la maison et que comme nous habitions Boston, une trentaine de minute de l'université, ça n'était pas loin. Ma mère, quant à elle, fut heureuse que je reste avec eux mais avait peur que je regrette de ne pas avoir vécu l'expérience de partager ma chambre ou de faire partie d'une sororité comme elle. Je lui dis que je ne voulais pas perturber Joy et Xander (et eux par la même occasion mais je ne voulais pas qu'ils se sentent coupable) et peut-être l'année prochaine, je changerais d'avis.

C'était un bâtiment assez impressionnant, ces longs murs interminables, fait en roc. Elle possédait tout l'équipement nécessaire, une équipe de basket et une équipe de science. Un équipement hyper design, des professeurs de qualité. L'université d'Harvard était un excellent établissement, elle était à la hauteur de sa réputation si ce n'est plus. Elle avait tous les éléments requis pour une bonne scolarité.
L'université était déjà remplie d'élèves qui bavardaient, trainaient des pieds et cherchaient dans les listes affichées au mur la classe où ils devaient se rendre. Je m'approchais des listes, attendais qu'une place se libère, et cherchais mon nom. Je me rendis à la classe indiquée et entra.

Wyatt

J'en avais plein la tête de tout ça, Benjamin continuait à me souler avec ses pleurnicheries. Il parlait vraiment trop. Il continuait à m'expliquer encore et encore comment il devait paraître triste et inconsolable devant sa famille suite à la mort de sa mère. Il ne ressentait pas de joie, il ne ressentait rien de particulier en fait, c'était comme ça quand on est là-dedans. La famille, les amis, les sentiments. Il faut oublier tout ça. Avant que je lui donne un bon coup sur sa tête blonde, je finis par lui répondre :
-Ben, sérieux, ferme-là ! Je suis crevé d'accord ? J'ai besoin de dormir ! Criai-je.
-Wyatt t'est pas sérieux là ? Moi je dois t'en parler... c'est important, répondit-il.
-Trois heures que tu m'en parles, c'est ennuyeux, vraiment ! Renchérit-il.
-Non, je dois te dire, t'y penses parfois ? Me dit-il.
-À quoi ?
-À tout ça, tu crois que tu feras ça toute ta vie ? demande-t-il si sérieusement que je fis surpris, mais je savais de quoi il me parlait.
-A-t-on le choix ? dis-je sèchement.
-Non, j'en ai bien peur.

Open Wound Où les histoires vivent. Découvrez maintenant