Chapitre 15

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Ma mère eut du mal à partir, elle ne parlait toujours pas, elle était comme tétanisée.
Ils m'envoyèrent un dernier baiser de loin. Leurs mains étaient si tremblantes. Leurs états m'inquiétaient beaucoup, ils auront du mal à se remettre de tout ça.

La porte s'ouvra sur un garçon, très grand, je dirais 1m90, aux cheveux bruns foncés et aux yeux noirs. Il avait ce genre de physique de ce que je suppose, les gens rêvaient. Il avait une beauté rare et insolente, un charisme certain, une mâchoire définie. Un corps musclé et tonique sans pour autant faire armoire à glace. Des dents d'une blancheur impeccable. Il avait cette manière de se mouvoir avec puissance et classe. Il était impressionnant, il en imposait. Charmeur avec un sourire enjôleur, il me souriait et vint s'asseoir sur la chaise près de mon lit d'hôpital.

-Bonsoir, me dit-il simplement.

Il avait une voix très masculine et profonde, qui était (encore des suppositions) ce qui plairait a beaucoup de personne.

-Bonsoir, tu es Wyatt je suppose ? lui répondis-je avec une voix qui recommençait à sonner comme la mienne.
-C'est ça. Et tu es Sira Blue Greenfields ? répondit-il avec un ton assuré.
-Woah, tu en sais des choses sur moi, dis-je en ayant un demi sourire.
-T'as vu ça, j'ai vu tes parents pendant pratiquement un mois, j'en ai appris des choses ! S'exclama-t-il en riant.
-Et pourquoi ?
-Pourquoi quoi ?
-Tu es revenu toutes ces fois là ? Je ne veux pas être contrariante, mais on ne se connait pas.
-Contrariante, tu as dit ? pouffa-t-il.

Il vit que j'attendais une réponse, car je ne voyais pas pourquoi mon cas l'intéressait au point de revenir tous les jours.

-Je ne sais pas, quand j'ai décidé de m'inviter à cette fête, je ne saurais te dire pourquoi parce que je suis passé devant plusieurs fêtes où il y avait énormément de bruits, je n'y ai jamais fait attention mais là, quelque chose m'a intrigué et je suis rentré.
La porte était ouverte, la soirée battait son plein, la maison était remplie à craquer et je me suis dirigé vers les portes du balcon qui donnait sur la plage. J'ai marché un peu et c'est là que j'ai vu ces deux mecs à genoux essayant de maitriser quelque chose au sol, et là encore ça m'a interpellé.
C'est là que je t'ai vue et j'ai tout de suite compris, ils essayaient de te violer. Je les ai frappés, j'ai appelé l'ambulance et j'ai utilisé ton pouce pour déverrouiller ton IPhone, j'ai prévenu tes parents et je t'ai accompagné jusqu'à l'hôpital. Je suis revenue, premièrement pour savoir si tu allais bien. Ensuite, je n'arrête pas de penser au fait que si je n'étais pas arrivé à temps... Enfin, je m'inquiétais.

Il y avait quelque chose de bizarre et de particulier chez lui. Il me paraissait sincère, vraiment, mais il avait quelque chose qui me perturbait chez lui et je ne saurais dire quoi.

-Heureusement que tu as décidé de t'y inviter, on peut dire que tu m'as sauvé la vie, je te remercie, dis-je.
-Tu me remercies pour qui ? demanda-t-il.
-Comment ça ?
-Tu ne me dis pas merci pour toi, je le sens, souffla-t-il en me regardant avec un regard intense.
-Chacun à sa vision des choses.

Il avait raison, mais il n'avait pas besoin de le savoir.

-Ecoute, tu viens de te réveiller et ça ne se fait sûrement pas, mais j'aimerai t'inviter à boire un café ou autre chose d'ailleurs quand tu te seras remise, j'aimerai apprendre à te connaitre.
-Pourquoi ? Comme je l'ai dit auparavant, on ne se connait pas.
-On se connaitra et parce que tu me plais.

Il ne passe pas par quatre chemins.

-Donc, c'est pour ça que tu es revenu ? questionnai-je.
-Pas uniquement, je m'inquiétais vraiment pour toi. Je suis quelqu'un d'assez cash, je m'inquiétais et tu me plais. Une boisson, une heure de ton temps, s'il te plait.

Je ne voulais pas, ça ne m'intéressait pas. Rien de spécial ne m'intéressait, j'étais comme ça. Je savais que ma mère s'en voulait d'avoir fait preuve d'insistance pour que j'aille à cette soirée. Il fallait qu'ils s'en remettent. Ma famille devait surmonter ça et je savais que ça les réconforterait de savoir que je n'étais pas traumatisée par cette expérience. Je n'étais pas quelqu'un de simple. Je ne désirais pas de vie sociale, j'étais quelqu'un de solitaire, le simple fait que quelqu'un me touche était une épreuve douloureuse. J'allais aller à cette « entrevue » avec Wyatt, pas parce que ça m'intéressait, parce que le bien être de ma famille, lui, comptait.

-D'accord.
-Génial, je pourrai...

Il fut interrompu dans son élan, par la porte qui s'ouvrait sur mes parents et le docteur. Ils avaient un sourire engagé, mais contrarié par autre chose. Mes parents avaient repris un peu de couleurs, ils avaient le teint moins blafard qu'avant.

-Ecoute Sira, je me présente, je suis le docteur Carlingher. Désolé, j'aurai dû me présenter plutôt en arrivant, commença-t-il. Je suis très heureux de te rencontrer enfin et que tu te sois réveiller. Je vais t'examiner et te faire passer des tests pour voir si tes résultats sont les mêmes qu'à ton arrivée. Ils étaient tous positifs. Pour être plus clair, selon les examens, tu étais en parfaite santé. Ton cas était très spécial, rien indiquait que tu allais mal, au contraire. Pendant trois semaines, tes parents et moi-même avons cherché des spécialistes à travers le pays et même à l'étranger ; en Suisse, en Islande et même en France. Aucun des spécialistes ne pouvaient expliquer pourquoi tu ne te réveillais pas et que le temps était notre meilleur allié. Personne ne saurait expliquer pourquoi, suite à une faible dose de drogue du viol appelé gamma-hydroxybutyrate ou plus communément le GHB, tu es tombée dans le coma si longtemps alors que, techniquement, tu n'avais rien physiquement. Peut-être que les examens suivant cet entretien, seront révélateurs, mais j'en doute. Je vais t'examiner de suite et si les tests ne démontrent rien d'anormal, tu es libre de partir dès demain matin. Sira, je suis désolé de ne pas avoir plus de réponses à te fournir, je suis et une partie du corps médical dans le flou pour l'instant.
-Merci pour tout ce que vous avez fait, docteur Carlingher, vraiment, dis-je.
-Ce n'est rien, pour dire vrai, je n'ai pas fait grand-chose, avoua-t-il.

Pendant qu'il continuait de m'expliquer la situation et ce qui s'était passé, je restai silencieuse. J'avais jeté un coup d'œil à mes parents, ils me fixaient avec un amour d'où je ne comprendrai jamais l'origine. Il y avait de l'espoir dans leurs yeux, c'est ce qui comptait. Wyatt, quant à lui, je ne pouvais le voir, car je m'étais tourné vers la gauche pour écouter le médecin, qui était revenu avec mes parents. Lui se trouvait vers la droite côté fenêtre. Je ne le voyais pas, mais je sentais son regard derrière moi.

Open Wound Où les histoires vivent. Découvrez maintenant