45.Trois mois et deux jours.

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 Il y a deux phrases que je déteste :

1) La vie continue
2) Toutes mes condoléances.

Quand ma famille est morte, tout le monde me répétait ces phrases.

"Toutes mes condoléances"... Je me suis toujours demandé ce qu'était des condoléances... Et je me demandais pourquoi on me disait ça. Je ne comprenais pas.

Je ressentais une déréliction infinie.

En grandissant, je suis allé voir un psy. Elle ne faisait que me répéter ce que je savais déjà. Et elle me disait que la vie continue.

Oui la vie continuait. Mais sans ceux que j'aimais.

A quoi bon continuer sa vie sans ceux qu'on aime?

Mais bon...j'ai continué.

Pour ensuite me faire battre, abandonnée, violer...

Est-ce enfin la fin? La fin de mon histoire. La fin de ma vie.

Suis-je enfin morte?

....

...

Lars...

Pauvre Lars... Lui aussi il a du se sentir abandonné à ma disparition...
Et si je meurs, lui aussi il va entendre ces phrases.

Lars...toute mes condoléances. La vie continue. Mais sans moi.

Lars...

Lars...

Lars....

-Lars...

-An?!!!

Doucement mes paupières s'entrouvrent.

Une sensation bizarre me parcours. Comme si je sortais de l'eau. Au début je n'entends rien puis les sons et bruits deviennent plus clairs.

J'entends mon nom être crié à répétition.

J'ouvre un peu plus les yeux. Une lumière m'éblouit.

C'est la fameuse lumière qu'on voit à sa mort?

Non.

C'est juste un plafond

J'oriente mon visage vers l'origine des bruits.

La personne qui hurle mon nom est un homme avec beaucoup de cernes, le teint pâle et de la barbe.

-L...Lars...? Dis-je faiblement

Oui c'est bien lui.

Son visage fatigué fond en larmes et il me prend dans ses bras.

Je reprends conscience.

Je regarde autour de moi.

Je porte encore une robe d'hôpital. Mais cette fois, je suis vraiment dans un hôpital.

Lars est bel et bien là, dans mes bras et en sanglots. Je devrais être heureuse ou triste, mais rien ne vient. Aucunes émotions.

Lars lâche son emprise et me regarde dans les yeux.

Il pose ses mains sur mon visage, comme pour être sûr que c'est bien moi.

C'est étrange pour moi de le voir avec autant de barbe.

Un silence s'installe puis se brise:

-Que s'est-il passé? Disons-nous simultanément.

Personne ne répond et un nouveau silence s'installe. Il m'embrasse le front et me reprend dans ses bras. Il caresse ma tête, mon dos et mes hanches avec une douce puissance tout en percement mon visage de baiser. Puis il reprend:

-Trois mois et deux jours...Ça fait trois mois que tu as disparu... Trois mois que je te recherche jours et nuits. Trois mois où je mange et dors peu... Et ça fait 2 jours qu'on t'a retrouvé. Ça fait deux jours que j'attends ton réveille.

Trois mois et deux jours.

-Et les filles? Demandais-je.
-Les filles sont toutes en sûreté. Elles ont toutes témoigné...

Pendant un instant, Lars s'arrête et baisse les yeux. Puis il les relèves vers moi.

-Tu...l'a tué.

Je l'ai tué. Oui. Je m'en souviens. Je regarde mes mains. Je les vois encore couverte de sang.

-Oui. J'ai... Non. On l'a tué. Mihi et moi. On a prit sa vie.

Il me regarde tristement.

-Mihi et toi...?
-Elle est revenu. Elle m'a donné la force pour le tuer. Mais je ne voulais pas le tuer! Je te le jure!

Il prend ma main et la caresse de son pouce.

-Je vais aller chercher un médecin. Tu dois te reposer. Comme ça tu pourras bientôt rentrer à la maison.

Il se lève et sors de la pièce.

Je vais rentrer à la maison.
C'est fini.
Je vais enfin rentrer à la maison avec Lars.
Je vais dessiner et peindre.
Le soir, je vais attendre qu'il rentre en lui faisant à manger.
Puis on va aller au lit.
Peut-être qu'on fera l'amour ou alors on parlera de tout et de rien.
Il me racontera sa journée.

-Et tu ne me dis même pas merci?

Je cherche l'origine de cette voix.

-C'est grâce à moi si tu t'es sortie de cette merde.

Malheureusement, cette voix provient de ma tête. Je pose mes mains sur ma tête.

-Mihi dégage !
-"Je voulais pas le tuer". Mon cul!
- Je ne l'ai pas tué ! C'est toi la meurtrière! Pas moi!
-Oh mais moi je suis toi. Je fais partie de toi. Donc si je suis une meurtrière, toi aussi.
-NON! Je ne l'ai pas tué !!! Je ne l'ai pas tué !!!

Le médecin et Lars arrivent à ce moment. Le médecin appelle des infirmières pour me calmer.

Après quelques coups de morphine, ma crise s'arrête.

▫◼◻▪

Je me suis entretenu avec le médecin. Demain matin je vais passer un examens complet et si tout vas bien. Je pourrais sortir de l'hôpital.

Lars est heureux mais pour une raison qui m'échappe, je n'arrive pas à me réjouir.

Je ne ressens rien.

Ni tristesse ni joie.

Rien.




N.D.A: Salut chère lecteur. Ça vas? Moi pas. 

Stephen Hawking est mort et c'était un de mes idoles depuis tout petite. Lui et Fred et Jamy ( de C'est pas sorcier) m'on donné la passion de la science (◞‸◟)

Bon sujet à part, j'espère que ce chapitre t'as plu et que les prochains te plairons aussi. 

ExordeWhere stories live. Discover now