35. Mentir ce n'est pas si grave

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Un jour anodin. Je suis au restaurant, comme d'habitude.

J'aime mon métier de serveuse.

Benoît est là. Comme d'habitude il parle et je fais comme si j'écoutais.

Il vient presque tout les jours et tous les jours il a des choses à me relater. Comme c'est un client je ne peux pas lui dire que ça ne m'intéresse pas. Je l'écoute sans vraiment l'écouter.

Alors qu'il s'apprête à quitter les lieux, il me demande:

-Au fait, tu fini a quel heure ?

J'hésite à lui rétorquer. Je fais mine de raisonner.

- Heu....Dix-huit heures.

-Très bien.

Il part.

Peut de temps après, un collègue m'interpelle.

-A vrai dire tu ne fini pas a Dix-huit heure. Tu dois me remplacer donc tu fini à vingt-deux heure.

Je pousse un grand soupire. Encore des heures supplémentaires!

À ma pause, j'appelle Lars avec le combiné à l'accueil. Je lui dis que je rentrerai plus tard. Il est triste mais il me dit qu'il m'attendra quand même pour dîner...à vingt-deux heures...

▫◼◻▪

Enfin ! Il est enfin vingt-deux heures! Je suis é-pui-sé !

Je passe à l'arrière de la boutique pour me changer et enfin partir.

Une fois dehors, j'observe le paysage. Il fait sombre. La seule lumière vient des lampadaires. Je regarde le ciel. Il est étoilé. Je pousse un grand soupir. Une longue brume sort de ma bouche.

J'entame ma petite promenade vespérale. Les rues sont presque vides. De temps à autres quelques voitures passent. Je marche sous les flambeaux des lampadaires sous le regard chaleureux de la lune.

On entend seulement mes pas qui résonnent dans les rues.

Tap Tap Tap Tap

Au bout de quelques minutes, je me rends compte qu'on n'entend pas que mes pas.

A un moment, je passe sous un lampadaire. J'observe le sol. Sur le sol j'observe mon ombre ainsi que celle d'une autre personne.

J'accélère un peu et je sens ma tension artérielle s'accélérer.

C'est peut-être juste quelqu'un qui emprunte le même bout de chemin que moi...

Cependant je me rends compte qu'il accélère également le pas.

Nos pas résonnent tel un écho.

Tap Tap Tap Tap

Bon...j'ai un peu peur... L'appartement de Lars est à quinze minutes d'ici...

Je décide de prendre un détour pour le semer. Au lieu de passer par les rues principales, je passe par les rues secondaires.

Il me suit.

Je commence vraiment à avoir peur.

Je me mets à trottiner. Lui aussi.

Je me résigne à courir.

Mes pas résonnent plus fort à travers les rues.

Tap Tap Tap Tap.

Je sens mon pouls s'accélérer. J'entends mon cœur battre jusqu'à mes oreilles. Dans ces rues, aucunes voitures ne passent.

Je respire très fortement. A tel point que ma bouche devient pâteuse et ma gorge devient sèche. Les muscles de mon ventre se crispent.

J'exsude, j'ai chaud et je suis épuisé mais l'adrénaline me permet de tenir.

Après quelques minutes de courses, je me retourne. Il s'avérerait que je l'ai semé.

Je tente, tant bien que mal, de contrôler ma respiration en faisant le moins de bruit possible en continuant mon chemin.

En continuant mon chemin, j'observe à ma droite une batte de base-ball. Elle se trouve entre deux bâtiments à côté d'une benne à ordure.

Je décide de la prendre (au cas où). Je m'approche quand j'entends un bruit.

-An...

Je me retourne brusquement et recule petit à petit. Mon cœur bat a tout rompre. Je distingue dans le noir les courbes d'un homme.

-Tu m'as dit que tu finissais à Dix-huit heure. Tu m'as menti. Me dit-il

L'homme s'approche et prend la batte de base-ball.

-Je te pardonne. Continue-t-il

Je recule jusqu'à heurter quelque chose. Un grillage. Je suis dans un cul-de-sac. Ma gorge est beaucoup trop sèche pour que je crie. Mon corps est comme paralysé.

-Tu m'as également dit que ton prénom était An. J'ai appris que c'était faux. Je te pardonne. Après tout, mentir ce n'est pas si grave.

Mon cœur va exploser. Je tremble, j'halète fortement, je sanglote. Malgré tout, j'essaye de regarder mon agresseur dans les yeux. Il poursuit son monologue.

-Moi aussi je t'ai menti sur mon prénom. Je ne m'appelle pas Benoît.

Il soulève brusquement la batte et...






N.D.A: J'avoue, je suis assez fière d'avoir placé le mot vespéral (ce qui signifie le soir ) et exsuder (transpirer) . J'ai envie d'essayer d'améliorer mon écriture. 

Honnêtement, il y a certains chapitres dont je ne suis pas fière car ils sont bâclé...comme Beauté naturel, Promenade, L'exposition...

Et j'avoue...c'est vachement cliché la poursuite en pleine nuit et la protagoniste qui fini dans un cul-de-sac...Désolé...

ExordeWhere stories live. Discover now