Femme de plume#2 : Quel point de vue pour mon roman ?

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Me voilà de retour pour une réflexion d'auteur. Cette fois on va parler focalistaion et première ou troisième personne.


Quand j'ai commencé à écrire mes premiers romans, je me demandais toujours avant de commencer quel personne ? Première ou troisième (oui la deuxième existes aussi mais elle est peu courante et ne la connaissait pas encore à l'époque, aujourd'hui encore j'y pense trop peu) ? Et si troisième personne quel point de vue ? Interne ou omniscient (écrire tout un roman du point de vue externe me parait compliqué, surtout quand on aime comme moi détailler la psychologie des personnages).

Honnêtement j'ai tenté de varié, une fois je, une fois il interne, une fois il omniscient. Mais au final j'ai quand même utilisé énormément le « JE ». Avant ça même je ne me posais pas la question j'écrivais toujours au « JE », d'ailleurs en me promenant sur wattpad j'ai noté que je n'étais pas la seule. Etrange, les romans jeunesses ne me semble pas à majorité écrit au je.

Pourtant aujourd'hui je n'use plus que rarement le « Je » et privilégie le point de vue omniscient. Certaines histoires que j'ai à l'époque écrite au « Je » je les réécris même à la troisième personne. Pourquoi ?

La réponse qui me viendrait en premier serait que le JE est une facilité, c'est pour ça que j'ai commencé avec lui. Avec une histoire à la première personne il est plus facile de créer un héros à la psychologie solide et plus facile aux lecteurs de s'y attacher. Quand un texte à la troisième personne, qui plus est omniscient est plus dur à réaliser car plus de personnages à mettre en avant et surtout une identification moins facilité puisque des personnages variés. Mais en y réfléchissant deux secondes je me dis que ce raisonnement ne tient pas debout.

Au contraire écrire avec une bonne première personne peut être plus compliqué. Car votre lecteur n'accrochera pas forcément à ce JE, tout le monde n'appréciant pas les mêmes personnages. Et dans une histoire à la première personne le narrateur/héros prend une telle place que si le lecteur n'y accroche pas il risque de décrocher de l'histoire. Mais aussi la difficulté de faire des personnages secondaires intéressants et solides quand on écrit du point de vue interne me semble plus élevée. Quand on partage les pensées de plusieurs, ces plusieurs sont automatiquement plus creusés et avoir accès à leur pensées et ressentis les fait apprécier et comprendre plus facilement au lecteur que des personnages vue par les yeux d'un autre.

Alors non le « Je » n'est pas une facilité. Au contraire ça peut être un vrai challenge. Seulement je suppose que l'automatisme de l'utiliser au début vient du fait qu'on s'y investie plus facilement en tant qu'auteur, qu'on pense moins à creuser les personnages secondaires au début ou tout simplement car il se rapproche de l'exercice de conteur.

Néanmoins je ne pense pas que la troisième personne soit aussi une sinécure. Comme je l'ai dit si le point de vue est interne, le lecteur n'a accès qu'aux pensées et ressenties d'un unique personnage, qui devra donc être solide et surtout développer les autres personnages, les rendre attachants peut s'avérer compliquer et sans le Je cette fois, l'identification au narrateur peut se faire moins automatiquement. Quant au point de vue omniscient, si développer et gérer un seul personnage peut être compliqué, qu'en est-il s'il y en a plusieurs à développer et creuser ? Et qu'en plus de cela tous ne sont pas des héros, qu'il faut varier les psychologies, les histoires, les ressentis, parfois écrire avec un personnage totalement contraire à vous. Cela demande un effort aussi et exige de créer des personnages qui vous ressembleront moins.

Alors je ne pense pas qu'il soit question de facilité ou difficulté pour justifier l'utilisation d'une personne ou d'une autre, d'un point de vue ou d'un autre.

Alors pourquoi aujourd'hui j'utilise le point de vue omniscient quand avant le point de vue interne avait ma préférence ? Je pense que c'est dû à l'évolution de mon écriture.

Avant j'écrivais avant tout pour poser mes histoires sur papier et incarner un personnage autre que moi-même. Ce deuxième point m'a fait beaucoup me pencher sur les personnages secondaires également, les travailler autant que le héros, les apprécier parfois plus, et j'ai petit à petit trouvé plus intéressant de leur donner la parole à leur tour dans mes livres. Aujourd'hui écrire une histoire d'un seul point de vue, dans un roman en tout cas, me parait moins intéressant, peut-être même plus ennuyeux. Et même si j'ai encore quelques histoires écrite à la première personne, ou du point de vue interne, c'est pour des raisons scénaristiques.

Et au fond n'est-ce pas la meilleure façon de choisir la focalisation et la personne à laquelle sera écrit votre récit ? Parce que c'est celle qui convient mieux à votre histoire et à votre plume.

Parce que donner les points de vue de personnages qui n'ont aucune influence sur l'histoire est inutile et ne créé que des longueurs. Parce que votre histoire peut-être raconté par le narrateur pour une bonne raison. Parce qu'il est plus intéressant ou nécessaire qu'elle soit vue des yeux du seul héros. Parce que la forme épistolaire ou de journal vous oblige à utiliser un JE. Parce que votre histoire comporte plusieurs intrigues qui se croisent. Peu importe la raison, tant que vous l'avez choisi. Néanmoins avant de commencer n'hésitez pas à vous interroger sur ce qui sera de meilleure pour votre histoire ou l'on arrive à des histoires ou trois chapitres avant la fin ou au dernier tome (oui je pense bien sûr à Divergente) vous vous rendez compte que le JE ne suffis plus.

Alors et vous plutôt quelle focalisation ? Et à quelle personne écrivez-vous ?

Le rose est ma couleur préférée et tout ce que vous voulez savoir sur moiWhere stories live. Discover now