-Je sais, dit-il, Dimitri m'a un peu raconté quand je l'ai croisé ce matin. Je devais lui parler d'une chose avant de venir te voir, je préférais qu'il soit au courant.

-Ca fait bizarre... Dimi et toi... Vos retrouvailles, en moins de deux vous avez tout oubliés est êtes redevenu potes.

-Je ne vais pas dire que c'est oubliés, disons que j'ai tourné la page. Et puis, nous sommes devenus des personnes matures. Je pourrais dire la même chose concernant vos retrouvailles à vous aussi.

J'acquiesce et il change de sujet.

-J'ai du te réveiller avec mon message, désolé, mais je ne reste pas longtemps, je repars demain matin. Je voulais qu'on discute toi et moi.

-Je t'écoute, je dis simplement.

Il laisse le serveur lui déposer sa tasse de café. Il attrape la petite cuillère puis se met à touiller le regard rivé dans le breuvage noir tournoyant.

-Je voulais te dire que je te pardonne, finit-il par me dire en relevant la tête.

Je ne m'attendais pas à...ça.

-Je, hé bien oui. Moi aussi je te pardonne.

-Ah bon et de quoi ? C'est vrai ça de quoi ? C'est quand même moi qui ai subit ta manipulation. Bon d'accord je t'ai jeté comme une sous merde, mais franchement, ce n'était rien par rapport au mal que tu m'as fait Ruby.

Je baisse la tête. Toute ses années je ne me suis jamais demandé ce qu'avait pu ressentir ne serait-ce qu'une seconde Étienne. Je m'en contre fichais enfaite. Mais là, maintenant qu'il m'en parle je me sens honteuse. Quelle garce j'ai pu être. L'utiliser, le manipuler, le faire espérer et, me faire jeter. Alors que ca aurait pu être moi, mais je pense que le fait que ça soit lui qui est pris cette initiative m'a fait du bien. Enfin je pense. À l'époque je ne le savais pas mais en y repensant aujourd'hui, cette rupture avec lui m'avait foutu un gros coup de pied au cul, pour me dire que malheureusement je n'oublierais jamais Dimitri... Nous avons ensuite suivi notre bout de chemin chacun de notre côté. Moi j'ai foiré mes années d'études et j'ai bossé pour oublier. Aujourd'hui je me retrouve dans une carrière de vendeuse d'article de sport alors que je suis loin de mes rêves.

-Tu sais, si je suis là c'est avant tout pour toi. Jetsen m'a dit que tu n'as toujours pas fait ton deuil...

Mon frère... Ou qu'il soit et avec qui, il faut qu'il l'ouvre celui là, et en plus pour raconter ma vie. Qu'est-ce qu'il raconte, je vais très bien !

-Je ne le fais pas non, je vis mon deuil au jour le jour. Jetsen a réussi à tourner la page du jour au lendemain, moi non, je ne peux pas. Chacun son rythme.

-Ca fait plus de cinq ans...

Oui je sais, je m'en souviens comme ci c'était hier...

-Et alors ? je dis en commençant à fulminer.

-J'appelle ça du déni.

-Et moi avancer par étape.

-Tu n'as jamais accepté leurs morts Ruby. Je n'ai entendu que les plaintes et les craintes de ton frère sur ton état et je ne suis là que depuis hier mais je le vois, tu vis dans la colère, le marchandage et tu restes dans ta dépression. C'est devenu ton mode de vie, ton confort.

Je lâche un rire sec. Il ne va pas commencer à me chauffer, non mais je rêve ! C'est quoi ce bordel !

-N'importe quoi ! T'es psy maintenant ? je crache.

Il hoche la tête doucement et j'entrouvre les lèvres sans savoir quoi dire. Il est sérieux ? Je le fixe un long moment et il ne tique pas une seule seconde. Putain oui ! Il pose ses coudes sur la petite table qui nous sépare et m'observe.

LOVE ICE {EN CORRECTION BÊTAS} Where stories live. Discover now