Chapitre 18 - Aide moi

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 Ils avaient trouvé une chambre d'hôte un peu miteuse du côté du quartier des mineurs, suffisamment pour qu'on ne vienne pas les ennuyer ici. Le tenancier était quelque peu surpris de voir l'état de Gildur, mais il se tut quand il entendit le tintement des écus tomber sur son comptoir. Ils avaient pris deux chambres, mais tous s'étaient rassemblées dans une, la plus au fond du couloir pour discuter. Gildur était assis sur le lit, Aldéas finissant de panser ses plaies, Skadi et Saralyn, toutes deux brassent croisées, en face de lui.

– Bon. Mesdemoiselles, commença Gildur, en serrant les dents en sentant l'aiguille d'Aldéas passer dans sa peau. Vous savez quoi de Gor ?

– Que c'est des salopards ! répondit simplement Saralyn.

– Et qu'ils ont massacré les elfes qui vivaient à Alara il y a longtemps, ajouta Skadi.

– De bonnes choses donc, conclut le nain en levant les yeux au ciel. La famille royale de Gor, celle qui règne sur la province depuis au moins deux cents ans, c'est la famille Kryos. Le roi actuel, Gardan, a tué tous ses frères pour accéder au trône. Toute la famille royale de Gor est un ramassis d'immondes merdes misogynes, esclavagistes et impérialistes.

– En tant qu'« Hybride », j'me ferai une joie de les lacérer à coup de crocs et de griffes... grogna Saralyn.

– En tout cas, on a la confirmation que Gor est bien derrière tout ça, dit Skadi. Ils portent bien leur nom de chien.

– Gor est un pays dangereux et puissant... dit Aldéas d'une voix sombre en coupant le fil avec ses dents. C'est une très mauvaise nouvelle.

– Ils ne valent rien par rapport à nous, fit remarquer Skadi, toujours aussi sûre de la puissance de son peuple et de ses alliés.

– Des alliances, Gor sait en faire. Crois–moi, assura Gildur d'une voix sombre en massant son bras recousu. Ils en ont fait une qu'ils ont regrettée il y a longtemps.

– Je vais en parler à ma tante et à la reine Selesnya dès notre retour... dit Aldéas. Il va falloir agir. Mais en attendant, mieux vaut nous reposer, on part au premier tram demain. Vu que vous avez l'habitude on vous laisse une chambre alors vous deux ?

– Oui oui. C'est bien évidemment pour moi que tu as envie de me laisser une chambre avec Sara, railla Gildur en se levant.

– Ferme–la, répondit Saralyn en lui donnant un coup sur le crâne. On fait comme ça alors. Bonne nuit.

Alors que le prince et l'elfe, visiblement contents de cette disposition auparavant, disposaient leurs affaires dans leur chambre, Saralyn et Gildur emboîtèrent le pas pour aller dans la leur. Gildur avait énormément de peine à marcher, même soutenue par l'eyrienne. Une fois arrivée dans leur pièce, l'eyrienne conduisit le nain jusqu'au lit.

– Tu. T'allonges. Maintenant, ordonna–t–elle en décomposant chaque mot.

– D... De l'eau... Je meurs de soif, supplia Gildur, la gorge sèche.

– Allonge–toi d'abord, insista Saralyn, en le poussant vers le lit.

Le nain obéit, et elle ouvrit une des canalisations pour récolter un peu d'eau dans une carafe, qu'il avala d'une traite.

– Merci... soupira le nain après avoir bu. Il faisait trop chaud dans cette cave.

– J'imagine, répondit–elle simplement.

– Merci d'être venus vous tous. J'ai cru j'allais crever tout seul en bas.

– Bah au bout de quelques heures, on s'est bien rendu compte qu'y'avait un problème...

Memtis - Le ChampionOù les histoires vivent. Découvrez maintenant