Tag #74 : Après la tornade

42 15 11
                                    

Me voilà de retour pour un tag venue tout droit d' ElishaBlue02. Consistant en un texte s'inspirant d'une image (on avait le choix entre deux).

Voici mon image donc :

Voici mon image donc :

Oops! This image does not follow our content guidelines. To continue publishing, please remove it or upload a different image.


Une dernière secousse et ce fut fini aussi brusquement que cela avait commencé. Il ne restait plus que le silence. Non pas le silence habituel de la ville entrecoupé du bruit des moteurs, d'alarmes, et de voix plus ou moins lointaines, mais bien un vrai silence, un silence totale, il ne restait plus que le souffle du vent, un souffle plus léger, mais un souffle signifiant qu'il était encore là et cela angoissa la petite Karigan.

Elle se tourna vers la vieille radio, son père avait dit qu'il en fallait une avec soi en cas de tempête et il avait insisté pour qu'elle écoute bien les consignes. Mais rien n'avait été dit. Peut-être que maman avait raison, que c'était des objets trop dépassés, qu'aujourd'hui plus personne n'écoutait la radio alors qui dirait quoi que ce soit, qu'il aurait su cela s'il avait accepté de partir dans une ville moderne.

Alors elle attendit un moment dans l'obscurité de l'abri, où l'ampoule avait lâché un moment plus tôt. Elle ne voyait rien, n'entendais rien et cela était le plus angoissant, avec l'attente. Elle espérait que papa et maman reviendrait bientôt. Ils étaient au travail à l'heure à laquelle était prévue la tornade, là-bas ils avaient leurs propres abris. Ils s'étaient juste assuré à l'avance qu'elle s'y enfermait bien.

Au bout d'un moment, lasse d'attendre, elle monta les escaliers, fit coulisser la porte et la lumière du jour pénétra en même temps qu'un courant d'air frais, l'aveuglant provisoirement. Le ciel était gris pourtant, mais après le noir total, cela semblait être une lumière trop vive pour ses yeux fragiles.

Karigan glissa une mèche de ses épais cheveux bruns derrière son oreille et sortit affronter ce qu'était devenu le monde.

La douleur la frappa tout de suite en apercevant sa maison, effondrée. Ignorant les consignes de sécurité qu'elle connaissait pourtant sur le bout des doigts elle y courut, tenta de faire bouger quelques gravats à la recherche d'une de ses peluches, de ses poupées, sa trottinette qu'elle avait reçue à peine quelques semaines plus tôt. Mais impossible pour ses petits bras de soulever l'imposante massé de débris.

Elle leva alors la tête, les larmes pleins les yeux quand son regard se posa sur ce qu'étais devenu sa petite ville de province. Tout n'était que ruine, plus rien ne tenait debout, partout devant elle, il n'y avait que des débris, des bâtiments aux fenêtres brisés sous l'assaut du vent, parfois décapité de plusieurs étages, ou éventrés. Les câbles électriques, ces antiquités qu'il était plus que temps d'enfouir selon maman penchés dangereusement en crépitant encore pour certains, quand d'autres avaient pu être préalablement éteints. Les quelques voitures qui n'avaient pas été mises au garages étaient totalement retournés, loin de leur lieu de provenance.

Devant elle il n'y avait qu'un spectacle de désolation, de fin du monde. Mais surtout elle ne voyait personne.

- Papa ! appela-t-elle.

C'était vain, il était à l'autre bout de la ville mais elle avait besoin de ses bras réconfortant, de savoir qu'il était là.

- Maman, sanglota-t-elle en se découvrant si seule.

Sa vie toute entière avait été réduite en charpie par la force des vents. Elle n'avait plus rien. Elle était seule. Elle s'accroupit, plongea sa tête dans ses genoux ne formant plus qu'une grosse boule portant une robe et sanglota. Elle pleurait tellement qu'elle n'entendit pas un homme arriver, elle découvrit sa présence uniquement quand il s'inquiéta :

- Tout va bien ? Tu es blessée ? Tu as mal quelque part ?

Elle leva la tête vers un homme qui lui paraissait vieux, plus encore que papa et maman avec ses longs cheveux blancs, sa barbichette elle aussi immaculé. Il était aussi très grand, immense, portait de drôle de lunettes et un costard quasiment impeccable et un sac sur le dos.

- Je veux papa et maman !

- D'abord dis-moi si tu es blessé quelque part ! ordonna-t-il avec douceur en s'accroupissant et faisant glisser son sac à terre.

Il l'ouvrit et elle remarqua que c'était un sac de premier secours mais avec plus de choses que celui de l'abri.

- Non. J'étais dans l'abri.

- Très bien. Alors on va t'amener au survivant. Avec un peu de chance tu y retrouveras au moins un de tes parents.

- Vous n'avez pas l'air d'un sauveteur ! fit-elle remarquée méfiante, se souvenant que la dernière fois ils ne ressemblaient pas à cela.

- Je n'en suis pas vraiment un. Juste un rescapé suffisamment en forme pour les assister. Je m'appelle Raymond ! se présenta-t-il en tendant la main.

Comme si elle était une grande fille. Alors elle la saisit avec un sourire, décida de se fier à sa voix si suave et se présenta à son tour :

- Moi c'est Karigan.

Elle se releva, lui tendit la main et demanda :

- Alors on y va ?

Se relevant, Raymond, qui n'était pas vraiment un sauveteur, remit son sac à dos sur les épaules, prit la main de l'enfant et la guida un sourire aux lèvres dans ce paysage de désolation.

- Tu dois avoir beaucoup de courage pour rester seule dans l'abri

Haussant les épaules, elle rétorqua d'un ton blasé :

- C'est pas la première fois.

Et cela fit mal à l'homme. Mal de voir ce que ce monde était devenu. Qu'aujourd'hui une enfant de huit ans tout au plus avait l'habitude des tornades tant elles ravageaient la région et détruisant à chaque fois des villes pas assez modernes comme celle-ci, qui ne se relèverait probablement jamais tant les dégâts étaient colossaux et les survivants sans doute trop peu.

Mais il refusait d'alarmer cette petite fille qui avait dû en supporter déjà beaucoup trop pour son âge et peut-être se découvrir orpheline d'ici quelques heures. Il pencha la tête vers elle, qui avait retrouvé son sourire, qui était l'avenir, un avenir probablement sombre, mais pour l'instant suffisamment souriant pour représenter une lueur d'espoir au milieu de ce paysage apocalyptique.

- Alors dis-moi ton robot jouet à quelle forme ?

Et la petite fut ravie de se lancer dans une réponse représentant des moments si doux à ses yeux.



Voilà maintenant je vais tager... Tous ceux qui ont au moins une de leurs oeuvres classé en sf à faire quelque chose ayant pour mot clé dinosaure (oui j'aime les casse-tête). Ca peut-être n'importe quel genre de texte, même un poème, ou bien un dessin voir même une musique si vous êtes compositeur du moment que c'est votre création^^

C'est ici qu'on parle de moiWhere stories live. Discover now