Chapitre 30 : Sang

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Je ne l'ai jamais vu aussi en colère. Il en est presque ridicule.
Il me montre du doigt, tremblant de rage :

- Toi, tu es morte.

J'ai envie de lui cracher à la figure. Je ne le fais pas. Ça aggraverait mon cas.
Furieux que je n'aies pas de réaction, il s'avance et me prend par le col du tee-shirt :

- Tu vas parler, petite peste ? Où ils sont tes amis, hein ? Où ils sont !?

Il m'a hurlé dans l'oreille. J'ai le tympan percé. Il ne remarque pas qu'il vient de m'annoncer quelque chose qui a ravivé la flamme d'espoir qui s'endormissait dans mon coeur.
Il m'a demandé où étaient Jim et Karl. J'en déduis qu'il ne sait pas où ils sont. Donc ils ont réussi à s'enfuir.

C'est magnifique.

-Je ne parlerai pas, dis-je d'un air digne.

Tout va très vite. Il me frappe. Une fois. Ma joue est très vite endolorie. Deux fois. Trois fois. Il arrête.

- Et maintenant, tête de mule ? Tu as changé d'avis ?!

-Non !

Son poing vient buter contre ma joue gauche. Mon oeil se met à enfler. Je n'arrive plus à l'ouvrir correctement. Je pousse un cri. Il me tire les cheveux, et me susurre, goguenard :

- On a tout notre temps, personne ne t'entend crier, ici.

Il continue, et ses coups sont de plus en plus intenses. Du sang. Du sang dans ma bouche. La tête me tourne.
Je hurle. Il crie encore plus fort :

- Parle ! Mais parle, bon sang ! Ou je te tue !

Il arrête ses coups. Il croit que je vais craquer. Il a tort. Tellement tort.

- Vous pouvez me tuer, je ne parlerai pas !

La rage le rend laid.

- Tu es tenace, hein ? Mais je sais comment te délier la langue.

Il me traîne hors de la cellule et me conduit dans la salle C. À l'intérieur, de petits écrans alertent le poste de contrôle de notre fuite du Cycle trois.
Je remarque à peine les deux personnes qui se tiennent près de l'écran de gauche, à cause de mon oeil au beurre noir. Un garde, qui tient William la tête en arrière, et presse un poignard sur de sa pomme d'Adam.

Je crois savoir ce qu'il va se passer. Et je n'avais pas du tout pensé à cette condition.

Maru annonce, ricanant presque :

- Parle ou je LE tue.

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